Chronique d’album : SANTIGOLD – 99 c
Avec 99c, Santigold aborde un changement de cap symbolisé par une cover ingénieuse montrant la chanteuse emballée au milieu de divers objets. Une plaque personnalisée d’un voyage au Brésil, le piano de son fils, ou encore des Crocs dorée composent notamment le contenu du sac. Toutes ces (vraies) affaires symbolisent le travail d’une vie, vendu au prix ironique -mais pas tant que ça- de 99 cents. Le message est clair, Santigold ne veut pas être un produit de consommation et se bat contre la dévaluation de l’artiste par ce monde ingrat.
Tant dans sa conception, -elle a mis plus d’un an à écrire l’album – que dans son aspect musical inspiré « du son des 80’s et de la pop des 90’s », l’américaine semble vouloir montrer son décalage avec cette époque contre laquelle elle s’insurge. « Banshee » ou «Walking in a Circle », qui abordent son affranchissement du poids de la société et critique un système ou l’argent prend le pas sur les individus la pression, font partis des témoins de cet état d’esprit. « Chasing Shadows » est un questionnement sur la reconnaissance et la valeur qu’on accorde à son travail, qu’elle évoque amèrement dans la chanson : « I give my heart away so that they remember me. I leave em alone, in time they’ll wanna smother what i say ». Santigold nous rappelle également sur quelques morceaux qu’elle sait encore faire dans la légèreté (relative) avec « Who Be Lovin Me », duo catchy avec ILoveMakonnen, ou dans la brillante love song « Before the Fire ». Tout combat qu’il soit, Santogold réussie à rester créative dans un album intelligemment condensé et à fournir sa signature, une pop sophistiquée et méritant le terme, souvent galvaudé, d’alternative. Si il lui manque surement un single tonitruant pour atteindre le Santiplatinum, Santi White nous sort sans contestation possible, son album de la maturité.