Charlotte OC, l’ensorceleuse de Blackburn
C’est dans le studio Sunset Sounds à Los Angeles que Charlotte OC a enregistré pendant deux ans son album. Localisation ironique quand on sait que ce projet prend ses racines dans les tréfonds obscures et mystiques de sa ville natale : Blackburn en Angleterre. « Cette ville m’a inspirée enfant, nous dit-elle, et elle m’a inspirée sur cet album, parce qu’elle est imprégnée dans ma nature. J’ai conservé cette atmosphère d’un autre monde, emprunte de sorcellerie. » C’est aussi dès l’enfance que naît aussi son amour pour la musique. Un déclic enclenché par la découverte de « Bohemian Rhapsody » de Queen au détour du film Wayne’s World. Un titre qui la frappera malgré les entrelacements de dialogues et de gags comiques et grotesques qui brisent les montagnes russes du chef d’oeuvre de Freddie Mercury.
À 16 ans, Charlotte débute sur MySpace et signe rapidement en major, préparant un album prévu pour ses 18 ans. Mais exigeante et lucide, elle préfère ne jamais le sortir. Quelque chose lui manque : l’expérience, de la vie, de l’amour, du deuil… « Je pense qu’il fallait que je grandisse, que je découvre des choses sur moi-même, que je trouve ce qui m’intéressait et ce qui ne m’intéressait pas. » Le 31 mars, elle sortira son premier album. Enfin prête à dévoiler sa musique sombre et envoûtante, c’est à l’hôtel Grand Amour qu’on la rejoint pour découvrir les expériences qui on permis la réalisation de « Careless People ».
Photos : @SamirLeBabtou
Charlotte OC est la version la plus amplifiée de moi-même. Je ne me cache derrière rien quand je me produis ou quand je fais une musique qui est vraiment effrayante.
J’ai choisi le titre Careless People à un moment où j’étais indifférente, surement des moments où j’aurais du me soucier moins de certaines choses, là où j’ai réalisé que certaines personnes ne faisaient pas attention à moi. Ça m’a rendue plus forte. Je pense que le moment où on réalise qu’une personne est indifférente est un moment qui nous fait grandir et où on peut se dire « Non, ce n’est pas pour moi. »
Mes inspirations ? Les choses proches de moi. Ma famille et ce qu’on a traversée ensemble. Et je suis tombée amoureuse pour la première fois, et ça a influencé ce disque. Mais c’est tellement cliché, car toutes les chansons parlent d’amour et blablabla. Mais quand on tombe amoureux pour la première fois c’est assez incroyable, c’est très profond et je n’avais jamais vécu quelque chose d’équivalent.
Mon pire cauchemar ? Mon dieu ! J’ai rêvé que j’avais le cancer et qu’il ne me restait que trois semaines à vivre. Et ça ne dérangeait personne… J’essayais de dire à mon petit ami que je l’aimais et que je n’allais plus le voir parce que j’allais mourir, et je n’arrivais pas à atteindre sa chambre. Et j’essayais de dire à mon ex que j’étais désolée de lui brisé le coeur et il réagissait comme un con avec moi. Après le rêve, j’ai pris un Uber et le gars qui m’a récupéré étudiait comment vaincre le cancer. Ça bouclait la boucle et c’était assez bizarre.
Avec ma musique, je veux transmettre quelque chose de brut. Je veux que les gens voient à quoi ressemble une femme qui ressent vraiment des choses. Je ne pense pas qu’on le voit assez. Internet a apporté tellement de vacuité.
« Careless People » de Charlotte OC, disponible dès le 31 mars.