#OKLM
Chaque mardi, le #YARDSUMMERCLUB prend résidence sur les quais de Seine, à bord du Wanderlust Paris. Tout l’été l’endroit devient la scène d’innombrables péripéties, dont vous êtes les principaux personnages. Pour narrer ces aventures, un oeil veille de la terrasse au club, en passant par le restaurant pour vous rapporter ces histoires estivales. Dans ce premier chapitre, le Duczer, en toute nonchalance, descend de son trône et rencontre son public.
Les Yard Summer Club, plus besoin de les présenter. Alors que les rageux ne se lassent pas de jalouser, le reste de l’Île-de-France continue de twerker. Chaque semaine s’opère le même rituel pour dénicher celui qui possède le bob le plus laid, celle qui est vêtue du moins de tissus licites. À croire que certains vont jusqu’à élire domicile au milieu du Wanderlust, la Yard Summer Club c’est plus de 4000 habitués.
Cependant, se reposer sur ses lauriers n’est d’aucun intérêt. Dynamiser des foules panurgiques nourris aux mêmes sons toute l’année demande beaucoup de ressources, et c’est à cet instant que les re-stas rentrent en jeu. Les DJs ne pouvant motiver des miracles hebdomadaires, il faut savoir innover. Les surprises, personnellement, je déteste ça, mais semblerait-il que je ne sois qu’un cas isolé. À l’annonce d’un « special guest », mardi dernier, Facebook s’est métamorphosé en véritable salon de voyance. C’était à qui chierait l’état civil de l’artiste secret en premier, à qui projetterait ses espoirs à la hausse. Snoop Dogg, parmi d’autres, a vaillamment été cité. Mais pour un mardi soir dans le XIIIeme, fallait quand même pas trop forcer. Puis quelques malins ont finalement compris, c’était ce bon vieux Booba qui tâterait du micro.
Pour l’occasion, le 32 Quai d’Austerlitz a pris des allures de bunker. À mi-chemin entre le Zoo de Beauval et la file d’attente de Space-Mountain, il fallait faire preuve de détermination pour enfin y accéder. Quand le Duc transite dans le quartier, tout le monde serre les fesses. Aux dernières nouvelles, il y avait autant de barrières Vauban que de types torchés ce soir-là. Très tôt, la terrasse fourmillait de jeunes gens aux aguets prêts à dégainer leur punchline fétiche, nerveusement agrippés à leur bière et contrits d’impatience. Comme toute célébrité qui se respecte, Booba n’a pas donné dans la ponctualité, très certainement coincé dans les embouteillages entre la prison et le club.
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Bouillants, les esprits commençaient à s’échauffer alors que B2O ne montrait toujours pas signe de vie. Autour de moi, ça jouait des coudes énergiquement, ça tentait de trouver un angle de vue décent. Certaines meufs, à défaut d’arriver à leurs fins, s’en sont même péniblement réduites à zouker les mecs de la sécu. Murs d’indifférences à ne jamais effleurer, erreur tactique d’impertinentes teubées.
Puis, brusquement, quelques claquements de voix d’ambianceur de mariage marocain retentissent, électrisant la foule in medias res. D’un même mouvement, une kyrielle de téléphones portables se soulève de la masse. Les plus agiles se hissent sur les parois du bar central, les plus fragiles sur les épaules de leurs potes. King Kong venait de faire son entrée sur scène et toute sa cours frôlait la syncope. Le temps de quelques titres, et d’une baston éclair, le cœur de la boîte a battu à l’unisson. A ma plus grande stupeur, beaucoup ont passé la moitié du concert à se filmer eux-mêmes. Comportement étrange d’autosatisfaction parfaitement démonté lorsque Booba plaçait : « Je prends des millions quand tu prends des seflies », brillant de sagacité.
À bout de souffle, la foule s’agitait d’une mesure cadencée, envoutée par le rappeur ou simplement désorientée par les motifs de sa veste. Jusqu’au bout, l’artiste a exercé sa puissance magnétique sur un public possédé. Booba est un showman qui maîtrise parfaitement bien son art.
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Après le live, la soirée n’a que doucement repris son rythme de croisière. Comme s’ils avaient déjà tout donné, beaucoup ont préféré se scotcher de fascination devant un Booba entouré qui savourait le reste de sa nuit. Une bande de mouches sur un lampadaire, obnubilées par l’accessibilité inédite d’un dieu baignant dans la fange. Pendant que dans le club, les plus frileux s’amassaient pour danser frénétiquement au sein d’une étuve survoltée, sans avoir pour autant besoin de tendre l’oreille. Une fois l’adrénaline de l’exaltation essoufflée, les uns et les autres ont globalement retrouvé leur vivacité habituelle et jusque tard dans la nuit, une multitude de culs ont encore une fois été squattés.
Mardi dernier était une Yard Summer Club #OKLM.
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