Et si Benash était le véritable héritier de l’Afro (T)rap ?
« Il n’est jamais trop tard ». Derrière cet énoncé empreint de vérités de comptoir se cache sûrement – pour qui veut se donner la peine de chercher – un trait philosophique réconfortant les septiques, les manichéens et sans nul doute les procrastinateurs en tout genres, mais toujours est-il qu’il faille d’abord que notre conscience puisse l’admettre en premier lieu : l’erreur est humaine. Ainsi, la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain, pas plus que la qualification du PSG face au FC Barcelone semblait acquise au lendemain du fameux 4-0 au Parc. Ce bon vieux « mea culpa » qui arrange tellement les choses et vous permet de faire preuve de sagesse… Inconsciemment peut-être, c’est ainsi qu’à 110km/h sur l’autoroute, j’insère le disque floqué des lettres « CDG » dans le lecteur radio du véhicule. On vient d’avaler la moitié de la distance reliant Lille à Paris. À cet instant précis, je suis plus curieux qu’intéressé par ce que contient cette galette musicale, ne laissant alors, pas la moindre chance au jeune rappeur du 92 de me conquérir musicalement… Et pourtant.
Photos : @lebougmelo
Benash : « J’ai grandi dans un environnement parsemé de misère. Pour ceux qui connaissent le Cameroun et Douala dans le quartier de Makéa, c’est pas simple là bas.
Puis je suis arrivé en France à l’âge de 6/7 ans, j’ai vécu le décalage et mon adaptation normalement et tout s’est fait très vite, le seul hic ça a été le froid. Puis dans la foulée je me suis fait des amis, j’avais encore un peu l’accent du bled mais il est parti très vite lui aussi.
En grandissant au bled je n’écoutais pas spécialement de musique, et si j’en entendais, c’était des sons locaux qu’on pouvait entendre dans les rues ou chez les gens. Arrivé en France, j’ai tout de suite écouté des sons de ma ville : 92i…rien d’autre. Petit à petit j’ai commencé à m’ouvrir sur la musique rap américaine, un peu plus de rap français mais c’est vraiment ce qui venait d’outre Atlantique qui a accroché mon attention.
Au lycée entre les classes de Seconde et Première, j’ai commencé à réaliser que l’école n’était pas fait pour moi et j’avais des amis qui rappaient déjà alors j’ai fait quelques petits tests…mais j’étais pas encore sûr à 100% que c’était la voie que je voulais prendre. Ce n’est que quand ça s’est compliqué en cours que je me suis dit que j’allais me focaliser sur le rap. Quelques temps plus tard j’ai abandonné l’école.
Un autre truc que j’aimais faire en parallèle, c’est le grappling. J’ai commencé la pratique vers 15 ans via un grand à moi qui pratiquait déjà ce sport. Il m’a montré deux trois trucs et j’ai kiffé de ouf. Y’a eu une période de Ju Jitsu brésilien qui aura duré deux ans mais moi j’aimais pas trop ça parce que y’avait le délire du kimono, je voulais faire du corps nu, quelque chose de simple. Au final ce passage au Ju Jitsu m’a quand même permis d’avoir certaines bases.
Je suis un sportif dans l’âme alors je ne dirai pas que je fais ce sport pour me canaliser. Le problème c’est que j’aime trop me battre, du coup j’allais m’entrainer pour apprendre de nouvelles techniques.
« Les gens n’étaient pas complètement loyaux, ils n’ont pas été à 100% carrés avec lui comme moi je le suis. J’ai grandi avec ces valeurs là moi, c’est super important »
Grandir là où Booba a fait ses armes c’est vrai que ça le rend proche de toi mais en même temps géographiquement il était déjà loin. C’était un grande de la ville, des fois je le croisais, je lui serrais la main et je me cassais comme un petit sert la main d’un grand au final.
