CAM 93 : quand tout Montreuil porte haut les couleurs de son club d’athlétisme
S’engager auprès d’une entité sportive, que ce soit sur les terrains ou en tribunes, c’est accepter de ne faire qu’un avec celle-ci, de conditionner son humeur aux prestations qu’elle accomplit, et qui peuvent varier du tout au tout. On rira dans la victoire comme on pleurera dans la défaite. L’athlète est contraint de ressasser longuement le moindre de ses ratés, tandis que le supporter se réveille avec une gueule de bois au lendemain de chaque contre-performance. Pour cette raison, ce ne sera jamais « que du sport ».
Cette notion « d’engagement » prend une tout autre dimension quand, en plus de l’attachement au club, il est question d’appartenance à la ville. Cela vaut aussi bien pour les titis parisiens, que pour les minots de Marseille. Et ce n’est pas moins vrai à une échelle encore plus locale, avec des clubs de périphérie qui font partie intégrante de la vie de leur communauté, représentée par chacun de leurs licenciés. Comme le C.A. Montreuil 93.
Une entité née en 1943 de la volonté de commerçants et médecins montreuillois d’offrir aux jeunes des alentours une perspective d’avenir plus radieuse, par l’intermédiaire du sport. Le CAM 93 s’est depuis taillé une belle place dans le petit monde de l’athlétisme français, ayant formé ou accueilli en son sein quelques grands champions comme Teddy Tamgho, Françoise Mbango Etone, Serge Hélan, Roger Bambuck ou encore Michel Jazy. Ce dernier avait, en son temps, croisé à Paris la route de Steve Prefontaine, légende américaine de la course à pied et premier athlète de running signé par Nike, avec qui il avait partagé quelques foulées dans le Bois de Vincennes. Le lien qui lie le CAM 93 avec la commune qui le porte est tel que le club a même hérité de ses couleurs traditionnelles (le bleu et le jaune, ndlr) parsa proximité avec la société Pernod, implantée dans le bas de la ville.
Pour toutes ces raisons, il nous a paru on ne peut plus naturel, au moment de shooter le nouveau merch du CAM 93, de le faire porter sur les épaules de ceux pour qui ces initiales signifient quelque chose. À commencer par Aurel Manga, sprinter du club montreuillois ou Sanguee, moitié du groupe de rap TripleGo. Sans oublier les cuistots du Sultan, le kebab de référence du coin, le gérant du Staxs Barber Shop, mais aussi Insa et Aïda, deux jeunes du quartier de La Noue. Tous produits de leur environnement.
Photos : @martinmougeot