Chevalien
Producteur et rappeur, Chevalien dévoilait à la fin de l’année l’EP « ΛLLRΛTS ». Là il délivre un un rap qu’il décrit comme « déviant et sombre » et des productions lyrique et électronique propice à une ambiance obscure et apocalyptique. Il décrit le tout en deux mots : Bath Music. Un terme qu’il tentera de nous expliquer au détour de quelques questions sur son parcours.
Photo : Manon Cornieux
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EP « ALLRATS » disponible ici
D’abord, est-ce que tu peux te présenter ?
Chevalien, prononcé cheval-hyène, 25 hivers, compositeur & rappeur, Pitcity.
Comment est-ce que tu as commencé la musique ? Comment décrirais-tu ta musique à ses débuts ?
J’ai commencé par 10 ans de batterie, tous styles confondus, puis vers 2008 j’ai découvert la musique sur ordinateur, à laquelle je me suis mis plus sérieusement depuis 2011. Au début, je composais essentiellement des morceaux dans des styles variés afin d’explorer le truc, puis des genres de musiques de films décousues, puis des tracks d’electro dark en parallèle d’instru de rap que je destinais naïvement à Booba.
Selon tes propres mots, comment décrirais-tu ton projet artistique aujourd’hui ?
Hybride, Epique, Ethnique, Tellurique et Tentaculaire. Il n’a que les limites que je lui impose. C’est mon groupe où je suis tout seul.
Quelles sont tes principales inspirations ?
Les drive-by en corbillards, les civilisations pagan pré-islamique, l’ascension du déclin, l’absurde.
Tu classes ta musique dans le genre « Bath Music ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Tout l’intérêt réside dans le fait que je suis actuellement moi-même en train de découvrir ce que ça signifie, dans la mesure où avec un seul EP au compteur et quelques remixes, rien n’est scellé dans ma musique, après je pense que je lui destine une dimension mystique & salvatrice, quelque chose qui te submerge et te dévaste, te détruit pour mieux que tu te rebâtisses et en ce sens te nettoie, une religion pour athéiste pratiquant, un truc étranger, un truc d’alien.
Visuellement, comment tu retranscrits tout ça ?
J’utilise des codes et symboliques qui me sont chers, tout ce qui lié aux voyages, à la fin du monde, à l’inconnu, j’essaye d’éviter de filmer des meufs qui clopent au ralenti pendant 3 minutes et d’appeler ça un clip, ma seule ligne directrice c’est d’essayer de jouer le jeux de l’intemporalité, d’avoir un résultat qui aurait pu être fait et valable il y a 30 ans ou dans 30 ans.
D’ailleurs, comment c’est passé la rencontre/le tournage avec Valentin Petit pour « CVΛN » ?
Je l’ai contacté très simplement par mail avec une version flinguée de mon morceau en lui expliquant le projet, il m’a répondu avec ses conditions et blratata, on se connaissait vite fait via une connaissance de Bourges d’où on est originaires tous les deux. Il à été arrangeant, maintenant il est encore plus demandé qu’avant, ce serait moins simple je pense.
Le tournage fut éprouvant car éclair et chargé à la fois, je l’ai laissé leader le truc sachant que j’avais déjà intégré toutes les choses que je voulais y voir absolument, après il fallait savoir se mettre en retrait et le laisser faire son truc, ça à pas loupé je trouve, on a monté le truc en collaboration et j’avais mon premier clip.
Pourquoi avoir choisi de rapper en anglais ?
Le russe ou l’arabe c’était trop raide pour moi et ce que j’écoute en musique francophone se compte sur les doigts d’un menuisier donc l’anglais s’est imposé sans même que la question ne se pose, aussi car j’ai pas du tout envie de réaliser des choses en France uniquement, ma musique est tournée vers un maximum de cultures (écoute Voodoo Fuck Are You ? si t’es pas sur), il est naturel que son langage aussi.
Après pour les chauvins j’ai quand même craché un premier couplet en français en duo avec 2 acolytes, ça s’appelle « France Graal ».
Quels sont tes projets pour l’année 2015 ?
Continuer de faire connaitre mon premier EP ALLRATS sortie le 17 Novembre dernier, boucler le prochain, balancer des nouvelles vidéos, des remixes, jouer en live et en DJ set au maximum et puis je viens de rejoindre les rang de la Snacksounds Agency pour ce qui est booking/management donc on verra ou ça m’emmène mais j’ai la dalle matte le selfie, et je me taille vivre au Canada pendant 1 ans aussi.
Si tu ne faisais pas de musique, qu’est-ce que tu ferais là tout de suite ?
J’organiserai mon 3eme tour du monde ou bien je serais moine Shaolin ou scénariste, certainement les 3.