Après le micro, Take A Mic prend son destin en main
C’est un artiste en pleine évolution artistique que nous avons rencontré à l’occasion de la sortie de son EP « Bipolaire » (sorti le 20 janvier). Totalement conscient du trajet parcouru depuis ces premiers pas de rappeur entre le 91 et le Val de Marne, Take A Mic bluff son monde grâce à une éthique de travail et un regard lucide sur sa génération. Rencontre avec un artiste qui ne cesse de prouver, aux autres mais d’abord à lui même que le travail paie. Envoie !
Take A Mic : Mon nom ? Ça vient d’un voyage à New York et plus précisément à Harlem quand j’avais 9 ans. C’est tiré du titre « One Mic » de Nas. Justement, à cette époque il y avait un album à lui qui tournait et dans la rue tu trouvais plein de mecs qui vendaient des mixtapes, des albums ripés, etc. Les types avaient aussi de grosses enceintes pour faire écouter la musique. Un d’eux me voit passer et murmurer la musique et me tend un micro en me disant : « tiens, prends le micro » en me répétant plusieurs fois « take the mic ». J’ai pas osé, à cette époque j’étais trop petit. Et plus tard, quand j’ai commencé à rapper, j’ai gardé ce truc là. À l’époque c’était facile de comprendre ce que le mec voulait dire. Même si mon père et tout ma famille du côté paternel est bilingue (ghanéen/nigérien), moi je comprends l’anglais mais je ne le parle pas (bien).
J’étais pas du tout prédestiné à m’engager dans cette voie. À ce moment là, j’adorais la musique mais moi là où j’étais bon c’était le foot. J’étais milieu gauche, j’ai fait le centre de formation de Paris et je suis passé à Clairefontaine. Le jour où je me suis réellement dit que je voulais être artiste, c’était une période où j’habitais chez mon père à Ris dans le 91. De temps à autre je faisais des collaborations avec des rappeurs de là bas. Une année s’est écoulée et je suis revenu sur Orly. C’est là que je me suis décidé à sortir une mixtape. J’ai rassemblé plusieurs morceaux et j’ai balancé tout ça sur internet. Je me suis aperçu que ça prenait pas mal. Sachant qu’avant ça, je n’avais sorti que deux clips alors je me suis dit que je devais avoir un certain niveau pour mon âge…la base était solide. J’avais 17 ans.
Je parle comme les mecs du 94, je bouge comme les mecs du 94 mais après, dans ma tête je ne vois pas les choses de la même façon.
Dans chaque département tu as une manière de kicker. Dans le 91 il y a un vrai délire. Que ce soit dans leurs expressions ou leurs manières de rapper. Pareil pour le 94 et Paname. Mon flow, mon identité, c’est quelque chose que j’ai forgé en rappant avec des mecs d’un peu partout. J’ai peut être aussi été influencé par ce que j’écoutais durant mon enfance et mon adolescence. Y’a des trucs que j’aimais pas : par exemple un mec de LA qui rappe comme un mec de LA ça ne m’intéressait pas à l’époque et ça ne m’intéresse toujours pas aujourd’hui. Je préfère un mec qui essaye d’ouvrir son flow et qui brouille les pistes sur son origine. C’est Pareil pour Atlanta et les autres villes et c’est vrai qu’actuellement tu ne fais plus trop cette différence. Beaucoup d’artistes ont le même flow aujourd’hui mais moi ce que je kiffe c’est la variation. Par exemple un mec comme Kendrick Lamar, j’adhère. Le type peut avoir n’importe quel flow au final.
Le flow…c’est un aspect de mon rap que j’ai longtemps travaillé. Les prods qu’on qualifie de Trap, moi c’est un truc avec lequel j’avais grave du mal, avant. J’ai bossé jusqu’à trouver mon propre style sur ce genre d’instrus.
