Femme de caractère
Toutes les deux semaines, Agathe reviendra sur l’actualité pour nous en délivrer sa vision et son interprétation. Truculente et décalée, sa plume revisite ce qui sature nos journaux télévisés, nos sites Internet et nos journaux ; « Les Chroniques d’Aujourd’hui » sont un véritable Ice Bucket Challenge au vitriol sur notre monde médiatique.
La plume vive, le revers facile et le scandale pérenne. L’ex-concubine agréée du chef de l’État, Valérie Trierweiler, s’est illustrée plus d’une fois aux détours de croisades manuscrites. Souvent bafouée, l’âme vengeresse, madame aime bien faire pipi pour marquer son territoire, surtout sur Twitter. Un règlement de compte par-ci, une tatane par-là, Trierweiler tire à vue lorsqu’on s’égare sur ses faiblesses. Malmenée par les médias et très exposée, elle s’est forgée une carapace à la mesure des attaques reçues. Dame d’envergure aux atours féroces dont l’irrévérence émérite m’épate. Valérie, femme de caractère ou les séquelles d’une vie de couple merdique.
Le soufflet magistral de son dernier livre, l’amical Merci pour ce moment, son de clairon d’un bon vieux « ta gueule » seriné aux oreilles de notre cher président, semblait doucement retomber. Tout allait bien dans le meilleur des mondes pour l’auteur du bestseller 2014 et certainement 2015 avec l’édition de poche prévue pour le 13 mai. Du moins, jusqu’à ce qu’elle paraphe le visage d’un mec, dans un café du XVe, ce jeudi 12 mars dernier. Une récidive manuelle dont elle est, parait-il, coutumière. Val’ n’est sans doute pas du matin, Val’ a la gifle facile. Val’ est une insoumise sanguine, la ola pour Val’.
Duel d’égos procéduriers. Plaçant une cyber justification des moins intéressantes, si ce n’est particulièrement optimiste : « Un seul mot #StopALaMuflerie », Twitter-weiler tentait alors d’étouffer une énième palabre concernant sa vie privée. Raté. À défaut de l’usage des mots, perdre son sang-froid heurte l’orgueil masculin plus que de veines paroles. Mohamed Rizki, poulain UMP, s’est pris une branlée acoquinée socialiste. Plutôt que d’encaisser silencieusement cette main maladroite, Momo a porté plainte pour coups et blessures. Mise en lumière inespérée sur cet homme dont l’existence médiatique pulse désormais grâce au bon vouloir des pigistes de chez Closer. Chapeau l’artiste.
Qu’on se l’avoue, être la cocu #1 de France, ça n’aide aucun profil psychologique. Essuyer quelques embardées lorsque l’on entame une rupture relève de l’anodin pour la plupart des gens. Alors, quand on se fait tej devant tout un pays, ça irrite forcément de s’entendre demander à l’impromptu « Comment va François ? » par un sombre connard. À l’heure où le débat sur l’interdiction de la fessée s’est échoué en recours ultérieur à l’Assemblée Nationale, Valérie Trieirweiler ponctue ses échanges publics à l’aide de baffes. Appelez-la « maman », elle va vous remettre les idées en place.
Toute cette farce aurait pu s’essouffler d’elle-même, ce n’est pas comme si l’ex-première dame avait fumé ce pauvre inconscient à coups de béquilles entre deux expressos. Pourtant, Mohamed Rizki n’a pas dit son dernier mot. Comptant sûrement sur les 750 à 1500€ d’amende en jeu, la victime de l’incident a réclamé une analyse psychiatrique de la journaliste. Aveuglé par sa virilité écorchée, l’ancien candidat aux municipales de Compiègne n’a peut-être pas conscience que le tribunal correctionnel a autre chose à foutre que de satisfaire les débordements de son outrecuidance.
Feignant l’innocence de propos bénins ayant provoqué la fureur d’une folle, Mohamed Rizki agite son bon droit. Moi, tout ce que je vois, c’est une vanne vaseuse qui s’est pris un gros stop. Et puis, Valérie, on sait déjà tous qu’elle a les fils qui se touchent mais que rien ne filtre jamais vraiment. Cas renouvelé quelques jours après, lors de son passage langue de bois au 19/20 dominical de France 3.
Trieirweiler qu’elle l’ouvre ou pas, il y aura toujours des mécontents. Au grand plaisir des polémistes à l’affut de ses dérapages et dans l’attente d’une adaptation cinématographique de son bouquin par flemme de le lire, on n’a pas fini d’en entendre parler.