De Kendrick Lamar à Lil B, la mission divine des rappeurs californiens
Afin de justifier leur fascination pour l’Ouest, les Américains imaginent le concept de « Destinée Manifeste ». La Providence en aurait décidé ainsi, leur attraction pour le soleil couchant est irréversible, divine. Au bout du voyage, Kendrick Lamar, 03 Greedo, Mozzy et Lil B observent le ciel californien comme un test de Rorschach pour connaître le destin que Dieu leur a réservé. Y ont-ils vu un aigle porté par des vents ascendants ou des mouettes tournoyer comme des charognes ?
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Du texte de To Pimp a Butterfly ont d’abord été retenues les charges politiques contre les inégalités raciales, puis la célébration de la culture afro-américaine et des hommes Noirs. Le single “Alright” est même devenu un hymne du mouvement Black Lives Matter. Après l’élection de Donald Trump, qui laisse la moitié des États-Unis dans la torpeur, Kendrick Lamar semble tout désigné pour devenir au moins un symbole, si ce n’est un leader, de l’Amérique qui n’est pas représentée à la Maison Blanche. On attendait de DAMN. qu’il soit un navire chargé d’explosifs, sûrement parce que nous avions sous-estimé l’autre grand thème de l’album précédent. Pour échapper à un mal être persistant, Kendrick Lamar avance aussi, à tâtons, dans une quête éminemment personnelle.
La religion a toujours été présente dans ses albums, mais sur DAMN. Kendrick Lamar prend un tournant radicalement spirituel, avec un vocabulaire plus biblique que jamais. En racontant son histoire à rebours, il cherche dans ses actes et dans sa réussite les signes de son élection divine. «Nobody pray for me» remarque t-il tout au long du disque. Pris par la force de son message, le public, sa famille, ses amis, ont arrêté de s’intéresser au messager.
Pour questionner son rapport à Dieu, Kendrick fait son examen de conscience, distingue ses péchés de ses imperfections. Il est temps d’être humble, d’oublier la luxure, d’interroger ses peurs, mais aussi son ADN, sa famille, sa communauté. «Don’t call me black no more,» demande t-il finalement. Détaché de tout, et même de la vie puisqu’il l’a perdue dès l’introduction, Kendrick voudrait devenir le «Juif errant» de l’évangile, ce mythe de l’individu ultime et accompli.
En ne se proclament plus Noir mais «Israélite», Lamar se libère peut-être du poids que To Pimp A Butterfly a laissé sur ses épaules. Il ne se sent pas devenir le représentant de quoi que ce soit, il n’est qu’un rappeur. Et se faisant, pose en creux une question à l’auditeur, seul juge, et donc Dieu pour un artiste : Ai-je le droit de vous être déloyal, de ne pas être le messie que vous attendiez ?
En se tournant vers lui-même, Kendrick Lamar recentre sa musique vers son essence rap. Les influences jazz sont d’avantage digérées, les arrangements plus minimalistes et l’impression de groupe que laisse l’album précédent a disparu. Plus sombre et lancinante, l’ambiance rappelle Aquemini, qui était aussi, pour OutKast, l’album de la «libération». Kendrick Lamar s’essaie plusieurs fois à une écriture plus répétitive, épurée en gimmicks, l’interprétation est moins burlesque que sur le groove de TPAB et les apparitions de George Clinton et Ron Isley ont été remplacées par des emprunts de textes et de flows à Juvenile et Chief Keef. Sur “DNA.” par exemple, la production switch à la moitié pour laisser échapper des cris de Street Fighters : Lamar devient Kung Fu Kenny, subitement obligé d’élever son niveau technique pour un duel rap contre le beat de Mike Will qui nous renvoie à son combat intérieur.
La vie du plus grand rappeur en activité est-elle anecdotique ? Kendrick démêle ce nœud qui lui tord l’estomac avec “DUCKWORTH.”, un storytelling placé en conclusion de l’album et presque comme apex de toute sa discographie. Dans cette histoire délibérément cachée jusqu’à aujourd’hui, il raconte comment Top Dawg, son producteur, a failli assassiner son père. Si ce meurtre avait eu lieu, K. Dot n’aurait jamais existé, mais il faut croire que sa destinée était écrite, et le pire est évité.
La révélation de cette quête sacrée et individuelle est donc la foi en l’effet papillon, en la répercussion que peut avoir l’anecdotique. Les histoires personnelles, les actions individuelles, pour peu que l’on puisse avoir le choix, ont une valeur, même au milieu des grandes intrigues du Monde. «What happened on earth, stays on earth» mais peu importe, tout ce qui arrive a du sens. Il n’est donc pas utile d’attendre l’intervention d’un quelconque messie pour agir et, tous ensemble, nous sommes l’homme providentiel. C’est là que se cache la dimension politique de DAMN. Une fois conscient de cela, comme le suggère Kendrick Lamar, il faut réécouter l’album à l’envers pour que Duckworth soit rhabillé de ses peurs, de sa fierté, de ses origines sociales et raciales, de tout ce pourquoi il doit se battre, en sommes.
