In The Office With… SURPRIZE
Programmation artistique de rêve, quatre scènes principales, près de 60.000 personnes attendues, occupation inédite du Bois de Vincennes, mise en place d’un OFF… Alors que la précédente édition reste encore dans les mémoires, le WEATHER FESTIVAL revient pour placer Paris en capitale mondiale des musiques électroniques du 4 au 7 juin prochains. Afin de comprendre comment ce festival a pu atteindre une telle dimension en moins de trois ans d’existence, on est parti à la rencontre de deux des têtes pensantes fondatrices de SURPRIZE, la société d’évènementiel à l’origine de ce projet dantesque qui a également créé CONCRETE, référence du clubbing parisien initialement connue pour ses formats d’after en journée sur les berges de Seine. Si beaucoup estiment qu’ils transforment tout ce qu’ils touchent en or quand d’autres leur reprochent un capitalisme requin aux dépends d’un certain esprit originel de la culture techno, Aurélien Dubois et Brice Coudert – respectivement président et directeur artistique de SURPRIZE – assument sans complexe leur logique entrepreneuriale d’un divertissement professionnalisé et légal, qui chaque jour voit constamment plus grand.
Est-ce qu’il y a deux ans, vous aviez déjà en tête de devenir le festival des musiques électroniques qu’il manquait au Grand Paris ?
Brice Coudert : Je pense qu’on en avait envie. On ne savait pas si on allait y arriver, ou du moins que cela aille aussi vite que ça. À partir du moment où tu te lances dans un festival, tu vois les choses en gros. De la même manière que quand on a monté CONCRETE, où on avait l’ambition de devenir un club référence au niveau européen, le WEATHER FESTIVAL c’était un peu pareil : on voulait vraiment se positionner pour être parmi les meilleurs d’Europe, voire du monde.
Aurélien Dubois : Dans notre vision qu’on a de la fête, de la musique en général, et des valeurs qu’on défend au niveau de la direction artistique et de la genèse du projet qui est CONCRETE, oui c’était clairement notre ambition.
Comment est né SURPRIZE ?
A.D. : C’est né en 2011, d’une création de société avec mon associé Adrien. On avait pour envie commune de faire des évènements autour des musiques électroniques. Très rapidement, après des premières éditions qui n’ont pas été forcément une réussite, on a croisé le chemin de Brice et Pete, et on a monté une association qui s’appelait TWSTED. C’était un événement itinérant avec des lieux différents à chaque fois. On a commencé à Saint-Ouen puis on s’est vite retrouvé sur la barge. Après avoir fait deux gros évènements là-bas, on est allé créer un nouveau concept lié à cette barge, donc on a créé CONCRETE (« béton » en anglais, ndlr) qui étaient des évènements en journée de 7h à 2h du matin. C’est un peu comme ça qu’on a commencé à intégrer du monde dans la société, par le développement des évènements CONCRETE qui étaient à la base d’une fois par mois, puis deux fois par mois, puis après l’autorisation de nuit qu’on a obtenue, où là on est à deux évènements par semaine les vendredis et samedis soirs. En 2013, on a développé d’autres activités comme le management d’artistes avec l’agence de booking CONCRETE SOUNDS et puis on a décliné le label CONCRETE MUSIC, et on est aussi devenus éditeurs. Aujourd’hui on a une vraie vision 360° de ce qu’est la musique électronique, en passant par l’édition, la diffusion, la production et je pense que ce qui fait notre légitimité parisienne, c’est la gestion des différentes étapes de la production musicale, de la création à la diffusion, mais aussi à la gestion de l’humain que ce soit le staff ou les artistes qu’on accompagne.
Au début de la TWSTED, c’était quoi les pires galères, et à contrario quel était l’avantage d’être un petit collectif ?
