93 Days of Summer : Lux
Le 21 juin annonce le début de l’été, l’amorce de son rythme si caractéristique. Là les compteurs repartent souvent à zéro, les projets prennent une pause ou, au contraire, un nouvel élan d’énergie accélère les choses. Plus loin des contraintes, pendant 93 jours, l’été ouvre son champs des possibles.
Sur cette période, @le_s2t, s’est donné la mission d’interroger 13 jeunes créatifs, sur leur passion, leur avenir et leur projet cet été.
Jeune athlète calme et confiante de Créteil, Lux a décidé d’arrêter les cours cette année pour se consacrer à l’athlétisme. À 19 ans, même quand le mannequinat frappe à sa porte, elle garde la tête froide. Là où beaucoup voient des risques, elle voit des opportunités.
Cette année alors tu fais quoi? Tu t’entraines à plein temps ?
Oui tous les jours sauf le samedi. Comme j’ai pas cours cette année, le coach peut me faire venir à 14h pour qu’on parle 2 heures pour faire un état présent et que je commence l’entrainement le soir avec les autres et je reste jusqu’à 20H au stade.
Et t’as quand même une vie sociale ?
Oui j’ai assez d’énergie du coup même après une séance je peux passer un peu de temps avec mes potes. C’est juste une question d’organisation.
T’as pas douté au moment de faire ce choix, de te consacrer à l’athlé et de mettre tes études entre parenthèses ?
Non, j’ai d’abord pensé que ce serait une belle opportunité. J’avais besoin de faire une année comme ça. Parfois je vois ça comme un loisir et parfois comme un taff. Même si y’a des jours où j’ai la flemme, la question ne se pose même pas, je vais à l’entraînement, c’est comme ça.
C’était ma décision, mes parents n’étaient pas emballés tout de suite mais ils me font confiance.
Ils ont raison de te faire confiance? T’as besoin de ce soutien de tes proches ?
Bien sur qu’ils ont eu raison. Ils savent que je peux gérer. Et mes proches… Ils viennent pas tout le temps me voir et ça change pas grand chose. Je suis mieux sans personne qui me regarde, juste avec un public. Déjà qu’on se connaît tous, j’ai pas besoin d’autres yeux portés sur moi.
C’est marrant que tu abordes le sujet, parce que tu as déjà travaillé en tant que mannequin, et dans ce genre de taf, t’es au centre de l’attention…
Ouai mais là j’avais pas d’objectif, on m’a un peu poussé dedans et même si c’était pas forcément mon truc, j’ai relevé le défi, parce que je suis pas une baltringue! (rires)
J’ai vu jusqu’où je pouvais aller, j’ai vu les portes s’ouvrir et j’ai eu un choix à faire.
Comment tu vis ce rapport à l’image, il y a des gens qui rêvent d’être mannequin alors que pour toi ça n’a pas l’air d’être trop important…
Pour moi l’image c’est pas important, je ne me prends pas au sérieux. Mes potes me disent que je m’habille en chlague mais je m’habille comme je veux! Après est-ce que je m’accepte? Hmm… Dans le mannequinat ils te disent d’être naturelle mais tu ne dois pas sourire, pas rigoler, te tenir comme çi, comme ça… Souvent je ne me reconnais pas dans les photos qu’on prend de moi. Des fois je les trouve cool, mais j’ai jamais eu un grand kiff sur une photo pro de moi.
Après les gens m’aident un peu. Quand on te répète que tu passes bien, ben ça donne un peu plus confiance en soi. Par exemple si jamais un jour je ne m’aime pas sur une photo, je peux me dire que si elle est là ça veut dire qu’il y’a des gens qui ont kiffé.
Sinon tu viens de rentrer de stage de pré-saison, c’était comment, ça a duré combien de temps ?
C’était bien. Long et intense mais bien. Ca a duré 3 semaines avec 2 entrainements par jour, tous les jours. On a eu quelques demi-journées de repos mais jamais des journées entières où on ne faisait rien.
Vous étiez combien à partir là-bas ?
On était 7 athlètes, le coach et le kiné. J’étais la plus jeune des filles à partir.
T’as vomi pendant le stage ?
Non, mais une fois ça a faillit arriver, sur un wash, un décrassage, un 10x100m, avec 100m de récup mais c’est plus parce que je mangeais beaucoup en Italie qu’autre chose!
Est-ce que tu te sens plus forte maintenant ?
Ben j’avais le 1er tour des interclubs récemment et je me sentais bien. J’étais explosive même si j’ai pas réussi ma course à cause d’un accident. Je suis prête pour la saison estivale.
Mentalement et physiquement ?
Oui les deux.
Y’a des filles plus rapides que toi dans le groupe ?
Je dirais que j’ai le même niveau qu’une senior. En tout cas je travaille pour l’atteindre mais je ne suis pas loin d’elle.
T’as besoin d’athlètes qui te poussent à l’entraînement ?
Je pense que je peux m’entrainer toute seule mais c’est sur que pour préparer des compétitions ça aide d’avoir de la concurrence à l’entraînement. Par exemple, j’ai une partenaire d’entraînement qui est plus explosive que moi, comme je suis grande (1m80), elle a plus de fréquence au départ et on n’a pas du tout la même technique du coup.
Pourquoi tu t’entraines dur comme ça ?
Ben… quand t’as un objectif en tête, tu l’assumes ou pas hein. Moi je l’assume. Moi je ne suis pas quelqu’un qui parle, donc mes objectifs je les connais, ils sont clairs, mais ça se passe dans ma tête et ça reste dans ma tête. Personne ne connaît mes objectifs à part moi.
T’as quoi comme relation avec ton coach ?
C’est un mélange de beaucoup de choses. C’est un entraîneur de très haut niveau, donc il y a beaucoup de respect. On discute beaucoup aussi parce que c’est un coach qui travaille beaucoup l’aspect mental. Limite on parle plus qu’on ne court. Il nous prend la tête pour qu’on se prenne moins la tête. Il essaye de rendre les choses le plus naturel possible, il nous aide beaucoup là-dessus. Et notre relation c’est coach-athlète, il me dit d’aller à droite, je vais à droite.
Tu t’entraines avec de la musique ?
Non, jamais. En compétition certains du groupe le font mais à l’entraînement c’est rare. Le coach nous forme à être un groupe, une famille et du coup on doit pouvoir se parler ensemble. Mais même avant avec mes anciens coachs, je ne me suis jamais entraîné avec de la musique. Dans ma tête mes objectifs sont clairs, je n’ai besoin de rien d’autre.
Là c’est quoi les prochaines étapes dans ta vie ?
Pour commencer, niveau athlé, il y a la saison estivale qui arrive. Professionnellement, j’aimerais faire une licence LEA à Créteil à la rentrée, pour parler plusieurs langues. Comme je ne peux pas rester en place, j’aimerais voyager et puis pour le mannequinat si jamais ça marche, les langues ça m’aidera aussi là dedans.
L’athlé ça se finit quand? Fin juillet? Les europes?
Oui, inch’Allah. J’aimerais bien terminer ma saison avec ça.
Qu’est ce que tu vas faire cet été?
Je vais surement taffer ensuite. Je suis plus trop dans le mood de partir en vacances, j’ai envie de me faire du fric. Si je me fais du fric avant la rentrée, ce serait prendre de l’avance sur mon année de fac et je pourrais prendre des libertés dans l’année.
T’as quel àge?
J’ai 19 ans.
Instagram : @lu_luux