Freddie Gibbs : « Rien à foutre de passer à la radio, je n’ai pas besoin de ça pour faire des thunes »

Dans le monde égocentrique du hip-hop, il y a ceux qui utilisent leurs rimes pour s’inventer une vie de gangster et ceux réellement enfermés dans cette vie de débauche essentiellement basée sur le trafic de drogue. Ne vous y détrompez pas, Freddie Gibbs fait bien partie de la seconde catégorie… Tout droit sorti de Gary au nord-ouest de l’État d’Indiana, Freddie Gibbs s’est fait connaître en 2010 avec son flow saccadé et agressif sur des productions entraînantes commeWhat It Be like, son premier clip mis en ligne sur YouTube. La même année il apparaît sur la couverture convoitée des XXL Freshmen. Il enchaîne depuis les mixtapes et albums avec une même ligne conductrice : l’intégrité. Quelques mois après la sortie de son second album Shadow of a Doubt, Freddie Gibbs a entamé une tournée européenne. L’occasion pour YARD d’aller à sa rencontre lors de sa date parisienne.
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« Je ne sais pas d’où je viens. Tu sais pourquoi ? Parce que mes ancêtres étaient des esclaves. Ma grand-mère a quitté le Mississippi pour venir s’installer à Gary et essayer d’y construire une meilleure vie mais c’était toujours aussi pourri ! Grandir à Gary n’était pas évident du tout. On était vingt dans la maison et il faisait froid ! Aujourd’hui grâce à la musique j’ai pu sortir ma famille des problèmes du ghetto mais Gary reste une ville très précaire. »


 

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« Shadow of a doubt est un album qu’on pourrait qualifier de “gangster shit”. J’y raconte mon mode de vie et ce que signifie être un “real nigga”, je ne suis pas comme tous ces autres rappeurs qui s’inventent une vie. La différence entre moi et les autres, c’est que dans mes morceaux je parle autant de mes forces que de mes faiblesses. Ça ne signifie pas que je suis vulnérable mais comme tout être humain j’ai des faiblesses et je ne m’en cache pas. »


 

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« J’aime mon statut d’underdog [challenger, ndlr]. Je ne suis pas ce putain de Wiz Khalifa ou J. Cole, je suis Gangsta Gibbs ! Chacun son truc. Il faut laisser Gangsta Gibbs régner sur l’underground. Rien à foutre de passer à la radio ou de remporter un Grammy, je n’ai pas besoin de ça pour me faire des thunes. »


 

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« Je veux juste que mon album sonne bien, que les négros s’enjaillent dessus, et que les meufs baisent dessus. Si tous ces critères sont remplis, c’est un projet réussi. Un des moyens de savoir si les gens sont réceptifs c’est de faire des concerts. Sur scène j’essaye de créer une atmosphère sauvage, noire, et intense. Tu vas peut-être rire au concert, tu vas peut-être crier au concert, tu vas peut-être pleurer au concert mais dans tout les cas tu t’en souviendras. »


 

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Photos : @booxsfilms

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