Box, avec les mots
Avec seulement une dizaine de morceaux solo révélés au grand public, Box n’est pas de ceux que l’on pourrait considérer comme productifs. Pourtant, son histoire avec le rap remonte jusqu’à sa toute jeunesse, 10 ans auparavant. Originaire du 77, département en mal d’exposition, il est l’un des rappeurs les plus à même de placer la Seine-et-Marne sur la carte. Rencontre.
Photos : @75streetstyle
Avec tous les talents qui tentent leur chance, dur de déceler le particulier du commun. On est là pour vous. Jusqu’à fin octobre, on profite de la rentrée pour présenter des artistes qui méritent de retenir votre attention. #ÀSUIVRE
Tout a commencé par une découverte. Les recommandations YouTube ne nous emmènent jamais loin et pourtant, cette fois-là, elles n’auraient pas pu mieux nous diriger. On entend un sample lancinant, puis la première phrase de l’artiste : « C’est le B.O.X… faut qu’tu l’mémorises. » L’attention est captée. Et soudain, d’un coup d’un seul, la production frappe fort, laissant Box en faire son terrain de jeu pendant deux minutes. On y reconnait un style proche de celui d’un Badjer ou d’un Boumso. Le style du 77420, ou du 77 tout court. Pendant l’écoute on vogue sur les réseaux à sa recherche, et on voit que Nekfeu vient de partager le morceau sur Twitter. Au même moment, on l’entend dédicacer Timal entre deux rimes. La conclusion est claire : il faut le rencontrer.
Mardi, 15h. Quelques temps avant que la Bataille d’Orly n’éclate. Bowie, le manager de Box, nous a donné rendez-vous à Champs-Sur-Marne. On le retrouve avec son artiste en bas de ses tours, à l’ombre d’une épicerie. Entouré des siens, un bob vissé sur la tête et lunettes noires au bout du nez, Box nous emmène dans un coin isolé. Il n’y a pas grand monde dehors ; il faut dire que la chaleur en ce premier jour de mois d’août est étouffante. »Là c’est encore trop tôt pour les gens d’ici, mais ce soir ça va commencer à sortir« , nous dit Bowie. ‘Ici’, c’est la Seine-et-Marne, le 77, un département qui représente à lui seul 50% de la région Ile-de-France. Beaucoup moqué pour ses paysages moyenâgeux et ses villes de moins de 55.000 habitants, l’endroit n’est pourtant pas si éloigné de la capitale. Néanmoins, à y traîner en journée d’été, on se croirait presque à des centaines de kilomètres de Paris.
C’est là que Box a grandi. « Je suis arrivé à Champs-Sur-Marne [stylisé CSM, ndlr], je devais avoir 14 ou 15 ans. Le secteur est petit donc je connaissais déjà du monde vu que je traînais dans le coin à Torcy ou à Noisiel. » Ce n’est cependant pas ici que son aventure avec la musique a débuté. Elle remonte à dix ans en arrière, grâce à son père. « Il était musicien. Je l’avais accompagné un jour parce qu’il avait des potes qui jouaient au New Morning. Il venait de m’apprendre un petit huit mesures et m’avait fait monter sur la scène. J’avais 4 ans, c’était un gros bordel… j’étais tout petit mais j’avais adoré le délire. C’est quelque chose qui m’a beaucoup marqué, encore aujourd’hui j’en ai des souvenirs. »
« Un bordel » donc. Le mot prend tout son sens quand il nous raconte la back-story de son pseudonyme : « Box, à la base ça vient de Boxon. Mais dans la rue mes potes m’appelaient plus Box donc au final j’ai gardé ça. Si on remonte encore plus loin, Boxon c’était un délire avec un zinc à moi quand j’étais tout petit. Il était plus grand que moi et avait déjà son blaze, qui était Boxon, et il me dit qu’il voulait faire la Family Boxon ! Alors du coup quand on traînait au bled tout le monde nous appelait comme ça. Après, j’ai gardé le délire. Puis, entre nous, ça collait bien avec ma personnalité. Quand j’étais petit j’étais plutôt bordélique. » C’est sans doute cette particularité qui l’a amené à faire du rap son objectif principal dans la vie. Pourtant, l’époque n’était pas la même qu’aujourd’hui et l’industrie de la musique était bien différente de celle que l’on connait.