Me démarquer du rap de rue, c’est quelque chose qui s’est fait naturellement. J’ai toujours été dans le Val de Marne mais j’ai toujours été différent. Je parle comme les mecs du 94, je bouge comme les mecs du 94 mais après, dans ma tête je ne vois pas les choses de la même façon. J’veux pas m’habiller pareil, j’veux pas forcément trainer en bas du bloc. Vis à vis de ça, effectivement j’ai essayé de me différencier. Pareil pour ma musique et du coup ça a joué sur ce que je propose aujourd’hui. C’est vraiment pas un truc réfléchi ou calculé, ça s’est fait naturellement. Par exemple, j’aurai pu faire du rap de cités dans le sens où j’aurai pu proposer quelque chose de plus crû, de plus hardcore ou de plus street…mais ça n’aurait pas collé avec mon personnage. Voyager durant ma jeunesse, notamment aux Etats-Unis, ça m’a façonné. Toutes ces choses restent dans un coin de ta tête et forcément quand tu fais de la musique, c’est quelque chose qui joue. Mais en vrai, avec mon père et sa famille, même quand j’étais à Paris j’avais l’impression d’être à New York. Mon daron parle tout le temps en anglais avec ses potes, il a toujours eu une longueur d’avance sur la sappe. À l’époque il avait même un magasin de sappes cainris à Châtelet qui s’appelait le Baller Shop. Finalement, j’y serais allé qu’une fois à NYC, mais en vrai j’ai toujours baigné dans le délire. Quai 54, tous les mouvements un peu Hip Hop, tout.
Je fais attention aux sujets que j’aborde, si je ne maitrise pas vraiment le sujet j’évite d’en parler frontalement. Par contre, sur certains points j’ai ma vision des choses. Et dans ce cas là je préfère partager cette vision, je pense notamment à la politique. Je vais sortir ma petite punchline et passer à autre chose. Mes influences ? J’en ai eu beaucoup. Que ce soit cainri ou français. Après, je dois avouer qu’en ce moment je n’écoute pas trop de Rap. Sinon en général je fais le tri dans ce que j’aime et ce que j’aime moins.
Quand j’ai commencé à rapper, beaucoup d’artistes m’ont inspirés, français comme américains. J’ai toujours kiffé faire ce travail de recherche sur les artistes connus ou inconnus.
Tout le monde sait que Nas m’a beaucoup marqué, mais il y a aussi eu The Game, Fat Joe, Jay Z, G-Unit, 50 Cent pour ne parler qu’eux. Pour les français c’était plutôt Kery James, Rohff, Booba et son album « Ouest Side » qui m’a traumatisé à l’époque. Y’a eu Mac Tyer et des mecs moins connus comme Smoker, Grodash…Sincèrement y’en a eu beaucoup ! C’est certain que tous ces artistes ont permis de construire mon identité musical.
Bosser en solo ou avec Eddie Hyde, pour moi je sais qu’avec eux je me lâche plus. Les mecs sont timbrés de base donc je me pose aucune question.
Aujourd’hui ma vision du Rap a changé par rapport à celle que j’avais avant, forcément. Quand je l’analyse je me dis que je suis arrivé entre 2 générations de rappeurs : la 1ère génération, c’est celle qui se prenait grave la tête sur les textes avec des trucs supers léchés, des bons flows et des trucs super appliqués. Et puis il y a la 2ème génération, ce qu’on peut écouter depuis quelques années.
Je pense qu’on est à l’opposé de ce qui se faisait avant. Aujourd’hui si les textes sont lourds c’est bien mais c’est pas le plus important. On est dans une période où c’est plus léger, plus instinctif et moins réfléchi. J’ai donc dû m’adapter et trouver un juste milieu.
Concernant le collectif Eddie Hyde dont je fais parti, c’est vrai qu’on a pas forcément le succès qu’on mérite. On a peut être été trop en avance et l’erreur qu’on a fait c’est de nous reposer sur nos acquis. Dans nos têtes on était trop en avance et du coup on voulait rien entendre, on restait dans notre délire. Pendant un moment, on a arrêté de fournir les efforts nécessaires et d’autres gens sont arrivés avec notre délire ou quelque chose de similaire. Eux ont continué dans cet univers là et ont récolté les fruits de ce qu’on avait semé. Mais rassurez vous, on a d’autres trucs de côté, on sait que c’est pas terminé et qu’on a encore du travail à faire. À un moment donné on était trop perchés…ça ne plaisait pas forcément à tout le monde, le fait qu’on soit dans notre bulle.