Après le titre « Porsche Panamera », on ne se parlait toujours pas directement, on passait par un ami à lui. Ce n’est que plus tard que les choses se sont faites et qu’on a commencé à parler en direct. Que Booba me « valide », c’était pour moi un accomplissement et en même temps ce n’était qu’une étape. J’ai vécu ça comme une fierté, je suis pro 92i avant même qu’il me connaisse. Par contre je suis conscient que j’ai encore des choses à prouver, il y a eu des affiliations qui ne se sont pas très bien finis. Je ne voyais pas ce rapprochement comme quelque chose de néfaste pour ma carrière, au contraire. Pour en revenir à ses anciennes connections, est-ce que ça venait vraiment de Booba ? Je ne pense pas. Les gens n’étaient pas complètement loyaux, ils n’ont pas été à 100% carrés avec lui comme moi je le suis. J’ai grandi avec ces valeurs là moi, c’est super important.
Mon image de l’Afrique ? J’y vois de la misère et un continent appauvri par l’Occident mais on y trouve une joie de vivre. Les gens sont dans la misère mais ils ont le sourire pour un rien, tu donnes un rien à un enfant et il est content.
Être africain ? Pour moi c’est avoir une force, quand je dis africain, pour moi c’est une force. Je me dis qu’il y a une notion de puissance la dedans. Et j’ai pas peur de m’enferme dans une caricature, parce que je ne triche pas, c’est moi. Que ce soit le sport que je pratique ou la violence de mes textes, c’est de moi dont il s’agit.
Là d’où je viens, être fier ça ne s’apprend pas, tes parents te transmettent ce concept de fierté, c’est très ancré dans nos racine. Quand tu viens chez moi, c’est 100% Cameroun : matchs de foot, plats, discussions…c’est pour ça que j’aime souvent retourner au pays et que je le revendique beaucoup dans mes sons. Je n’oublie pas d’où je viens.
Je vais pas te mentir, les mecs qui profitent des sons africains en faisant les guignols, je capte le délire mais je ne juge pas, chacun fait son truc, mais moi j’ai envie de renvoyer l’image d’un mec fier de lui, robuste même s’il sait toute l’adversité qui lui fera face dans la vie.
« Est-ce que je fais du Booba ? Est-ce du mimétisme à force d’être avec lui ? Ce n’est pas forcément négatif, ça prouve aussi une chose, c’est qu’on est sur la même longueur d’onde »
La mode de faire des morceaux aux sonorités africaines ? Les mecs font ce qui marche, tout simplement ! Aujourd’hui la mode est à l’Afro donc pour ne pas être dépassés, les mecs vont en faire. Regarde tous les albums qui marchent actuellement, dans la plupart tu as des sons Afro…c’est aussi que ça. Et je ne pourrais pas te dire quelle est la technique qui te permet de faire des morceaux Afro (t)rap sans tomber dans la Zumba. Peut-être que dans mon album j’ai trouvé le bon équilibre en faisant des références à des trucs qui vont te faire réfléchir, des références au passé, à des mots du bled…
Après « Validée », j’ai capté le truc. Déjà parce que j’ai découvert que j’étais grave à l’aise dans ce type de proposition musicale. Du coup j’ai décidé d’incorporer les textes que je faisais avant dans cette nouvelle formule. Pour en revenir à « Validée », c’est moi qui a été proposer la chanson à Booba. Un pote à moi m’avait fait écouter le morceau de Sidiki Diabaté [Inianafi Debena, ndlr] et là je me suis dit qu’il y avait un truc à faire. Je lui ai envoyé le son en lui disant qu’il fallait en faire quelque chose, idée qu’il a lui même partagé. Il est parti en studio avec son ingénieur son, ils ont retapé la prod puis me l’ont renvoyé et voilà. S’il y avait une logique aux choses, on le saurait, et le fait que ce soit moi qui ait eu l’idée ne change rien à tout ce qu’à fait Booba dans carrière. Cette idée prouve juste que je sais être utile et tenir mon rôle de lieutenant.