C’était sans compter le soutien véritable de sa mère : « Elle m’a toujours soutenu, depuis le début. Elle voit bien que, même si elle ne peut pas écouter tous mes morceaux, il y a un ‘truc’ chez moi donc elle m’encourage. Ça me motive vraiment parce qu’en vérité, si ton fils est nul, en tant que mère tu es obligée de lui dire d’aller bosser et d’arrêter ces bêtises. Quand tu regardes bien, il y a plein de rappeurs qui ont le bac ou qui sont allés à la fac, parce que les parents sont derrière et veulent apporter la sécurité. Moi j’ai quitté l’école très tôt et je n’ai pas beaucoup travaillé dans ma vie. J’ai toujours baroudé en fait. Donc c’est une chance et une motivation dingue que ma mère me fasse confiance et me répète que je vais réussir. »
Le soutien de ses aïeux, il le doit aussi à l’héritage qu’ils lui ont laissé. S’il est monté sur scène à 4 ans à peine pour se lancer dans la musique 10 ans plus tard, c’est qu’il a été bercé par le rap dès sa plus tendre enfance : « Je découvre le rap dès que j’ai eu l’âge d’écouter de la musique puisque mes parents en écoutaient. » C’est à 13 ans que remonte sa première véritable expérience avec le rap, moment où il prend le micro et freestyle devant ses potes. « J’étais à une MJC et on avait un CD avec plein d’instru’ dessus en plus d’avoir une salle pour faire de la musique. J’ai rencontré un animateur, Kamal, qui faisait du rap quand il était plus jeune. Il est passé devant la salle au moment où on avait un micro et qu’on racontait n’importe quoi pour s’amuser. On pensait qu’on allait se faire engueuler mais au contraire il nous a boosté en nous disant qu’il sentait quelque chose d’intéressant. Alors on a commencé à voir avec lui pour organiser des séances studios. À l’époque, j’étais déjà en groupe avec Hankock et Silek, on était la PirateRime. Le quatrième membre, Sikz, ne nous avait pas encore rejoint. Du coup, on a enregistré à trois et franchement pour un premier morceau, c’était bien. On était fiers. Alors on l’a fait tourner autour de nous et on a eu des bons retours. À partir de ce moment-là on s’est dit ‘On va faire du rap, c’est parti.' »
L’histoire commence en groupe. Comme, peut-être, 70% des rappeurs français aujourd’hui en solo. Ce qui diffère chez la PirateRime c’est bien l’environnement dans lequel ils ont évolué et grandi : le 77. « On a grandi ensemble au Val. On était dans le même collège. Silek, lui, vient du 13ème mais il s’était fait virer de son école et avait fini chez nous. C’est comme ça qu’on s’est rencontré. On traînait et on faisait tout ensemble. Donc le rap ça s’est fait naturellement ensemble aussi. » Reculé des tourments de la capitale, c’est sans doute cet éloignement qui a fait leur particularité depuis le début : une alchimie en triangle sur n’importe quel style de morceaux, chacun des membres ayant, pourtant, la capacité d’être couteau-suisse si besoin s’en fait sentir. Si les premiers à voir ces spécificités sont les gens avec qui ils habitent, c’est avec l’Entourage que le groupe va connaître son premier essor. « On a rencontré 2zer en premier. On avait un pote en commun qui habitait vers Serris. Un jour, il invite 2zer et on fait une petite soirée ensemble. Sans parler de rap une seule seconde. Pour tout te dire, je ne savais même pas qu’il rappait ! À la fin de la soirée, on fait un freestyle et on kiffe le délire que chacun amène donc on reste en contact. À l’époque, l’Entourage tournait dans tous les open mic. Les gars mangeaient Paris de tous les côtés. 2zer nous a invité à passer et à force d’y aller on a rencontré Nekfeu, Sneazzy, Alpha Wann… toute l’équipe. Le feeling est super bien passé, alors on a commencé à parcourir les open mic ensemble. On a même enregistré des morceaux qui ne sont pas sortis et franchement, pour moi ils sont intemporels. On pourrait les sortir maintenant et les gens n’y verraient que du feu. »
