Wet

Quelques heures avant leur premier show français à La Flèche D’Or, nous avons rencontré le trio Brooklynite Wet. Un groupe découvert il y a près d’un an avec le catchy « Don’t Wanna Be Your Girlfriend », morceau pop mélancolique, qui frappe par sa simplicité et son minimalisme. Un titre mainte fois remixé, qui menera Wet en tournée aux Etats-Unis et en Europe, après la sortie d’un  EP éponyme. L’occasion pour nous de les rencontrer et d’évoquer leur début et la préparation de leur premier album.

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Kelly Zutrau : Je suis Kelly.
Joe Valle : Je suis Joe.
Marty Sulkow : Je suis Marty.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

K : On était ensemble à l’école à New York.

Et comment avez-vous commencé à faire de la musique ensemble ?

M : C’était après une assez longue période. On avait pas mal d’amis qui s’étaient lancés dans la musique avant Wet.
K : Au départ c’était pour s’amuser et on a pris des chemins différents après l’école. On a commencé à s’échanger des e-mails, à s’envoyer des démos, vraiment sans pression. Puis Joe et moi sommes rentrés à New York et on s’est retrouvés pour réfléchir à ce qu’on pouvait faire.

Quel était votre processus créatif à l’époque ?

K : Je commence toujours par poser ma voix et j’envoie ça à Joe qui ajoute le beat ; Marty s’occupe de l’instrumental. Et on se renvoie nos démos jusqu’à finir le morceau.

Quelles sont vos influences à chacun ?

K : On écoute tous des choses assez différentes. Beaucoup d’artistes que j’apprécie en ce moment viennent du Royaume-Uni et font de l’électro :  Twigs, SBTRKT, Sampha, Art Nouveau à New York, et Adele !
J : J’ajouterais qu’on écoutait beaucoup plus la radio au moment où on a commencé à faire de la musique. Maintenant que je travaille assez intensément sur Wet, j’ai l’impression d’en écouter beaucoup moins. Quand j’ai fini de travailler, je me sens fatigué.
M : Je trouve un certain refuge dans la non-pop-music. J’écoute plus de musique classique.
K : Je continue à beaucoup écouter la radio : les radios pop, hip-hop, rap.

Qu’est-ce qui fait évoluer votre musique ?

K : Tout ça ! Tout ce qu’on écoute fini par nous influencer.
M : C’est dur de ne pas être influencé par des choses qu’on écoute beaucoup.
J : Je pense qu’il y a des parties spécifiques de ces influences qu’on récupère. Les sons à la radio sont intéressants pour la structure, ceux plus expérimentaux nous permettent de découvrir différentes productions et techniques, la musique classique est fascinante pour les arrangements instrumentaux… On retire différents éléments de chacune de ces musiques, et on essaye de faire quelque chose de différent.

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Pourquoi choisir de faire de la musique minimaliste ?

M : Ce sont des circonstances. Kelly et moi étions dans un groupe et on avait un batteur… Quand on a commencé à échanger des mails, Kelly a suggéré qu’on ne prenne pas de batteur pour le moment, de rester simples pour pouvoir se déplacer car à New York, c’est dur de trouver de la place pour ce genre de chose. Et puis on a continué comme ça.

Et comment cela a influencé votre façon de travailler ? Avez-vous tendance à retravailler vos morceaux pour en retirer le superflu ?

K : Oui ! Je pense qu’on a tendance à empiler, de continuer encore et encore. Mais à un certain moment on ressent que c’est trop et on enlève tout… Autant qu’on peut.

Qu’est-ce que cela apporte ?

J : Plus de clarté je pense. Je pense qu’on parle de musique plus centrée sur le chant. On donne à chaque partie assez de place pour briller, rien ne prend le dessus.
K : Je pense que ça rend la musique plus puissante parce que c’est direct, plus brut.
M : Si des gens avaient entendu les versions précédentes, ils ne trouveraient pas que le son soit si minimale. Ce n’est pas si minimal.
K : Ça l’est moins aujourd’hui.

Kelly, comment est-ce que tu écris ?

K : J’écris sur mes expériences. J’écris le plus souvent quand je suis dans une mauvaise passe ou lorsque je suis contrariée. C’est cathartique, je ressens plus le besoin d’écrire quand je suis dans cet état que quand je me sens bien.

Et comment votre travail se transpose sur scène ?

K : Il est moins minimal. On aborde le show différemment, on veut en donner plus.
J : C’est plus difficile

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Vous avez fait beaucoup de modifications depuis vos débuts sur vos concerts ?

Tous : Tellement !
M : Au début on jouait de la guitare Joe et moi. Et on avait juste ce qu’on avait enregistré sur nos ordis et avec le temps, c’est devenu de plus en plus de beats qu’on joue en live.
K : C’est une question assez existentielle pour beaucoup de musiciens contemporains aujourd’hui. Qu’est ce que tu gardes pour le track ? Qu’est-ce que tu joues sur scène ? On n’est pas tellement concernés par cette question mais beaucoup de gens autour de nous se posent la question.
J : Avec six mains, on fait le plus de choses possibles.

D’où vient le surnom KanyeWet ?

J : Au début, on avait besoin d’un nom pour Twitter
K : Alors on a choisi Kanye Wet.
J : On pensait que c’était marrant et les gens on eu d’assez bonnes réactions. Alors on l’a gardé.
K : Mais on aime Kanye. On aime sa musique.
J : C’est pas du tout pour se moquer de lui. On se moque plus de nous-mêmes.

Quels sont vos projets ?

K : On travaille sur un album, c’est notre principal objectif. On fait des shows et on finit l’album.
J : Il est bientôt terminé !

Avec qui vous rêveriez de travailler ?

J : Définitivement Sampha. Il a une très belle voix.
K : Et il est très bon au piano.

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