Adrien Gingold
À quel moment et pourquoi as-tu commencé à supporter le PSG ?
Ça s’est fait assez naturellement. Je suis né et j’ai grandi à Paris, dans le 11ème. Je joue au foot depuis tout petit dans les clubs de Paris. Et quand j’ai commencé à chercher un travail je me suis retrouvé au Parc des Princes. Je ne l’ai pas choisi, je suis né a Paris, j’habite Paris, je supporte Paris, ça va ensemble.
Quel est ton premier souvenir de supporter ?
Quand j’avais 7-8 ans mon père a eu deux places pour voir PSG-Rennes. Il y avait eu 3-1, on devait être en 1991. Il me semble qu’avant je n’ai pas eu de souvenirs précis du PSG. Ce qui est bizarre c’est que mon père n’a jamais été fan du PSG, donc je ne sais même pas pourquoi ce jour-là il est venu avec des places.
Comment définirais-tu ta relation avec le PSG ?
Je pense qu’elle évolue. C’est quelque chose que je n’ai pas choisi, parce que je suis né ici, mais qui s’est construit avec des joueurs, des moments, des maillots que j’ai commencé à acheter. Je les achetais en général en Turquie ou en Indonésie, parce que ça coûte moins cher. Après la relation s’est développée, surtout après cette histoire de groupe des 300 où tu te retrouves entouré de gens qui partagent le même amour, la même passion. En tout cas elle évolue, elle est de plus en plus forte et elle a de plus en plus de sens.
Quel est l’objet ou le symbole qui définit le plus ta passion pour ce club ?
J’ai dans mes placards une kippa PSG qu’un pote m’avait ramenée d’un voyage. Je ne dirais pas que je la porte souvent, je la porte même très rarement, mais elle fait toujours son effet. Sinon, j’ai depuis peu des petites Air Max PSG qui passent très bien. Les jours de match en général, je suis sur mon scooter et on me fait des signes du pouce dans la rue.
Quelle est la plus belle ambiance de stade que tu aies vécu ?
Quand je travaillais au Parc des Princes, à la billetterie, j’étais dehors avec mon blouson du PSG. Je faisais rentrer les gens, et un jour je me suis retrouvé à la tribune Boulogne, je devais avoir 17 ans. Il y avait d’un côté les supporters de Boulogne qui chantaient « Bleu Blanc Rouge » avec de bonnes trognes alcoolisées et violentes, et de l’autre côté il y avait les CRS qui étaient prêt a charger. Et moi je me trouvais un peu au milieu avec ma parka du PSG, une vraie sensation parisienne.
Quel est le chant qui te fait le plus frissonner ?
Celui qui a été créé il y a très peu de temps à la gloire de Verratti. Il représente pour moi le tout nouveau PSG. Verratti, c’est du toupet, mais en même temps un talent incroyable. Puis, on est allé choper un jeune contrairement à ce que beaucoup de gens aiment dire.
Comment as-tu intégré les 300 ?
J’ai fait mes études avec le coach Candan qui est le grand chef du groupe. On se connaît depuis longtemps, on a souvent fait du foot ensemble, on a souvent discuté foot ensemble. Quand il a commencé à créer le groupe qui allait devenir les 300, je faisais partie des gens qui étaient dans son entourage. Tout s’est fait assez naturellement et avant qu’on se fixe une limite de taille.
Que représente l’OM pour toi ?
Entre l’OM et le PSG tout est opposé : la ville, la mentalité, le look. Ils représentent nos meilleurs ennemis, on adore les détester. C’est génial de détester un Marseillais.
Quelle est ta plus grande joie lors d’un PSG vs OM ?
Je ne pense même pas que ce soit lié à une victoire, mais plutôt à des sensations. Je ne suis pas vraiment un historien du football, mes souvenirs iront dans les deux années passées maximum. J’ai le souvenir qu’il y ait eu un PSG-OM en 2012 où le gros Gignac nous met deux buts et Zlatan marque lui aussi deux buts incroyables, dont un espèce de coup franc que personne n’attend. De 30 mètres il envoie une sorte de praline. J’étais tout seul chez moi et je me rappelle avoir rigolé pendant 20 ou 30 secondes. J’étais sous le choc, c’était trop beau.
Quel est le but le plus fort en émotion que tu aies vécu lors d’un PSG vs OM?
C’est ce coup franc de Zlatan qu’il plante il y a deux ans à la trentième minute. Après, je pense forcément au but de Pauleta, mais ce n’est pas le plus fort en émotion dans le sens où je ne me rappelle plus comment je l’ai vécu. Celui de Zlatan était incroyable, j’ai sauté de mon canapé, rigolé, crié, j’ai beaucoup aimé.
Quel est le geste technique qui t’a le plus transporté lors d’un PSG vs OM ?
Je ne vais pas chercher très loin, mais la dernière percée de Lucas est vraiment trop belle. Il y a une expression qui est un peu naze dans le foot qui dit « si ça rentre c’est pareil » et pour celle-là, c’est vraiment approprié ! Sinon je me souviens d’un petit une-deux en 2008, le PSG gagne 4-2 contre l’OM et il y a notamment Luyindula qui la remet à Hoarau, ce but là est magnifique.
Quel est le duel de joueur qui t’a le plus marqué ?
J’aime bien l’image de Ravanelli avec son front contre Ducrocq. Il n’y a pas longtemps, il y avait Barton qui faisait son grand nez en direction de Zlatan.
Un pronostique pour le 5 avril ?
Je pense que le 5 avril nous allons gagner 3-1. Ils vont commencer par nous en mettre un, ensuite on égalisera et puis on va réussir à en planter deux. Parmi les buteurs, je mettrai Zlatan, qui mettra un doublé, de toute façon, pour chaque match je pronostique deux buts de Zlatan. Et puis, Pastore, car il est chaud en ce moment.
Comment vois-tu l’évolution du Classico aujourd’hui ?
Je trouve qu’il perd en intensité, mais ça reste toujours les matchs les plus intéressants. Ce qui est bien, c’est que pour Paris et Marseille, peu importe leur classement ou le moment de l’année : c’est la guerre. Je me rappelle quand j’étais plus jeune, il y avait sur le terrain beaucoup plus d’énergie. Les duels n’étaient pas les mêmes dans un Classico que dans un autre match, c’était niveau Ligue des Champions. Les mecs donnaient tout, ils avaient la rage, et de la belle rage. Ils n’y allaient pas par médias interposés, ils se rentraient dedans, un peu comme dans un match de rugby. On se castagne, on se fait les pires saloperies. J’ai tendance à dire que le Classico est de plus en plus monté en épingle par les médias pour vendre un maximum de trucs. Dans l’intensité j’aimerais bien une belle guerre.
Quelle serait la vie d’un supporter parisien sans Marseille ?
On a tous forcément un ennemi juré, que ce soit les derbys en Bretagne ou en Corse, nous c’est Marseille. Ce serait dommage une vie sans Marseillais, quand ils étaient en D2, c’était triste. C’était bon, mais c’était triste.