Le collectif invite le groupe à brûler les plateaux radios de Skyrock pendant la semaine promotionnelle qui était dédiée à l’album SeineZoo du S-Crew. Le résultat a été sans appel : un feu glorieux. Dès lors, il fallait se servir du buzz grandissant autour de leur nom pour transformer l’essai. Mais l’industrie à ses mystères qu’elle seule connaît et leurs performances respectives n’auront eu que l’effet d’un pétard mouillé. Les vues stagnent et aucun morceau n’enflamme réellement les plateformes au point d’amener le groupe à un stade supérieur. Et comme un malheur n’est jamais orphelin, l’année 2015 subit l’invasion titanesque de jeunes rappeurs du nord de la capitale venus bombarder les ondes. La localisation de la PirateRime, en Seine-et-Marne, alors même qu’elle avait été à l’origine de leur particularité, devient rapidement leur plus lourd fardeau. Car à être trop reculé des tourments parisiens, on finit par être noyé dans le désintérêt que portent les médias spécialisés pour les départements trop « éloignés » de l’épicentre. Trois ans auparavant, tout se passait dans les 17, 18 et 19ème arrondissements de Paris. Sans compter les éternels 93 et 94. Seuls ceux qui bénéficiaient de l’aide extérieure d’un rappeur déjà bien installé pouvaient sortir de l’ombre. Ce n’était pas le cas de la PirateRime.
Quand on l’interroge sur la non-exposition des rappeurs du 77 par les médias, Box a sa propre pensée sur le sujet. « Je sais pourquoi c’est ainsi, donc je m’en fiche et je trace ma route. En fait, ils veulent que je parle de certaines choses et moi je ne leur donne pas ce qu’ils veulent, donc ils ne m’exposent pas. Demain, si je suis là à raconter toutes les histoires que j’ai eu ou que j’ai fais, ils vont kiffer parce qu’ils savent que les petits vont suivre le délire, mais moi c’est autre chose que j’ai envie de donner aux gens. Si j’estime que vous ne m’avez pas respecté sur le moment, je donnerai rien. Je préfère faire une ou deux interviews avec des mecs qui me posent des bonnes questions, où on parle de trucs biens, qui vont servir aux gens que venir et me parler de choses inintéressantes. Je ne viens même pas en fait, ça ne m’intéresse pas. Si tu viens juste pour faire kiffer les petits, je m’en fous reste chez toi. Et je pense que c’est ça que les médias veulent. Je suis sûr que si j’avais fait des sons ultra tournés vers les histoires de sexe, drogues, putes, ceci, cela… je sais qu’ils auraient partagé beaucoup plus. »
Pourtant, Box en est persuadé : le 77, c’est le futur. « Je pense que maintenant, les gens vont être forcés de se déplacer. Ils n’auront pas le choix parce qu’ils ne pourront pas nier le niveau qu’il y a. DjaDja et Dinaz sont connus dans toute la France. Timal commence à l’être. Badjer et Boumso c’est pareil. Petit à petit les portes vont s’ouvrir pour d’autres artistes, donc je pense que tout va dépendre de la structure que les gens vont avoir. Mais s’ils sont carrés, il n’y a pas de raisons que le 77 reste dans l’ombre. Ici, tu trouves que des petites villes. Il n’y a pas de coins de plus de 100.000 habitants, donc on se connait tous, on a fréquenté les mêmes écoles et les mêmes clubs de foot. Il y a une entente et je ne sais pas s’il y a la même partout ailleurs. Je suis convaincu que plus tard sur la carte, en tout cas dans les têtes d’affiche, ce sera le 77. Et j’ai remarqué que de plus en plus de gens commencent à dire « Oh mais en fait dans le 77 il y a des mecs chauds ! » Alors que c’est depuis toujours ! Il y a des rappeurs de dingue ici, même des beatmakers, des cameramen. Il y a de tout. »
