Bas – Too High To Riot
“I’m too high to riot”. Quatre mots. Deux sens. Une phrase, répétée trois fois comme pour se justifier, se dédouaner d’un manque de combativité. Deux ans après les émeutes de Ferguson où son mentor J Cole s’était rendu, deux ans après son premier album « Last Winter », Bassy nous revient avec ce sophomore où il délivre son amertume entre deux moments de sobriété. Le New-yorkais le dit, si Last Winter relatait la défonce liée au succès naissant, « Too High to riot » en dépeint la redescente, le bad trip. Son père est malade –« Dopamine »-, un oncle décède pendant sa tournée –« Methylène »-, des vieilles blessures (–« Live for »-) sont ravivées. Pour les faire taire, se sentir mieux : la dope. Sous toutes ces formes. Et pour ce nouvel opus, Bas en appelle à ses dope dealers préférés : J Cole –« Night Job »-, Cozz –« Dopamine », The Hics –« Matches », « Ricochet »-, les membres de son gang. « Dreamville » : les vendeurs de rêve. Les producteurs Kquick, Soundwave et Ogee Handz, sont les Walter White présents en filigrane.
Et le rendu est bon –« Night Job », « Miles and Miles », « Clouds Never Get Old »-. Malheureusement, Bas deale toujours la même came. Le Banger « Night Job » ressemble à celui de l’album précédent « My nigga just Made Bail »… Plus codéine que cocaine, plus herbes de thé qu’herbe à fumer, « Too High to riot » est bon mais loin d’être addictif. Ironique ? Le fait que « les USA soient une terre d’opportunité où un millionnaire raciste et fou peut se présenter comme président », l’est aussi selon lui. Et pourtant, personne ne semble lutter contre. Au contraire… Finalement, l’adage « life is a joke » en devient caduque, remplacé par « Life is a drug ». Cela explique pourquoi, comme Bas, nous sommes tous « Too high to riot ».