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Lui n’a pas attendu le moindre signe du Ciel pour se persuader d’être quelqu’un d’exceptionnel. Un jour, 03 Greedo a pris la décision de se faire tatouer «Living Legend» d’une joue à l’autre, annihilant toute possibilité de mener une vie normale ou de travailler dans un bureau. Ce tatouage est venu rejoindre la grappe de raisins dessinée sur sa tempe gauche, le logo Jordan Brand à l’envers sur sa tempe droite, le uzi de son menton et les deux lettres G qui relient ses sourcils.
Il y a à Los Angeles un découpage administratif, et suivant celui-ci, Greedo vient de la cité Jordan Down dans le quartier de Watts. Il y a aussi un découpage officieux suivant les territoires que se partagent les gangs, et d’après celui-là, Greedo est, comme ses parents avant lui, né membre des Grape Street Crips. «Jordan Down», «Grape Street», soudainement tous ces tatouages farfelus prennent un sens. Ce sont des marques d’appartenances, une carte d’identité que Greedo porte sur le visage.
Après la mort de son père dans un accident de moto, Greedo et sa mère vont vivre une vie nomade, déménager à Kansas City, puis Atlanta et St. Louis, avant de revenir à Los Angeles. Pris dans la culture des gangs, Greedo manque de perdre une jambe, fait quelques allers et retours en prison, avant de prendre sa vie en main. Il aimerait être vivant et libre après 30 ans, l’âge où son père est décédé. C’est parce qu’il a pris le destin par derrière qu’il retourne le chiffre 30 et devient «03 Greedo».
Les Californiens ont leur propre tradition de rappeurs chanteurs, et sont longtemps restés hermétiques aux babillages auto tunés venus du Sud. Mais comme beaucoup d’artistes de la génération ratchet music, 03 est marqué par le rap louisianais, rêve d’être un croisement de Lil Wayne et Lil Boosie. Ses chansons, qu’il produit souvent lui-même, sont noyées sous les effets et sa voix éraillée prend parfois l’accent des rappeurs de la Nouvelle Orléans.
Les trois volumes de Purple Summer empruntent effectivement au rap du Sud et du Midwest mais jamais sans que Greedo ne l’infuse dans son propre jus de raisin. Sa musique garde quelque chose de californien, que ce soit dans les textes ancrés dans la ville ou en mélangeant ses influences dans la culture locale, ses sirènes funks, ses rythmes ratchets et ses samples aériens. Dans ces mixtapes de presque deux heures, le Future de Dirty Sprite se métamorphose en Shaggy puis en Juvenile codéiné, et toutes les pistes expérimentées, avec ou sans machine, en rap, en chant, sont unifiées sous un glaçage d’auto tune et de filtres cotonneux.
“Mafia Bussiness” est le titre qui fait exploser 03 Greedo à Los Angeles. Eloge funèbre de Mafia Ray, une figure bien-aimée des Grape Street Crips, cette chanson dégage pourtant quelque chose de joyeux. Les pistes vocales superposées donnent l’impression d’entendre un chœur d’église, et le mix étrange fait flotter la mélodie dans les airs. Tous ces artifices décuplent l’émotion et donnent envie de chanter à tue-tête. Dans la vidéo, le rappeur est caché au milieu des amis et de la famille du défunt, pendant que s’enchaînent les plans sur la foule et leur quartier. C’est pour eux qu’03 Greedo écrit des titres comme Mafia Bussiness.
De la musique dansante et émotive pour gangbangers, voilà comment 03 Greedo résume son rap polymorphe. Comme il le répète, les gangsters ont des vies stressantes et n’expriment pas ce qu’ils ressentent par peur d’avoir l’air fragile. Son sacerdoce est d’être le réceptacle de toutes ces douleurs, et de les chanter à la place de ceux qui n’osent pas le faire.
Enregistré en quelques heures, la nuit qui succède sa sortie de prison, First Night Out est tout aussi inclassable que les Purple Summer. L’album, qu’iTunes range dans sa rubrique soul/r’n’b, s’ouvre avec Greedo marmonnant par dessus une voix pitchée, puis s’enchaînent les titres tabassés de basses saturées, chantés en voix de tête ou rappés comme les complices de YG. Les pistes vocales doublées et pleines d’échos, comme enregistrées dans un hall d’aéroport, donnent au timbre de Greedo une patine céleste, et le mélange de mélodies bluesy à des productions éthérées rappellent autant le gangsta rap d’Atlanta que le cloud rap d’Oakland.