Cette « entente » entre les artistes du 77 s’affiche partout et rappelle étrangement celle des rappeurs du 91. Peut-être que ne pas être exposé malgré le talent ou le niveau des individus en question forge un caractère tourné vers un vivre-ensemble et un évoluer-ensemble plus fort qu’autre part. En Seine-Et-Marne tout le monde se mélange et tout le monde se côtoie. Pourtant, l’idée d’un « 77 Empire » sur le même modèle que le prochain projet de Sofiane et Kalash Criminel ne semble pas avoir traversé l’esprit de Box. « On n’en a jamais discuté. Je ne veux pas parler pour les autres, mais je pense que, pour l’instant, on est tous dans une optique ‘d’avancer chacun de son côté’… Entre guillemets, parce qu’on se donne tous de la force. On est des compétiteurs, on a envie de prouver aux gens. Pas de prouver entre nous, ça on s’en fout. Après, je n’ai pas envie de parler à l’avance mais on est de la même ville, on se soutient, on aime ce qu’on fait, donc dans le futur c’est sûr qu’il se passera des trucs entre nous. »
L’alchimie que peut créer l’éloignement des tumultes parisiens n’agit pas seulement d’un point de vue strictement musical. Preuve en est la symbiose presque organique que partagent Box avec ses réalisateurs Berko, Titan, et Aden. Sur les dix morceaux que l’on retrouve sur la chaîne YouTube du rappeur, la totalité a été clippée par le trio. Dont le dernier morceau sorti aujourd’hui, « L’heure tourne », peut-être le mieux travaillé jusqu’à présent, tout ça avec très peu de moyens. « C’est une relation de zinzins. On arrive toujours à notre objectif mais c’est le bordel. Je me souviens qu’une fois on était parti à Bordeaux pour faire un clip, je sors du Burger King et là Aden crie « Oh regardez qui c’est, il y a Box, truc de ouf ! » Et là il y a des gens de Bordeaux qui ne me connaissent même pas qui se sont ramenés autour de moi, à regarder sur leur téléphone, prendre des photos…Tout ça pour te dire que ce sont des oufs. On part ensemble en général sur plusieurs jours quand on fait un clip. On s’entend super bien. Moi et Aden on se connait depuis longtemps, depuis 6 ou 7 ans. Je me lançais dans le rap et lui dans les clips. Il a rencontré Berko et Titan et tandis qu’ils montaient une équipe ensemble moi je commençais à vouloir me structurer dans la musique. Alors naturellement je suis parti vers eux. Ce que j’aime bien c’est qu’avec pas grand chose ils te font un travail archi carré. J’aime bien mettre mes petites idées en plus, il y a certains clips c’est même moi qui les ai écrit ! Mais en général on fait une table ronde, on se pose, on discute, chacun amène ses idées et on fait un mélange de tout. »
À échanger avec Box, on se rend rapidement compte que malgré son jeune âge et le peu de morceaux en ligne, il suit une direction claire depuis le début. Le rap, berceau de son enfance, est devenu son objectif principal de vie : « C’est étrange, mais depuis que je suis petit je savais que j’allais faire quelque chose de différent. Quand j’ai enregistré mon premier son, je savais que c’était ça que je voulais faire de ma vie. Après il y a eu des moments où je ne pensais même plus au rap parce qu’il y a un frigo à remplir… et on dépense plus d’argent qu’on n’en gagne à des stades comme le mien. Mais depuis un bon moment je sais que c’est ça et rien d’autre. Et puis je suis objectif, sans me jeter des fleurs, je sais qu’il y a quelque chose à faire, donc pourquoi pas. » Alors qu’il vienne du 77, qu’il n’ait toujours pas l’exposition qu’il mérite ou qu’aucun de ses sons n’ai obtenu le million de vues, il s’en fiche. Venir de CSM [Champs-Sur-Marne] lui a fait comprendre la notion de travailler plus que les autres pour avoir droit à la même chose. Avoir 24 ans et venir de Seine-Et-Marne, c’est peut-être une bénédiction : « Je suis coincé entre deux générations. Les 94/95 on a connu le rap à l’ancienne donc on a connu les codes. Moi quand j’étais petit, si je parlais de drogue dans un morceau je me prenais une baffe. Un grand me giflait. Quand tu es petit tu n’as pas à parler de ce que tu ne connais pas. Le fait d’avoir été dans cet entre-deux de générations m’a servi. Je traînais avec des plus grands et je voyais comment les plus petits faisaient. Ça me permet de comprendre le délire actuel de l’époque, mais de toujours donner quelque chose en plus quand je rap. Sans être trop profond non plus, je ne suis pas là pour changer le monde. »
