Le photographe Bishop Nast transforme la haine en images pour Les Alchimistes
Après une longue période d’absence depuis leur dernière mixtape Antisocial, Les Alchimistes signent leur retour dans le paysage du rap francophone. « H », single d’un prochain projet bientôt annoncé. Le « h » de la haine, celle qui est mâture, réfléchie, passionnée. Une haine partagée par les deux membres du duo, à commencer par Ruskov, l’image d’une Russie froide, emplie de mélancolie et de colère, puis sublimée par Rizno, vitrail d’une jeunesse belge perdue, en recherche de repères.
Pour les épauler dans ces retrouvailles avec le public, les Alchimistes s’arment de l’œil, de la vision et du talent de Bishop Nast qui signe ici son premier véritable clip en tant que réalisateur. Alors, forcément, nous l’avons contacté.
Bishop Nast : « Quand j’ai reçu la proposition, j’ai pris ça comme un véritable challenge. Je n’avais jamais fait de clip avec une maison de disque, avec un budget défini. C’était une grande première alors pour être honnête, j’avais une pression. Je n’avais jamais dirigé une équipe, donné des directives… Au final je n’ai jamais été réalisateur. J’avais la pression, forcément, mais j’ai kiffé. À la base, c’est BlueSky (le label, ndlr) qui est venu avec l’idée. On a beaucoup échangé sur les réseaux, histoire de trouver les meilleures références, les meilleures idées, et au final j’ai peaufiné tout le reste. Avec mon équipe, on a finalisé le moodboard, le synopsis, le découpage, etc. Et pour que le tournage se passe au mieux, on est passés par une boîte de prod, « Comme Un Film ». Je suis venu leur montrer l’idée et ils ont directement été chaud pour me suivre sur le projet alors tout s’est fait naturellement par la suite. »
« Jeunesse incompris j’ai pas à m’expliquer, moralité parait qu’elle nous a quitté »
« Pour être tout à fait transparent, le morceau des Alchimistes ne parlait pas beaucoup au début. J’avais du mal à voir où je pouvais aller et ce que je pouvais faire. Mais au fur et à mesure des écoutes, j’ai commencé à prendre et comprendre le truc. Puis, quand j’ai bossé avec eux le jour du tournage, je suis tombé nez à nez avec deux vrais bons gars. Carrés dans le travail, jamais à rechigner sur quoi que ce soit, à l’écoute. Et clairement, ils sont très, très forts. J’ai eu l’occasion d’écouter plusieurs morceaux et ils sont véritablement bons. La confiance s’est installée entre tout le monde alors même que chacun n’était pas forcément au courant de tout ce que faisait l’autre. BlueSky par exemple, ils n’avaient jamais vu mon travail de réalisateur, mais étant donné que la photographie et la vidéo sont très similaires, et bien ils souhaitaient que j’apporte ma touche et mon œil à l’image du clip. Au final, je pense que c’est réussi. »