Mis en confiance par sa récente signature sur Alamo Records, le nouveau label de Todd Moscowitz chez Interscope, 03 Greedo se laissait jusqu’à la fin de l’année pour réaliser la prophétie tatouée sur son visage et devenir une véritable living legend. Son retour était prévu pour l’anniversaire du Christ, avec un album de Noël intitulé Boot Season, mais le matin du 14 décembre il est arrêté au Texas pour une vieille affaire.
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Une balle dans le cou, une balle dans la tête, une balle dans la gorge. À Sacramento, 1 Up Top Ahk est un head shot triangulaire, signifiant aux copains qu’on a du plomb dans le barillet mais pas de droit à l’erreur. De l’argot violent mais poétique, à l’image du dernier album de Mozzy.
Dans sa langue cryptée, Mozzy confesse les traumatismes d’une vie pleine de contradictions. Elevé par une grand-mère black panther, ancien enfant de chœur gospel, Timothy Patterson a pourtant décidé de rapper la guerre des gangs qui vérole Sacramento. Sur “Bladadah” ou “Yellow Tape Activites”, il campe un meurtrier accro à l’adrénaline du meurtre. Mais la sensation d’être un Dieu avec le droit de vie ou de mort finit toujours par s’estomper, le crime de sang laisse alors place aux châtiments psychologiques. C’est pourquoi Mozzy raconte aussi le contrecoup, la tristesse inconsolable et les séquelles de cette guerre sur sa communauté.
Sur 1 Up Top Ahk, Mozzy met en avant le côté faillible de sa personnalité et le versant introspectif de sa musique. Avec le single “Take It Up With God”, il lorgne plus que jamais sur son héritage gospel. Le titre et son vidéo clip racontent la tristesse d’une femme dont le fils a été assassiné. À la fois juge et coupable, prêcheur et pécheur, Mozzy assume une place moralement intenable, sa conscience étant torturée par une réalité plus complexe que les fables religieuses.
En Californie, il est coutume d’accompagner ce genre de confessions criminelles par des samples de smooth jazz, de r’n’b des années 1980 et de voix pitchées sur des basses funk. C’est une manière d’adoucir la dureté des textes, popularisée notamment par la mob music des Mob Figaz au début des années 2000. Sur 1 Up Top Ahk, les compositions au piano sont rejouées, même les voix féminines qui hantent les productions semblent avoir été enregistrées et non samplées. Un premier effet est de rendre l’atmosphère plus émouvante que sur les précédents albums. Les productions en deviennent aussi plus discrètes, et laissent plus que jamais le premier rôle aux textes de Mozzy.
Il y a son vocabulaire plein d’inventions et d’argots, qui transforme les dollars en fromage, l’argent facile en double pas, les balances en souffleurs, et un sens de l’image poignante, qui raconte toute une histoire en peu de mots. «Thankfull for the prostitutes, assuming that we soulmates», dit-il sur « Sleep Walkin« , et en une phrase écrit mille et une histoires d’amours platoniques tout en évoquant la culture pimp nord californienne. Sur le refrain, il compare les effets de ses drogues à un rêve éveillé dans un tourbillon d’allitérations à la Cam’Ron Gilles, pour faire de ce titre l’un des plus beaux de l’année.
Douces et mélodiques, les meilleures chansons du disque essaient de relier l’église à la rue, invitent à combler les vides laissés par la mort dans l’amitié loyal et l’amour fraternel. C’est aussi pour ça que Mozzy appelle ses compères «Ahki», «frères» en arabe. Comme beaucoup de choses de sa musique, Mozzy a certainement emprunté ce mot à The Jacka, leader des Mob Figaz, qui s’était converti à l’Islam dans sa jeunesse. Ce dernier est d’ailleurs présent sur l’album à titre posthume, bien conscient de l’influence qu’il a sur sa musique, Mozzy rend hommage à cette légende locale, assassinée il y a deux ans, avec le titre M.I.P. (Mob In Peace).
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Le 22 octobre 2017, pendant le Festival Rolling Loud à Mountain View, Lil B débarque sur scène pour annoncer qu’il n’assurera pas son concert. Ému et la lèvre enflée, il vient de se faire agresser par l’entourage d’A Boogie et de PNB Rock. À l’origine de l’embrouille, un tweet où il remarque que certains new yorkais ressemblent plus à Dej Loaf qu’aux légendes de Brooklyn. Senti visé et vexé, A Boogie a voulu se faire justice.