Dans le crew, chacun est libre d’apporter son délire, que ce soit un freestyle, un morceau ou une idée. Par contre sur les morceaux en commun, étant donné qu’on est beaucoup, on est obligé de repasser sur le titre quand il est fini. C’est pour savoir qui fait quoi, qui laisse son couplet, qui fait le refrain, etc. Sinon on fini avec des morceaux super longs…c’est un peu ce qu’on faisait dans les projets antérieurs. Maintenant on se pose, on réfléchit et on trouve des solutions. Par exemple K.S.A peut faire les ambiances dans mon couplet ou moi je fais un 8 mesures et untel fait le refrain puis un autre termine. On réfléchit tous ensemble et on voit quelle est la meilleure structure. Après, par rapport aux projets on essaie de pas trop se marcher les uns sur les autres. Par exemple pour « Bipolaire », tout le monde partage le projet et quand ça sera au tour de M.V, on donnera tous de la force à son truc. C’est que comme ça que ça peut fonctionner.
Bosser en solo ou avec Eddie Hyde, pour moi je sais qu’avec eux je me lâche plus. Les mecs sont timbrés de base donc je me pose aucune question. C’est quelque chose qui apporte un plus dans ma carrière solo car quand je suis tout seul je me dis qu’il faut que je me lâche plus. De base, j’essaie beaucoup de choses quand je suis avec Eddie Hyde et c’est pas forcément mauvais. Du coup dans ma carrière solo j’ose plus, même si j’ai beaucoup plus de réflexions et que je me pose pas mal de questions. Les membres du collectif me donnent toujours un coup de main, c’est inspirant de bosser avec eux et d’écouter ce qu’ils font, que ce soit 3010, Pesoa ou les autres. Par exemple pour « MH vol. 2″ c’est ce dernier qui a mixé tout le projet, il m’a vraiment filé un gros coup de main. « Résolution », je l’avais enregistré en même temps que l’album de 3010, donc ouais…dans ce sens là ils m’ont aidé.
J’ai sorti 7 projets (dont le dernier « Bipolaire »), d’une part pour m’affirmer et dire que je suis là pour durer. Mais aussi parce que, pendant longtemps je n’ai pas eu accès aux médias et la seule plate-forme que j’avais c’était moi-même comme je le dis dans le titre « 4 vérités ». Rien que moi et mes réseaux sociaux.
Je voulais aussi montrer aux gens qui m’écoutent depuis longtemps que j’avais progressé musicalement, pas seulement en terme de succès. Il fallait qu’ils se rendent compte qu’à chaque projet je progressais. Et je ne sortirais pas d’album tant que j’estimerais ne pas être prêt. Pour moi un album c’est quelque chose d’important, c’est une sorte de consécration alors qu’on est dans une ère où le terme « album » est tellement galvaudé. Quand j’ai sorti « Bipolaire », j’ai reçu des messages de gens me disant : « Eh, franchement lourd ton album ! », c’est cool à entendre parce que ça laisse supposer que c’est à la hauteur de certains albums qui sortent. Depuis « Résolution » on me dit des trucs dans ce style…mais pour moi, un album c’est quelque chose d’autre.