Est-ce que je fais du Booba ? Est-ce du mimétisme à force d’être avec lui ? Ce n’est pas forcément négatif, ça prouve aussi une chose, c’est qu’on est sur la même longueur d’onde. C’est sûr qu’il m’a influencé et qu’il a nourri mon inspiration et moi la sienne avec par exemple le morceau « Validée ». C’est un échange mutuel. Oui, il m’est arrivé de me projeter en écoutant ses textes, j’ai essayé de capter sa manière de réfléchir. Et peut-être aussi, je l’espère, que je lui apporte modestement ma pierre à l’édifice…avant « Validée », Booba ne faisait pas d’Afro et aujourd’hui ça lui arrive d’en faire un peu plus. Avec du recul, je vois ça comme une victoire mais aussi comme quelque chose de normal car c’est aussi mon rôle en tant qu’artiste. Ce morceau a été un carton et passe même sur NRJ alors qu’avant ça, Booba ne passait pas sur cette radio. Comment ne pas voir ça comme une victoire ?
Mais je vis tout ça calmement et avec pas mal de recul, car j’ai envie de prendre le temps de bien comprendre les choses. Pour moi tout est allé très vite et j’étais un peu perdu. Au lieu de me mettre la pression, je suis tranquillement resté chez moi et j’ai commencé à comprendre les choses.
« Le titre « Chef De Guerre » n’est pas anodin, je m’identifie vraiment comme ça. Que ce soit dans le rap ou en dehors, c’est vraiment moi : je suis le premier quand y’a embrouille, je suis un peu le porte drapeau »
Peut-être que cette pression je m’en suis protégé mais il y en avait d’autres : sortir mon album et être signé chez Booba par exemple. À ce moment là j’avais une petite pression parce qu’il ne fallait pas qu’on le déçoive. On a charbonné, on a vraiment bossé et petit à petit on a commencé à savoir quel serait notre vision et notre créneau. Malheureusement le groupe s’est dissout et c’est à ce moment là que j’ai eu une nouvelle pression. Je me suis dit « Ah ouais, là je suis en solo et je dois prouver tout seul », et quand j’ai commencé à taffer j’ai vu où étaient mes forces. Je n’avais plus besoin d’être stressé et au contraire, j’étais de plus en plus confiant. J’envoyais plein de sons à Booba et il me faisait que des bons retours, à partir de là ma confiance s’est accumulée. Ce schéma de travail était commun, je faisais mes morceaux de mon côté et une fois finis il me disait si c’était bien ou pas. Au final, les morceaux qu’il a aimé représentent environ 70% de tout ce que je lui ai envoyé. Faut savoir que Booba n’est pas critique, quand il aime pas il aime pas c’est simple. Personnellement je lui fais confiance dans ses gouts, je ne sais pas pour les autres mais moi, je me fie à lui car je sais qu’il a une bonne oreille. En vingt ans de carrière, il sait ce qui marche et ce qui ne marche pas. Par contre pour « Validée » il était pas très sûr ! [rires] Quand le morceau a fuité et qu’il a vu tous ces retours positifs, il a donné son go.
Le titre « Chef De Guerre » n’est pas anodin, je m’identifie vraiment comme ça. Que ce soit dans le rap ou en dehors, c’est vraiment moi : je suis le premier quand y’a embrouille, je suis un peu le porte drapeau. J’assume ce que je dis et je fais ce que je dis. Je ne pense pas que le titre de l’album soit une pression en plus pour moi parce que c’est un terme que j’utilise depuis longtemps. Certains de mes gars m’appellent comme ça. Est ce que je me sens l’âme d’un leader ? Oui, c’et ce que je ressens. J’allais quand même pas nommer mon album « Sous Chef De Guerre » quand même ! [rires]
Quand je me proclame chef, ce n’est pas de 92i que je parle, parce qu’il ne peux pas y avoir deux mâles Alpha dans une même meute. Je m’adresse à mon équipe et aux mecs avec qui je traine, je me vois comme un leader. Je ne m’invente pas une condition, j’ai cet état d’esprit depuis que je suis tout petit.