Le lendemain pleuvent les annonces de soutien et les promesses de vengeance, mais c’est la réaction de Lil B qui donne à cet énième beef une saveur particulière. Le BasedGod s’est montré miséricordieux, a demandé immédiatement à ce qu’aucun acte violent ne soit commis, et ajoute n’avoir que de l’amour pour ses agresseurs, de jeunes garçons perdus et abusés par l’Amérique, tout comme lui. Historiquement violent et à l’affut du sang quand il s’agit d’opposer les artistes, le milieu du rap est surpris, au point d’applaudir comme un seul homme ce message pacifiste. Et Lil B devint le premier artiste tabassé et racketté sortant unanimement vainqueur d’un beef entre rappeurs.
Depuis Thraxxx et 6 Kiss, Lil B a le pouvoir de rendre réel tout ce qu’il énonce. Il lui suffit de demander la paix pour l’obtenir, de maudire Kevin Durant pour retarder son premier titre NBA, ou de dire qu’il est un Dieu pour le devenir aux yeux de son public. D’ailleurs, de quoi Lil B The BasedGod est-il le Dieu ?
Après presque une décennie d’attente, la réponse est venue de Black Ken. Sur cet album dont il parle depuis 2009, Lil B semble tisser une harmonie entre les facettes de son étrange musique. Dans sa discographie, on trouve des chansons de cloud rap liturgique, où il répand la positivité sur des samples doux comme un nuage. Il y a aussi ses morceaux clubs surréalistes, qui font se croiser Bill Clinton et Paris Hilton dans des partouzes de dauphins lesbiens. Et il a ses titres boom-bap, parfois presque spoken word, où il célèbre la liberté et l’identité noire sur des violons ou des enregistrements de cascades. Cette schizophrénie a contribué à façonner son image étrange pour certains. Pour certains mais pas pour tous, dans sa région d’origine, la Bay Area, Lil B n’a jamais été considéré comme un artiste «bizarre».
La Bay Area est la région d’Husalah, rappeur aux grandes réflexions ésotériques obsédé par le meurtre. C’est la région de Boots Riley de The Coup, MC et militant de la révolution prolétarienne. Et c’est aussi celle de Too $hort, qui s’amuse à différencier les odeurs de cyprines sur ses mains, parce qu’il a doigté toutes les femmes de Californie. Qu’un assassin mystique, un révolutionnaire et un maquereau puissent se croiser et se côtoyer serait farfelu partout ailleurs, mais pas autour de la baie de San Francisco, pas dans la région qui a vu naître la secte de Charles Manson, aidé Huey P. Newton à fonder les Black Panthers et où tous les pimps du pays se retrouvent annuellement pour la plus grosse conventions de macs au monde. Tous sont à part égal une composante de la culture locale. Et une chose devient évidente aujourd’hui, grâce à Black Ken : Lil B représente à lui seule toute ces facettes de la Bay Area.
Pour produire Black Ken, le BasedGod emprunte les machines martiennes de son ami Young L. Avec des synthétiseurs lasers et les basses d’un vaisseau spatiale funk, il recrée le son de la mob music originelle de Too $hort, avant d’avancer dans le temps, au grès des flows old school : on retrouve les farces salaces de Digital Underground, la mystique d’Andre Nickatina, les cris de Master P époque TRU, le hyphy de Keak Da Sneak et même quelques rythmes latinos. C’est toute l’histoire du gangsta rap nord californien qui est retracée au fil de l’album, que Lil B relie consciencieusement à sa propre musique et à son époque. Du décalage entre futurisme et style rétro, né un son aussi funk que cartoon, comme si le BasedGod avait coulé son héritage dans un moule en plastique, pour rejouer ces époques avec des poupées Barbie. Oui, si Lil B est un Dieu, il est celui de la Bay Area et de toute la Californie du Nord.
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Pour ScHoolboy Q ou Vince Staples, tourmentés par les flics véreux de James Ellroy, le rêve Californien ressemble à une terreur nocturne. Mais des siècles après, la «Destinée Manifeste» continue tout de même de faire effet sur les Américains. OMB Peezy a volé un camion U-Haul pour émigrer de l’Alabama vers la Californie et mélanger le Sud à la Côte Ouest. Payroll Giovanni rêve de l’imiter et de fuir Détroit pour Oakland. Freddie Gibbs a donné un nouvel élan à sa carrière en s’installant à Los Angeles, Mac Miller et Chief Keef y sont même devenus romantiques.
Parmi les locaux, les gangsters hédonistes Jay 305 et Jay Worthy organisent orgies et barbecues au bord de piscines aux dimensions olympiques, le nostalgique G-Perico envoie des cartes postales g-funk venues du passé, et Nipsey Hussle annonce un all-in pour 2018 avec un album aux allures de blockbuster. Cette histoire de destinée divine est peut-être bien réelle finalement, il ne nous reste plus qu’à déterminer si les bandanas du Très-Haut sont plutôt rouge, ou plutôt bleu.