Pour en revenir aux réseaux sociaux, c’est vrai que ça a pris une réelle importance dans une carrière d’artiste. Mais moi je gère mal ce truc, je ne suis pas un spécialiste du genre. Ce sont de bons outils parce que t’as de la visibilité gratuite et facile. Tu postes un freestyle ou un son et ça peut péter du jour au lendemain. C’est le genre de choses qui a pu arriver à MHD par exemple. Tu mets un son sur Instagram et ça peut carrément changer ta vie. Les réseaux sociaux sont devenus des plates-formes à part entières ! Et oui, vu sous cet angle, les réseaux sociaux sont aussi importants que le niveau du rap de l’artiste. Y’a des mecs qui sont pas forcément chauds textuellement mais leur Instagram est bien, donc ça marche pour eux. C’est de l’image en fait…c’est le deuxième ou troisième atout d’un artiste. Si on devait faire une liste sans ordre ça serait : son personnage, sa musique et son image. Mais en vrai, aujourd’hui tout ça fait parti du « monde » de l’artiste. Tout va ensemble. Moi j’utilise Instagram de façon instinctive, un peu comme si je faisais un freestyle, c’est pas calculé. Tout se joue à l’instant T, je réfléchis pas, y’a pas de stratégie. Après, ce réseau là, c’est beaucoup porté sur l’image. Donc je suis conscient que je peux attirer des gens qui se reconnaissent de par mon style, mon délire et tout. Ça peut faire gonfler ta fan base mine de rien et c’est le bon côté des choses.
Le mauvais côté c’est le concept de proximité que cela entraine, comme Twitter par exemple. Il faut faire attention de ne pas prêter attention à tout ce qui se dit sur toi. Y’a un certain recul à prendre c’est clair. Moi j’ai eu une histoire justement… Je savais qui était le mec qui m’invectivait depuis un bon moment, je le croisais même en soirée ou dehors mais bizarrement, pendant ces moments là il ne disait rien. Il baissait les yeux, changeait de chemin…pas une fois il m’a confronté dans la vie réelle. Forcément, à force de se faire insulter sur les réseaux, moi j’ai réagi différemment. C’est pas le premier mec à m’insulter, mais lui je le croisais, je voyais qui c’était et ça, ça change tout. Avec du recul, je pense que c’était une erreur d’écouter ces ragots, ces insultes et de franchir le cap de la confrontation en allant chercher cette personne. C’est quelque chose que je ne referais pas. C’est tout le délire des réseaux sociaux de donner son avis, c’est vrai et c’est logique. Mais moi cette histoire je l’ai prise trop au sérieux.
Vous n’avez pas crû en moi mais regardez ce que j’ai réussi à faire avec ma petite équipe…voire tout seul.
Dans le EP « Bipolaire » il y a un morceau où je dis « molard sur vos tombes », la vérité c’est qu’il n’y a aucune référence avec l’écrivain Boris Vian et son oeuvre « J’irai craché sur vos tombes ». Si j’ai bien compris la trame, c’est un homme qui va venger la mort de son frère assassiné et pour ce faire, il planifie tout ça méthodiquement, sans se presser…durant plusieurs années. Bizarrement je me reconnais dans cette œuvre à travers le morceau « Bipolaire », c’est exactement dans cet état d’esprit que j’ai écris le titre « Hombre » et même le projet « Bipolaire » en général. Quand les gens me demandent pourquoi ce titre, je leur réponds que finalement c’est un projet où je raconte mon train de vie. Dire de moi que je suis bipolaire c’est dire que je vis à Orly mais que je peux très bien me retrouver dans une ambiance branchée sur Paris ou encore kiffer la marque Balmain mais taper un grand Five avec mes potes et manger des grecs. J’ai des hauts mais aussi des bas et j’ai fait face à la réticence de personnes qui ne croyaient pas en moi. Les gens me sous estimaient, d’autres me surestimaient. Certains ont crû en moi depuis le début tandis que d’autres ne se seraient jamais imaginés me voir arriver à ce stade là. Tous ces sentiments, tout ça, je m’en suis servi pour composer « Hombre » que j’avais d’ailleurs écris à l’époque du projet « Évolution ». À un moment donné je me suis senti obligé de partager tout ça dans un projet et c’est pour cela que le titre « Bipolaire » existe. Il fallait que je fasse part de ma vision des choses quant à mon évolution et le changement de l’opinion des gens à mon sujet. Vous n’avez pas crû en moi mais regardez ce que j’ai réussi à faire avec ma petite équipe…voire tout seul.
