Chronique d’album : Jazzy Bazz – P-Town
« Bienvenu(e)s dans P-Town »… Ville des Lumières, que Jazzy Bazz nous montre à travers son prisme « noctambulaire ». P-Town, Paname, Ris-pa, Paris – comme bon vous semble –, cette ville aux courbes charnelles, aux tentations inévitables, qui ne se laisse saisir pleinement par Jazzy Bazz, hormis quand ce dernier sort l’encrier (« Syndrome »). Le premier titre, « P-Town », en est une évidence. L’écriture dessine des images, et l’exercice est un jeu pour le gamin. « Condescendant » rime avec « condés sans dents ». « Morveux » avec « mort veut ». Le travail est précis. Orfèvre. Dure l’instant d’une piste. Flatte les plus académiciens. Interpelle avec les néophytes. Mais c’est bien l’errance nocturne qui ressort des cliquetis du Myth Syzer. P-Town est une zone dangereuse. Un pas de travers et tu peux « dérailler » (« Joker »). Un pas de côté et tu peux te perdre. Le voyage est périlleux. Traverser l’Atlantique avec une bouée. Mais natif de la 19ème zone, le gamin sait voguer sur les flots (« Fluctuat Nec Mergitur »). Toutes ses idées coexistent sans s’entrechoquer. L’ensemble est parfaitement maîtrisé. Un américain partage même le périple, et ce, en offrant un couplet digne de son nom. Un premier effort plus que prometteur.