« Là tout de suite tu me demandes de sortir une vibe, je te la sors N-O-R-M-A-L-E…je ne suis plus « tuba » comme avant »
Cet album je l’ai travaillé pendant presque un an. Après « Validée », j’ai enchainé en sortant deux extraits…puis j’ai commencé à préparer l’album. Après « Validée », on devait normalement sortir un deuxième album de groupe, mais comme ce dernier s’est dissout on a rien fait. Sortir un album solo à ce moment là aurait été impossible pour moi car je n’étais pas du tout prêt. Du coup j’ai charbonné près d’un an…et ce qui m’a le plus ralenti auront été le choix des instrus. Je suis grave difficile dans la sélection et ça m’est déjà arrivé de faire un mois sans en trouver qui me plaise. Ça me rendait fou. Il n’y a pas de secret, si j’en suis là aujourd’hui c’est grâce au taff, on ne peut pas m’enlever que je me suis amélioré au cours de cette année de charbonnage. Que ce soit les textes ou les flows…surtout les flows d’ailleurs, je me suis pris la tête en studio en faisant plein de vibes. Chaque fin de séance studio, tu me voyais en train d’expérimenter de nouveaux trucs sur des intrus qui me plaisaient. Au fil du temps j’ai vu que c’était aussi un entrainement et que je commençais à bien gérer le chant. Là tout de suite tu me demandes de sortir une vibe, je te la sors N-O-R-M-A-L-E…je ne suis plus « tuba » comme avant.
J’ai conscience que j’ai étoffé mon rap, ce qui me permet de tenter de nouvelles choses. Par exemple, dans le titre « Bye Bye » je parle d’amour parce que je suis à l’aise sur ce genre de titre depuis « Validée ». Faire un titre sur ce sentiment, ce n’est pas du tout un problème pour moi, je n’ai pas peur de me foirer dessus comme je n’ai pas peur de passer pour un canard…je peux frôler le truc mais les gens savent que je reste street.
Une complémentarité avec Shay et Damso ? De ouf, de ouf. Par exemple pour le titre « Ivre », on avait fait une semaine de studio tous les quatre : Shay, Damso et Siboy. Durant cette session on enregistre plein de sons dont « Ivre », eux avaient déjà enregistrés leurs couplet mais moi je n’étais pas encore arrivé au studio. Une fois arrivé, j’ai écouté le son avec leurs partie et là encore une fois je me suis dit qu’il y avait un truc à faire. Je suis rentré dans la cabine, j’ai posé le refrain, puis mon couplet et en réécoutant tous le morceau j’ai annoncé que je le prenais pour mon album. À ce moment là, CDG n’était pas fini mais j’avais déjà une petite partie du projet qui était déjà prêts, alors je leur ai fait écouter trois morceaux. Leurs réactions ont été super positives et ni Shay ni Damso ou encore Siboy ne m’ont conseillé de changer certaines choses, ils savaient déjà où je voulais en venir et ce qui allait se faire. J’ai vraiment conçu ce projet de mon côté.
Cet album je l’ai donc fini mi-janvier et on s’est dit qu’il fallait le sortir vite. Entre la fin de l’album et sa sortie je n’ai eu que deux mois pour mettre en place une stratégie de promo, du choix des singles et des sons à clipper. On a pris le parti de sortir un son rap puis un son Afro – CDG et Ghetto – sans vraiment trop y réfléchir. Sans doute, les gens ont entendu le titre « CDG » et ont cru que ce serait la principale direction de l’album…
« Si je devais choisir entre me casser à Miami ou Douala ? [rires] J’ai niqué tout ton délire ? Douala c’est la retraite, çe sera pour la fin de ma vie »
Ce que je veux que les gens retiennent de cet album ? C’est de rester fort, faire de l’oseille et se casser ailleurs pour une vie meilleure. Cette notion d’ailleurs elle est vague mais elle ne te ferme aucune porte au final. Elle ne te cantonne à rien.