B.C. : La pire galère, c’est qu’on était quatre et qu’on faisait tout, jusqu’au ménage, mais au moins ça te crée de vrais moments de partage (rires) ! C’est effectivement difficile le fait d’être peu, pas structuré, de pas savoir comment ça marche, d’apprendre sur le tas.
A.D. : Pour moi on reste un petit collectif, on n’est pas une multinationale ! On a les mêmes fondateurs décisionnaires qu’au début, avec la même âme et la même aura, sauf qu’on a des équipes qui travaillent avec nous parce qu’on fait plus de choses et qu’on ne peut pas tout faire tout seul.
Comment s’est opéré le processus de professionnalisation entre l’association TWSTED et la société SURPRIZE ?
A.D. : A partir du moment où on a commencé à signer avec un lieu en fixe avec CONCRETE, on a été confronté à toute la législation, la fiscalité et l’administratif, et on a mis un point d’honneur à rentrer dans les normes réglementaires à tous les niveaux.
B.C. : On a vraiment commencé en tant que jeunes passionnés, qu’on est toujours, mais on était comme des newcomers. Certains d’entre nous avaient une expérience dans le clubbing et l’organisation d’évènements, d’autres comme moi n’en avaient pas du tout. On montait les projets pour se faire plaisir, et à partir d’un moment pour continuer il fallait vraiment cadrer et professionnaliser tout ça.
Quand on est initialement dans une dynamique collective fondée sur une énergie bénévole, cette évolution n’amène-t-elle pas des tensions et des profondes remises en question ?
B.C. : Ca s’est fait naturellement, en plus on est tous des amis passionnés. Après devenir une entreprise c’est beaucoup de règles à respecter pour que cela se passe bien. Mais comme il s’agit de vendre ce qui constitue notre passion, je pense que c’est beaucoup plus facile qu’autre chose.
A.D. : Ca a toujours découlé d’une passion pour la musique et l’événement. Aujourd’hui, on ne compte toujours pas nos heures, on travaille toujours comme des fous. Si vous voyez la fourmilière qu’on a ici. Aujourd’hui, on est quasiment 25 dans les locaux, on se donne corps et âmes dans ce projet, nos vies ne tournent qu’autour de cela. Si notre public ne nous lâche pas, c’est que quelque part malgré des reproches qu’on nous fait. Mais on sait très bien que le public français est assez tatillon, qui appuie avec plus de poids sur la critique que sur les encouragements et c’est toujours constructif car on a tout de suite les problématiques de posées et il faut qu’on y réponde.
B.C. : Le public arrive à reconnaître qu’on est d’une autre génération que celle des businessmen qui tenaient des clubs.
En parlant de votre public. Trouvez-vous qu’en cinq ans, il y a eu un changement entre celui qu’il y avait à la TWSTED et celui d’aujourd’hui chez CONCRETE ?
B.C. : Le gros changement, par rapport à l’époque de la TWSTED, c’est qu’il n’y avait pas de public. Il n’y avait aucune scène techno à Paris. On sortait beaucoup, et on connaissait tous les gens personnellement. Il y avait 1500 personnes qui sortaient, c’était toujours les mêmes. S’il y avait deux fêtes le même jour, il y en avait forcément une où il y avait zéro personne. Aujourd’hui, ça s’est démocratisé, il y a beaucoup plus de monde.
A.D. : Aujourd’hui il y a 37 évènements plus ou moins liés aux musiques électroniques par week-end et 100.000 personnes qui sortent. Donc forcément le public évolue et grossit, il y a un vrai engouement des nouvelles générations avec les nouvelles technologies, l’accès à l’information et à la musique est beaucoup plus rapide. Moi qui écoute des musiques électroniques depuis mes 13-14 ans avec des types d’évènements variés, comme les raves, aujourd’hui on voit qu’à Paris ça va vraiment très vite.
