Masterclass Youssoupha avec Noise la Ville
Jeudi soir a eu lieu le lancement du festival Le bruit de la ville 2015 organisé par le collectif Noise. C’est au coeur de l’école Sciences Po dont sont issus les organisateurs, que se tenait l’introduction à ces trois jours placés sous le signe de la culture émanant de la «ville ». Parrainé par Youssoupha, c’est logiquement le rappeur en personne qui a animé l’introduction du festival. En collaboration avec YARD, le but était de créer, lors d’une masterclass, une réflexion sur le rapport du parrain à la ville. Débuté par un discours plein de bonne volonté de la part du président de Sciences Po lui-même, Frédéric Mion, il a expliqué au parterre principalement composé de ses élèves, l’objectif d’ouverture aux cultures actuelles de la part de la grande école française.
L’audience s’était réunie en grand nombre bien trente minutes avant l’événement pour s’assurer de ne pas rater l’occasion d’entendre ce qu’avait à leur dire le rappeur français. C’est donc dans une ambiance studieuse que ce dernier a pu parler de son prochain album Négritude, mais pas que. L’entrevue de deux heures a été orientée de sorte à ce que l’actualité du rappeur soit seulement un prétexte à emmener le débat plus en profondeur.
Négritude sera le quatrième album de Youssoupha, il a donc pu discuter la notion d’évolution artistique en musique et plus précisément dans le hip-hop. Après quelques traits d’humour installant la salle dans une atmosphère plus intimiste, Youssoupha a pu donner sans détour ou langue de bois sa vision de l’univers du rap français ou encore sa relation aux labels et sa situation d’artiste indépendant. Et comme au cœur de la ville tout se lie, les co-animateurs l’ont même interrogé sur des sujets dépassant le cadre stricte de sa production musicale. On a donc pu le voir s’exprimer sur son rapport à la religion, sur sa vision de la notion d’unité nationale et sur la responsabilité d’un artiste médiatiquement visible vis à vis de ces questions de société.
La simplicité et la sincérité développées tout au long de la masterclass semblent avoir touché les quelques centaines de personnes présentes aux vues du nombre de mains levées spontanément lors de l’échange de questions-réponses avec l’artiste. Des questions dans la lignée du reste de la soirée, honnêtes, qui ne le brossaient pas toujours dans le sens du poil, nous rappelant l’utilité de la démarche du collectif Noise et de YARD. Quand il est souvent difficile de faire la part des choses dans les interviews et autres interventions médiatiques de promotion, ce genre d’événement offre un moyen différent voire privilégié de confronter intelligemment des points de vue avec des artistes qui font notre quotidien.