Tu veux pas que je te répondes Miami ? [rires] Je parle de coins où tu sais que tu es loin de la France et par extension des haineux, des jaloux…c’est de ce genre d’endroits que je parle et Miami est ce genre d’endroits. T’es frais la bas, t’es loin de tout. Tu trouves que je me nourris des haters, des embrouilles pour me dépasser et prouver que je mérite ma place ? Si tu le dis, peut-être qu’il y a de ça aussi…Partir loin de ça n’y changera rien, je n’ai pas peur d’être déconnecté car c’était d’une perspective physique, mais si demain tu vas sur les réseaux sociaux et tout – même si tu es à 3000km – les haineux tu en trouves partout. Et moi je serai toujours connecté, donc je m’en nourrirais encore…
Si je devais choisir entre me casser à Miami ou Douala ? [rires] J’ai niqué tout ton délire ? Douala c’est la retraite, çe sera pour la fin de ma vie. Miami, c’est pour le cadre de vie et la qualité de vie quand tu es artiste. Douala ce sera pour quand tout se terminera. Là pour l’instant, la prochaine étape c’est le deuxième album que je suis déjà en train de préparer. Je n’ai pas forcément envie d’attendre que tous les retours concernant « CDG » me reviennent, je veux enchainer direct pour pouvoir proposer un projet pour cette fin d’année si je peux. Si ce n’est pas le cas, ça se fera début d’année prochaine.
Il y a une question qu’on ne m’a jamais posé et à laquelle j’aimerai pouvoir répondre : « est ce que tu te vois comme la relève de Booba » ? Toutes les interviews que j’ai fait et on ne m’a jamais posé la question. Je m’attends toujours à cette question, mais elle n’arrive jamais comme si vous ne vouliez pas aller au bout de la réflexion. Et pour répondre à la question, sincèrement oui… Je me vois comme sa relève dans le sens où je suis de Boulogne comme lui. Au bout d’un moment, Booba va plier bagage. C’est pour ça que je me vois comme tel. On en discute pas spécialement et j’estime que ce sont le genre de trucs dont tu n’as même pas besoin de discuter. Tu les sens ou tu les sens pas, c’est tout. Tu fais aussi en sorte que cela puisse se produire, sinon à quoi bon et dans ce cas là, lâche tout de suite l’affaire. « On ne donne pas le pouvoir, on le prend » tu dis ? Elle est chaude ta phrase, tu veux me mettre dans des problèmes ? [rires] Je vois ce que tu veux dire, dans le sens où il ne me dira jamais « Benash, tiens les clés du 92i », que cette échange de pouvoir ne se fera pas comme ça mais plus dans le fait qu’à un moment donné j’aurai le déclic et que je me dirai, ça y’est c’est le moment, Booba laisse son trône, je prends le relai.
Mais je n’imagine pas Booba quitter complètement la musique. Je pense qu’il sortira un son ou deux périodiquement et s’il souhaite me confier les clés de la maison il le fera. En attendant, moi je continue de charbonner jusqu’à ce qu’il le voit. Voyez s-y de la pression, moi je prends ça comme de l’émulation. Depuis le début je ne fais que franchir les étapes et peut-être qu’au bout de la route il y aura l’épreuve ultime, le boss de fin.
Qu’est ce qu’on peut me souhaiter pour la suite ? [rires] Il y a tellement de choses… Mais souhaitez moi beaucoup d’amour. »
« On ne donne pas le pouvoir, on le prend » tu dis ? Elle est chaude ta phrase, tu veux me mettre dans des problèmes ? [rires] »