B.C. : Aujourd’hui, on peut vraiment dire qu’il y a une scène parisienne, alors que ce n’était pas le cas il y a cinq ans à l’époque des premières TWSTED. Il y avait 1500 clubbers passionnés qui sortaient tout le temps mais ils ne constituaient pas une vraie scène, avec des activités qui gravitent autour de cette musique. Maintenant on a des gens qui n’y connaissent rien, d’autres si, on a des passionnés, des gens qui font de la musique, des gens qui achètent des disques, d’autres qui montent des magasins de disques.
De nombreux collectifs et organisateurs d’évènements doivent leurs existences et leurs développements aux réseaux sociaux. Si par exemple, un jour on imagine que Facebook devienne payant ou que les nouvelles générations ne l’utilisent plus, comment réagiriez-vous ?
B.C. : Nous c’est clair qu’on est pile dans une génération qui s’est développée en même temps que Facebook. Au même titre que Youtube, on s’en sert pas mal, mais aujourd’hui on ne pense pas en dépendre. On a appris aussi à se faire connaître autrement, et si un jour Facebook disparaît on subsistera grâce à d’autres méthodes.
Quand vous avez commencé à développer CONCRETE, aviez-vous la sensation de marcher sur les plates-bandes d’agences déjà établies qui tenaient la nuit parisienne ?
A.D. : Clairement non, on n’a pas pris de public ailleurs, car on ne propose pas les mêmes types d’évènements, et il faut de tout. On a commencé sur des dimanches, donc on n’avait rien en face de nous. On n’a rien pris au Social Club car c’est complètement différent. Une agence comme SAVOIR-FAIRE, elle a des artistes particuliers qui correspondent à un certain type de musique que n’écoute pas du tout notre public.
B.C. : Ils n’ont pas du voir CONCRETE comme une menace, car nous, la nouvelle génération d’organisateurs, on a créé une nouvelle scène avec du public. Tous les plus anciens promoteurs peuvent justement rebondir dessus. Un club comme le REX, il est en train de vivre une seconde fois, et ça profite à tout le monde.
A.D. : À partir du moment où tout le monde fait bien son taff et sait travailler dans une conscience professionnelle accrue et qu’on ne soit pas stigmatisé sur tel ou tel problème, ça ne peut qu’aller dans le bon sens.
Avec CONCRETE, d’où est venue cette idée de faire des fêtes en journée, et qu’est ce qui après vous a poussé vers des formats de nocturnes qui commencent à 21h ?
B.C. : Tout simplement car on n’avait pas d’autorisations pour bosser la nuit, mais ça nous arrangeait car c’était un format qui n’était pas exploité à Paris. Et puis c’était un concept qui existait déjà à Londres, NYC ou Berlin. Mais justement, on en avait marre d’aller à l’étranger pour participer à un événement en journée. Après on a toujours eu envie de devenir un vrai club donc si on peut jouer la nuit, ça nous permet de proposer une offre globale et de nous faire plaisir sur le line-up. Dans tous les cas, il faut que ça dure un minimum de 12h, histoire que chaque artiste puisse faire des sets de 3-4 heures. C’est une fête qui va sur la durée, avec ses temps forts et ses temps faibles, sans le stress de se dire qu’il faut profiter à fond tout de suite.
A lire votre site internet, vous semblez avoir capitalisé sur votre expérience en production évènementielle pour développer d’autres activités comme l’agence de communication et des prestations techniques. Comment vous arrivez à gérer tout cela ?
A.D. : Le site est fait pour présenter nos différentes palettes, mais très concrètement, aujourd’hui on ne s’occupe que du WEATHER FESTIVAL et de CONCRETE. Aujourd’hui pourquoi pas faire des évènements plus corporate avec de la bonne musique et des bons artistes. C’est pas incompatible. Seulement maintenant on n’a juste pas le temps de développer ces activités. On fait des projets à 60.000 personnes et aujourd’hui on préfère se concentrer dessus.
On peut vous demander quel est le chiffre d’affaires de SURPRIZE à l’année, et comment il est réparti entre le WEATHER et CONCRETE ?