Ce mélange de générations, on le sent dès les premières écoutes. Le flow saccadé propre aux rap d’après 2010 se mêle naturellement aux textes et schémas de rimes propres au rap d’hier. Cette sensible profondeur dont il parle, on l’entend au travers de la plupart des morceaux. Elle se traduit peut-être par la volonté d’interroger l’auditeur entre deux-trois phrases qui paraissent anodines. Dans « One Shot 2.0 », Box rappe : « C’est vrai qu’au quartier il y a du business mais il y a moins de trafiquants qu’à l’Elysée. » Si la rime peut paraître banale, l’explication qu’il donne en filigrane mérite d’être exprimée puisqu’elle nous a amené à débattre et échanger sur la manière avec laquelle le français moyen perçoit les « jeunes de banlieues » et la manière qu’a l’Etat de se cacher derrière une fausse-image clean tout en pointant du doigt la cité. « Dans tous les quartiers ça vend. Même à la campagne, pas que dans les banlieues ou les cités. Mais c’est rien comparé à ce qu’il se passe au niveau de l’État. Qu’ils commencent juste à nous sortir combien les mecs font sortir de la France, rien que ça déjà ça vaut 40 mecs qui vendent. Ils font des trucs de dingue sauf qu’ils ont des costards et ça change tout… Comment elle arrive la drogue ? Il n’y a que des mecs de quartier qui vont la chercher ? Faut arrêter. Quand les mecs se font attraper, ils n’ont rien. Ils en sortent blancs comme neige ou en tout cas beaucoup mieux que nous autres. Ils sont mis en examen, prennent vite fait de la garde à vue, au pire un bracelet et encore… Même s’ils vont en prison, c’est dans des quartiers sécurisés. Jamais on les mélange avec des mecs comme nous. Et t’as des gens derrière qui disent : ‘Ouais la justice elle est trop cool en France.’ Mais elle est juste trop cool avec qui elle veut. Ils ne voient pas qu’avec ce type de personnes-là elle est peut-être quatre, cinq, ou dix fois plus cool. »
Ce rejet de l’institution se ressent même dans la manière qu’il a d’en parler. Le sujet ne lui tient pas à coeur, il le lui crève. Surtout quand il sait que ce sont ceux qui n’ont jamais ce type de problèmes qui tendent toujours à pointer du doigt les oppressés plus que l’oppresseur ; la conséquence et non la cause. Et tandis qu’il a conscience que venir d’en bas est une force que personne ne peut connaître en venant d’en haut, un véritable moteur d’action, donnant le sens des affaires et la valeur du travail très tôt, il ne peut s’empêcher d’être en colère contre celles et ceux qui le montrent comme un parasite. Logique. Alors la musique de Box traduit cette colère. Contre l’industrie, l’Etat, les médias, ceux qui détournent le regard ou ne tendent l’oreille que pour entendre un rappeur dire ce qui plaît à l’audimat. Une colère contre le système de manière globale. « Le saint graal, c’est de baiser l’industrie. C’est tout. Arriver comme je suis et repartir comme je suis, plein, rempli. Rien d’autre. Moi j’aimerai bien juste venir, tout niquer, et ensuite m’occuper des petits ou gérer/organiser des projets pour les nouvelles générations, pour celles et ceux qui ont envie de faire des choses. Moi je veux vraiment passer dans le côté business, je m’en fiche de continuer à rapper ou non. Je veux monter un empire.«