Est-ce que c’est un fait propre à la nouvelle génération de parler plus facilement d’amour comme j’ai pu le faire avec le titre « Blessure d’amour » ? Non je ne le crois pas. Sûrement qu’avant c’était plus tabou que maintenant mais au même titre que le titre « Bipolaire », c’est une expérience qui m’est réellement arrivée et qu’il fallait que je partage. Ce titre est véridique à 70% et je ne l’ai pas fait pour choquer ou provoquer une réaction chez les gens. Non. Je l’ai écrit parce que je voulais partager un sujet, une situation que des milliers d’autres personnes ont vécu. Ils deviennent paro en écoutant le titre et depuis quelques jours c’est ce qui est en train de se produire : je reçois des messages de personnes qui ont l’impression d’avoir écrit ce morceau. Pourquoi je pense que ceux qui m’écoutent ne sont presque jamais déçus par mes morceaux ? Parce qu’ils s’identifient, ils ont traversé les mêmes choses, que ce soit avec le titre « Transparent », « Pour Sortir » ou encore « J’évolue » par exemple. C’est parce que je sais que des personnes vont se reconnaitre dans ce genre de titres que j’écris ce type de chanson, c’est aussi simple que ça. Je n’ai pas peur de paraitre sensible, bien qu’au début c’est un truc qui m’a traversé l’esprit. Je me disais que c’est du pe-ra que je faisais, alors j’étais sensé kicker ! Mais si tu regardes bien, tous les rappeurs ont déjà fait des morceaux pour les meufs ou pour leur daronnes. Les choses sont beaucoup plus simples quand tu es toi-même car les gens se reconnaissent dans ce que t’essayes de transmettre.
Pour le titre « Dernière Minute », j’ai pas essayé de prendre les gens à contre pieds. J’ai écouté l’instru et elle m’a plu, comme je disais au tout début de l’interview, moi je suis arrivé entre deux générations de rappeurs. Ça va faire deux ou trois ans que je me dis que si je suis capable de rapper sur des sons type Boom Bap et bah en vrai je peux rapper sur tout. À partir du moment où t’as pris l’habitude de rapper sur ça, tu peux tout faire, ou du moins une grande variété de styles d’instru. Donc pour en revenir au titre « Dernière Minute », je l’ai écouté, il m’a plu et j’ai essayé d’apporter ma petite touche. Le sujet abordé devait aussi parler à tout le monde, parce qu’on s’est tous déjà dit qu’il fallait qu’on se bouge et qu’on se motive. C’est une situation que je vivais vraiment à ce moment là, je n’étais pas assez carré, pas assez professionnel, j’étais désorganisé. Situation que tout le monde a pu vivre à un moment ou un autre de sa vie.
Quand je dis quelque chose dans mes textes il y a rien de prétentieux, c’est toujours motivé ou appuyé par quelque chose en amont.
Pour le titre « 4 vérités », le producteur Mr. Punisher m’avait envoyé un pack d’instrus et j’ai tout écouté. Je savais qu’il avait déjà placé pas mal de prods chez différents artistes et en réécoutant « 4G » de Booba je me suis rendu compte que l’instru de « 4 vérités » était sa suite…en tout cas pour moi. Par contre le titre n’est pas un clin d’oeil, c’était juste une gimmick que j’ai eu en écoutant le morceau. Dans ce titre je dis « Si je ne le fais pas, qui sauvera le Val de Marne ? ». Est-ce de la confiance, de la prétention ou une certitude ? Les trois en même temps ? Une chose est sûre, c’est que ce n’est pas de la prétention. C’est de la confiance, oui, parce que j’ai confiance en moi et que c’est aussi une pure et simple réalité. Pourquoi ? Parce qu’à part Mike Lucazz, de ma génération et dans le 94 il n’y a personne.
Quand je dis quelque chose dans mes textes il y a rien de prétentieux, c’est toujours motivé ou appuyé par quelque chose en amont. D’ailleurs on me le dit parfois, que je n’ai pas assez de prétention, que je ne suis pas assez hautain et tout. Mais c’est pas dans ma nature, moi je m’en bats les couilles. Au final, au lieu de me prendre la tête sur le fait de savoir comment les gens vont interpréter mes paroles ou mes phases, je préfère me trouer le cerveau à savoir comment les gens vont les retenir…par quels moyens ils vont se rappeler de tout ça.