B.C. : 10 milliards ! (rires)
A.D. : C’est un peu compliqué de parler de chiffres, parce qu’on spéculerait tout de suite. Aujourd’hui ce qui est important de savoir c’est qu’on a trente équivalents temps-plein dans la boîte et qu’on ne dégage pas de marges. On paie nos charges, nos salaires, nos loyers et après il ne reste plus rien. Nous ce qu’on retient, c’est la démarche artistique et le staff. On a souvent développé à perte des artistes pendant des années parce qu’on croit beaucoup en cette scène parisienne émergente. Du côté de l’équipe, on mise beaucoup sur de l’humain et ça représente un coût économique mais on l’assume. Contrairement à beaucoup d’agences dans le milieu, on essaie toujours d’embaucher des stagiaires qui ont travaillé avec nous dans la société, des gens qu’on apprécie et avec qui ça s’est souvent bien passé.
En termes de structure de coûts, quels sont les postes de dépenses les plus importants quand on organise un festival à 60.000 personnes comme le WEATHER FESTIVAL ?
A.D. : À partir du moment où tu fais des économies d’échelle avec un aussi gros évènement, il y a des postes qui ne sont pas comparables. Après quand on investit un lieu comme le Bois de Vincennes cette année, on est sur un site qui est vierge de toute installation, on est sur un stade de foot clairement, il faut mettre des barrières, il faut amener l’électricité, les fluides, de l’eau, les évacuations, sécuriser le tout, on est sur une démarche éco-responsable, on a aussi des médiateurs culturels et responsables, qui vont aller voir les riverains, les mairies locales. C’est difficile de faire le budget d’un événement sans précédent, on n’a pas de calcul de coût qui soit pour l’instant très précis, et on ne peut pas prévoir un comportement du public tel qu’on pourrait le faire à CONCRETE. Tous les weekends on ouvre deux jours, là on sait qu’il faut rajouter de la sécurité, pour gérer le public. Là, on n’a pas de track-records, donc l’idée c’est que ça se passe bien, qu’il y ait du monde, qu’il fasse beau, sans incident sanitaire ou au niveau de la sécurité. Après la sécurité et l’aménagement du site, le deuxième poste où on investit énormément, c’est l’artistique.
Comment avez-vous réussi à faire venir des artistes comme Marcel Dettmann, Len Faki, Chris Liebing ou Nina Kravitz dès la première édition du festival ?
B.C. : L’avantage qu’on a c’est qu’on a CONCRETE. On bossait déjà avec les agences de booking qu’on connaît depuis un moment, donc elles nous font confiance pour jouer sur les festivals. Après pour les attirer à CONCRETE, ça s’est fait au fur et à mesure, ça marche bien, on les accueille très bien, et du coup elles nous envoient des plus gros artistes. Aujourd’hui, je pense qu’on est l’un des clubs parisiens les mieux vus, les artistes adorent venir jouer aussi bien au WEATHER que sur CONCRETE.
A.D. : Ce sont des années de relations de confiance qui se construisent sur la durée, et c’est sûr que si on avait commencé par un festival tout seul, on aurait eu beaucoup de mal.
En tant que spectateur du WEATHER FESTIVAL, on peut apercevoir qu’il y a une dynamique de hausse des prix des tickets, probablement due à une augmentation des coûts de production de l’événement. Est-ce qu’avec un prix à 50/60 euros la journée comme aujourd’hui, vous pensez avoir atteint un plateau qui va se stabiliser?
