Marlin, compte à rebours vers le succès

« J’apprends toujours » me dit Marlin, 20 ans, qui dévoilait quelques jours avant notre rencontre, l’EP Nights, composé de six titres électro, dansants, dont la maturité contraste positivement avec les airs juvéniles de son auteur. Il poursuit : « Mais là, c’est mon premier projet sérieux, que je sors en maison de disque. Ce qui ne veut pas dire que c’est plus sérieux que ce qu’on fait tout seul. Mais j’ai quand même eu des moyens, c’est un ensemble de chose. Tout ce process, tu vois même ce qu’on fait aujourd’hui, ça m’apprends des choses. »

Avant tout ça, Valentin Marlin était déjà passé par ses premiers groupes, et avait déjà mixé entre Lille et Paris. « En DJs sets, je suis souvent hip hop, c’est souvent à l’image de ma musique. J’ai souvent fait des DJs sets n’en déplaise à certain, avec plusieurs phases de style : une phase hip hop, une phase club, une phase plus expérimentale. Mais franchement, j’en avais un peu marre des DJs sets jusqu’à maintenant. J’adore mixer, mais tu te sens obligé d’enjailler la foule. » Et de donner au public ce qu’il veut ? « Kind of. Mais t’es pas obligé tu vois. J’adore mixer, j’ai envie de mixer depuis que j’ai 8 ans – mais là, maintenant, j’ai envie de jouer ma musique et ça devrait bien se passer. T’arrives en live, tu sors tes sons. »

Valentin, qui signait cette année un contrat avec Elektra/Warner a très vite fait du chemin. C’est le titre « 54321 » qui a attiré l’attention du label. Un titre entêtant, entre la France et la Californie d’une saveur estivale, où Marlin commence à poser sa voix. «Je fais de la musique depuis longtemps. Je chantais un peu. Et j’ai commencé à faire des morceaux, à trouver des mélodies et j’ai posé ma voix dessus. À la base, je voulais faire appel à des chanteurs et en faisant écouter ça à mon manager et à mon entourage, surtout sur le son qui est sortie en single « 54321 », les gens autour de moins m’ont dis que je devrais chanter.» Depuis sa signature, il s’attèle à la réalisation de son premier EP, où il mêle une sonorité électronique dominante, à toutes les influences caractéristiques d’une générations qui consomme la musique loin des bacs des disquaires et de sa classification par genre.

Quand on lui demande s’il se retrouve dans la scène électronique française, il répond : «Je m’y retrouve et j’en fais un petit peu parti maintenant.  Ce qui m’a poussé, c’est que je suis passé par plein de style, plein de genre de musique différentes à écouter ou à faire. Comme pour tout le monde en réalité. Ça vient aussi d’internet, où on a pu se cultiver de musique de tout bord et de tout ce qu’on voulait. Et ce qui m’a vraiment donné envie de produire c’est Justice, tout Ed Banger. Donc oui c’est une grosse influence pour moi. Tout à l’heure on me demandait de ne choisir qu’un seul style. Je pense que ce serait la musique électronique, parce que c’est ce que je fais. Mais elle se nourrit de plein d’influences. Au final c’était le cas aussi de Justice. Tu ne pouvais pas dire « C’est de l’électro », parce qu’il y a du rock dans Justice. C’est la même.»

C’est donc la musique électronique qui prime dans son style, alimentée par le musicien par des nappes plus organiques. « Il y a beaucoup de claviers qui, même s’ils sont électroniques, sont joués pour la plupart. Et il y a un peu de guitare. Après il y a la voix, même si elle est retouchée, elle reste quelque chose d’organique. C’est le mélange d’électro et d’organique qui m’intéresse. Parce que pur électronique, ça peut être trop Game Boy tu vois. Et même si j’enregistre quelque chose, j’ai forcément un sample de clavier ou de batterie qui va être organique. J’essaie de faire un mélange de ça. Électro et organique. » Dans ce mélange d’influences et de nature musicale, Marlin est au début du chemin qui lui permettra de trouver sa voix, sa signature. Même s’il avoue qu’il ne se «pose pas trop la question.» «J’espère que ça se ressent et que ça s’affinera au fil du temps. Parfois je m’éparpille dans mes styles. Mais je pense que justement une patte, elle va être plus dans une façon de faire les choses, dans la façon dont les sons sont construits. La voix, tu la retrouves partout, c’est la mienne. Et au niveau de l’harmonie aussi. J’essaie de trouver mon style au niveau de la composition justement. Ce qui fait que le style pourrait se sentir dans un son qu’il soit tempo-basse, dans un truc trap ou dans un truc plutôt chic. C’est comme ça que je vois le truc. En tout cas, je te dis, j’essaie de le faire et j’espère que ça s’affinera.»

En attendant, Marlin poursuit son chemin. «La suite ? Bah là, je fais des morceaux. Je pense que ça va passer comme pour ce projet. Je suis toujours en train de faire des sons. J’essaie de faire mon stock de démos pour partir les finir en studio. Je pense que là, on va exploiter l’EP un petit moment et puis il y a un autre projet qui sera annoncé à un moment ou à un autre. Là, c’est pour ce qui est des disques. Sinon, là, je joue en Corée le 23 septembre. Ce sera mon premier live.» Pourquoi la Corée ? «Parce que j’avais un plan pour le faire en Corée. À Séoul et voilà.» Tout simplement.

 

Update : Marlin sera en showcase le soir du 14 novembre au Silencio à Paris. On met quelques places en jeu. Pour tenter de les gagner, envoie nom+prénom à contact@oneyard.com, objet : Marlin.

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