Lary
C’est outre-Rhin que Lary exprime pour le moment son talent. On la repère, il y a quelques mois avec la sortie de son album #FutureDeutscheWelle qui lui vaudra un véritable succès en Allemagne. Littéralement traduit par la « future vague allemande », cet album fait d’elle la figure de proue germanique d’un courant Neo Soul moderne. Sa signature ? Des mélodies suaves et chaudes transposées en images autour d’un road trip dans le désert californien. Au-delà de la barrière de la langue sa musique est universelle et mérite d’être découverte.
Est-ce que tu peux te présenter ?
Salut. Je suis Lary !
Comment as-tu commencé la musique ?
Je ne suis pas sûre. J’ai toujours aimé écrire et il s’est avéré que je pouvais chanter, alors je m’y suis mise par le biais de mes écrits.
Comment tu décrirais ta musique ?
Un pote m’a dit l’autre jour que j’était une poétesse sexuelle, je dirais que ma musique est en quelque sorte de la mélancolie sur laquelle on peut danser.
Tu as sorti l’album #FutureDeutscheWelle. Quel était a été le processus créatif ?
Pour faire cet album, le processus a été assez libre. J’ai travaillé avec deux producteurs du collectif Beatgees, basé à Berlin. J’ai commencé par débarquer en disant : « J’ai cette idée, est-ce qu’on peut travailler sur un beat ? » C’est arrivé plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il devienne évident qu’on était en train de travailler sur un album. La méthode est restée la même : on se rejoignait et on commençait chaque chanson ensemble, à partir de rien. J’écrivais dans le studio pendant que Phil ou Hannes travaillait sur la musique, pour que tout s’assemble assez naturellement. J’avais une vision musicale assez puissante du son et de l’esprit de l’album et on a travaillé ensemble jusqu’à ce que tout soit aligné et que l’on puisse prendre un point de départ pour ajouter chacun quelque chose. Tout le processus était naturel et libre, on a essayé de rester aussi authentique que possible… Comme, si Lary était une chanson, comment sonnerait-elle ?
Quel est le message derrière l’album ?
Je n’ai pas vraiment essayé d’envoyer un message, mais de donner du sens à mon propre univers, mes émotions et mes pensées. Si ça parle aux gens, alors c’est génial, mais ce n’était pas intentionnel. J’imagine que le message est le médium mais ça se résume probablement à ça : laissez-vous aller si vous voulez vous trouver vous-même.
Tu as aussi tourné deux vidéos en Californie. Comment ça c’est passé ?
C’était définitivement intense, on a travaillé sans script. Nous avons tout simplement suivi le flow et l’énergie. J’ai bossé avec mes amis, Joey Elgersma et Stephen Wever, qui se trouvent être une équipe impressionnante en terme de réalisation et de direction artistique, ainsi que Paul Wair qui saisit toujours le moment parfait avec sa caméra. Toutes les personnes engagées étaient des amis et des membres de mon crew berlinois. On était donc quatre amis créatifs dans un roadtrip sans budget, ni équipe, pas de script ou d’acteurs formés et on n’avait aucun permis pour faire ce qu’on a fait. On essayait juste de tourner quelque chose de cool et de s’amuser en le faisant. À la fin, c’était une grande aventure avec une caméra qui film 24h/24h et 7 jours 7. C’était très authentique.
Tu as eu pas mal de succès en Allemagne avec cet album. Est-ce que tu penses poursuivre ta carrière en dehors de ces frontières ?
Tout de suite, je me concentre sur ce qu’il se passe maintenant. J’ai tout juste commencé et il y a tellement plus à faire, à voir, à expérimenter et à conquérir. Je vais sûrement tenter de voir jusqu’où je peux aller avec les Allemands, et peut-être essayer de brûler quelques frontières. Dans le même temps j’écris aussi en Anglais de temps en temps et je trouve lentement ma voix et mon son dans une langue différente. Mais il n’y a pas de pression, il se passera ce qu’il se passera.
Tout le monde a envie d’être à Berlin en ce moment. Comment tu l’expliques ?
Il n’y a pas vraiment de hustle. Tu peux te permettre de vivre, ressentir, expérimenter sans être complètement fauché tout le temps. Le manque d’activité et de dynamisme est la meilleure et la pire chose en ce qui concerne Berlin. Ce que j’apprécie personnellement le plus, c’est que tout le monde se fout de savoir qui tu es et qui tu connais. Berlin est très authentique de ce point de vue là.
Quels sont tes prochains projets ?
Je pars en tournée, je suis assez excitée. Et j’ai commencé à travailler sur de nouvelles choses juste après. J’ai envie de monter d’un cran.
Pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, quels sont les trois morceaux qu’ils doivent absolument écouter ?
« Sirenen » – « System » – « Revolver »