Chronique d’album : Baauer – Aa

Un don et une malédiction. C’est ainsi qu’il faudra qualifier le fait pour un jeune artiste de connaître un succès fulgurant grâce à un premier titre. Phénomène plus infectieux que viral, le « Harlem Shake » de Baauer a fait le tour du monde, grâce à un gimmick vidéo qui aurait presque vite fait d’éclipser le nom du producteur.

Ce syndrome du one-hit wonder devient alors une épée de Damoclès qui ne demande qu’à s’abattre sur la tête du jeune artiste, si celui-ci manque à faire preuve. Pour Baauer, à vrai dire, on ne s’inquiétait pas vraiment. Etre le « Harlem Shake » et son premier album « Aa », il s’est passé trois ans. Des années au cours desquelles ses quelques apparitions ont laissée présager sa capacité à produire une œuvre dépassant les critères réducteurs du gimmicks.

Avec « Aa », Harry Bauer Rodriguez de son vrai nom, nous emmène dans un tour du monde sur le thème d’une block-party estivale en bord de mer. De Londres et Berlin, où il a passé son adolescence, en départ vers le Brésil avec « Sow », suivi des lumières de la scène underground de Londres et New York respectivement représentée par Novelist et Leikeli47 sur l’hymne guerrier qu’est « Day Ones », en passant par les sonorités orientales de « Good & Bad » et « Temple » (ft. M.I.A et G-Dragon), au Japon avec « Made It Bang » et dans le Pacifique, perdu entre le pays du Soleil Levant et la Terre des Libres avec « Kung Fu » (ft. Pusha-T & Future)

 

Dans chacun de ses titres la culture Sound-System de Baauer imprègnent des ses rythmes frénétiques et dansant, les identités pop et surtout hip-hop des artistes qui l’accompagnent et les mondes qu’il choisi de nous faire traverser. Finalement, Baauer trouve au premier essai la cohérence et la maturité qui permettent aisément d’échapper au tranchant de l’épée. Mieux, il confirme les espoirs portés en lui par ceux qui l’annoncent comme une révélation électro.

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