A.D. : Le but c’est d’être le moins cher possible. Comme je vous l’ai dit, on ne fait pas de marges, et l’année dernière on a même accusé des pertes financières. Mais le souvenir des spectateurs de l’édition du Bourget était tellement incroyable qu’on ne s’est pas épanché là-dessus. On est là pour vendre du rêve, de la fête, donc on ne rentre pas dans des délires financiers avec notre public. Après aujourd’hui les prix qu’on pratique, on fait quand même les exploitations les plus longues qui existent dans des évènements de musiques électroniques en France. Là sur le samedi 6 juin on est sur du 16h à 8h du matin, et on est arrive à le faire accepter par les autorités publiques. On a quatre scènes principales, une scène modulaire, un camion bazar, un espace chillout énorme, des animations en plus, deux chapiteaux. Nous ce qui nous intéresse, c’est de contenter le public au maximum, et avec les critiques qu’on a eu comme celles de la première édition à Montreuil, on s’améliore d’années en années.
B.C. : En soi, plus de 30 balles la journée pour un événement en plein air, ça reste cher. Le public ne veut pas payer cher, mais veut des gros évènements. Ils veulent du Time Warp, du Dekmantel à Paris. Mais ça, ça a un coût, et déjà avec des prix qui ont été critiqués l’année dernière, on a perdu de l’argent, et au bout d’un moment il y a des limites qu’on ne peut pas franchir. Aujourd’hui on est très content de ce qu’on offre au public, et on ne sera pas obligé d’aller plus cher que cela.
Vous parliez du Bourget et de Montreuil pour les précédentes éditions. Justement comment se sont déroulées les démarches avec les institutions publiques locales de Seine-Saint-Denis, qui sont plus habituées à une offre artistique hip-hop ?
A.D. : Je pense que le 93 a toujours été ouvert aux cultures urbaines, dont on fait partie. Quand on était à la SIRA à Saint-Ouen à l’époque TWISTED, ou même avec le WEATHER, ils voyaient ça plutôt d’un bon œil. En général, on a toujours des bons rapports avec les autorités locales. Le principal sujet ça reste Paris, car c’est une densité qui est très importante et que c’est plus en rapport avec la perturbation et des nuisances sonores qu’on peut créer. Mais après on a toujours eu ce parti pris de faire des évènements dans le Grand Paris et dans des lieux avec de l’espace où il se passait moins de choses.
Avec l’aménagement du Grand Paris, notamment l’aménagement des transports franciliens, vous avez déjà repéré des lieux franciliens qui pourraient accueillir vos futurs projets évènementiels ?
B.C. : On est toujours en recherche permanente de nouveaux endroits, mais on n’a pas de zones qui se dégagent plus que d’autres.
A.D. : On est plus sur des recherches spontanées avec des lieux qui nous parlent à nous et à notre public. Pour parler de façon basique, l’idée c’est avant tout d’avoir un spot cool qui fasse kiffer les gens. Si on trouve ce lieu, on va voir le législateur et on lui vante les bienfaits touristiques et culturels, et après on travaille ensemble pour l’élaboration du projet pour que cela nuise le moins possible. Aujourd’hui, tout ça s’accélère car il y a une prise de conscience des autorités publiques de la valeur culturelle des musiques électroniques.
En France, la culture est traditionnellement considérée comme un bien régalien public, donc gratuit. Sans reproduire la techno-parade, serait-il envisageable pour SURPRIZE d’organiser des évènements gratuits subventionnés qui permettraient de démocratiser davantage votre savoir-faire ? On pense notamment à un moyen de faire profiter les populations locales des endroits investis, comme dans le 93, qui aujourd’hui ne sont pas forcément impliquées dans vos manifestations.
A.D. : Si demain on nous donne de l’argent pour faire kiffer les gens on le fera tout de suite ! Si demain on arrive à faire des fêtes gratuites car il y a une volonté des pouvoirs publics et de l’Etat de donner des fonds pour en faire profiter aux gens, on le fait direct. Mais bon aujourd’hui je pense que ça va être difficile, on nous parle tout le temps de restriction budgétaire, notamment dans la culture. Mais en tout cas, ça nous permettra aussi de contredire les gens qui disent qu’on ne fait ça que pour l’oseille (sourires).
Photos : Luis-Felipe Saenz