93 Days of Summer : Mariah

Le 21 juin annonce le début de l’été,  l’amorce  de son rythme si caractéristique. Là, les compteurs repartent souvent à zéro, les projets prennent une pause ou, au contraire, un nouvel élan d’énergie accélère les choses. Plus loin des contraintes, pendant 93 jours, l’été ouvre son champs des possibles. 

Sur cette période, @le_s2t, s’est donné la mission d’interroger 13 jeunes créatifs, sur leur passion, leur avenir et leur projet cet été.

Même si elle se fait rare, vous avez surement déjà entendu la voix de Mariah en soirée ou à travers un écran. Pour 93daysofsummer, la jeune artiste du collectif Girls Do It Better raconte ses origines et son amour pour la musique.

T’as grandi où?

J’ai grandi à Paris jusqu’à mes 11 ans, puis j’ai pas mal bougé, notamment à Amsterdam pendant 2 ans ou à New-York, avant de revenir sur Paris un peu plus tard.

Ça t’a fait grandir différemment?

Bien sur. Ma mère est arrivée du Mali en 1994 et elle n’avait pas les moyens de m’emmener en vacances. C’est grâce à une association qui envoie des enfants défavorisés en vacances que je suis partie à Amsterdam. Là-bas, j’ai tissé des liens forts avec des gens qui sont devenus ma deuxième famille et même si l’association a fait faillite, j’y vais souvent pour me ressourcer car j’ai aussi mes repères là-bas. Cette double vie m’a permis de m’ouvrir l’esprit et je profite pleinement de cette double culture, par exemple je peux te parler néerlandais comme je peux te parler bambara.

Qu’est ce que tu fais dans la vie, c’est quoi ton parcours?

Alors j’ai eu mon BAC l’année dernière, je suis allée à la Fac mais ça ne me plaisait pas, je passais mon temps à écrire des morceaux, j’étais obsédée par la musique… Alors j’ai arrêté et ma mère m’a laissé prendre une année sabbatique pour me concentrer là-dessus et à partir de là, tout s’est enchaîné très vite. On a été invité sur Canal +, c’était fou, ma mère était sur le plateau, elle était super fière. On a fait pleins de choses, elle est folle cette année, mais on garde la tête froide, je n’ai pas envie d’être juste une meuf d’Instagram qui joue de son image, il faut donner du fond et du sens à tout ça. Moi je veux faire du son, je veux sortir des albums, je veux faire des tournées….

Comment t’es tombée dans la musique?

Depuis toute petite je baignais dedans, mes premiers jouets c’était des karaokés miniatures en plastique ahah! Aussi, mon père est guitariste, donc ça aide, mais surtout, je trainais tout le temps chez ma meilleure amie dont la maman est une très grande chanteuse malienne et le papa un grand musicien qui joue de la kora, de la guitare etc… Je me suis beaucoup imprégné de l’atmosphère qu’on trouvait chez eux et son père m’apprenait même à jouer de la guitare en prenant le goûter après l’école. Je crois que c’est surtout grâce à ma meilleure amie Dali que j’ai pu développer cet amour pour la musique.

 


« Pour être créative, je me pose, j’en roule un, j’écoute du Ella Fitzgerald ou du Erykah Badu pour me détendre et je me mets à écrire« 


 

Du coup, t’as des projets qui sont déjà sortis?

En novembre dernier, avec mon crew Girls Do It Better, on a sorti un titre qui s’appelle Brown Sugar. C’était une première expérience et depuis j’ai enregistré pleins de trucs, j’ai rencontré pleins de producteurs différents et j’essaye de voir où je vais me diriger et comment je vais me construire musicalement parlant.

Comment vous fonctionnez avec Girls Do It Better?

On essaye au maximum de se servir de la force du collectif et que ce soit dans la mode, l’acting, le business ou la musique, on se donne de la force. Chacune a plus ou moins son rôle, Ashley et Audrey mixent et rappent, moi je chante et j’arrive en retard ahah !

Comment fonctionne ta créativité?

Franchement ça peut venir à tout moment. Quand on va se quitter je peux mettre mes écouteurs et l’inspiration va venir d’elle-même. Sinon, je me pose à la maison, j’en roule un, j’écoute du Ella Fitzgerald ou du Erykah Badu pour me détendre et je me mets à écrire. Si ça ne vient pas, je ne force pas. Le feeling doit se faire de manière instantanée et naturellement, si ce n’est pas le cas, je passe à autre chose.

Et tu poses uniquement en anglais?

Ouais, c’est comme ça que l’inspiration se présente et que mes textes ressortent. J’arrive mieux à exprimer ma musique en anglais. Après je pourrais chanter des textes qui ne sont pas entièrement à moi ou me faire aider par un compo, mais il faut que je participe au processus créatif, je ne peux pas chanter quelque chose qui m’est totalement étranger.

 


« À chaque fois que je vais me ressourcer au Mali, je m’imprègne de l’énergie qu’on y trouve pour revenir encore plus forte sur Paris »


 

C’est quoi ton regard sur Paris, ce petit monde dont on a tendance à dire que tout le monde se connaît?

Alors, même si lorsqu’on se croise dans la rue on va tous faire crari et qu’on connait tous des histoires les uns sur les autres, ici c’est chez moi et je sais que quoiqu’on fasse, Paname nous donnera de la force. Pour le reste, je ne fais pas attention à ce qui se dit, je fais mes shits et si tu kiffes pas ce n’est pas mon problème.

Et là c’est quoi les projets à venir?

Alors j’ai travaillé avec pas mal de producteurs de mon label Panamæra, on est allé sur Los Angeles pour enregistrer du son et j’espère sortir quelque chose d’ici la fin de l’année. Aussi, avec GDIB on a beaucoup de projets, des collabs avec des marques, on a toujours notre shop @GDIB_highwear qui marche bien… On fait tellement de choses que j’ai peur d’en oublier! Mais cette année, mon temps et mon énergie sont focalisés sur la musique. Mon premier projet va sortir bientôt, c’est mon bébé donc il faudra que tout soit parfait.

Tu pars cet été?

Je suis partie à L.A il y a peu de temps et là on va surement aller rider à Barcelone avec des amis. Ensuite, j’irais me ressourcer en famille sur la terre mère, au Mali. A chaque fois que je vais là-bas, je m’imprègne de l’énergie qu’on y trouve pour revenir encore plus forte sur Paris.

Dernière question, t’as quel âge?

J’ai 19 ans.

Instagram : @Bonita.Mariah

Dans le même genre