Chronique d’album : Curren$y – The Owners Manual
« Reçu un email plein de beats de mon pote @dreday3000, j’en ai sélectionné 6 à 17h et j’ai tout finalisé à 21h … Actuellement en studio à les mixer pour pouvoir les sortir demain ». Le post Instagram de Curren$y pouvait sembler prétentieux, l’objectif trop gros. Pourtant, 24 heures plus tard, le 19 janvier, le ponte du « stoner rap » livrait bien « The Owners Manual », quelques semaines seulement après son album « Canal Street Confidential ». Boulimique, le néo-orléanais enquille les projets à un rythme excessif. Le surmenage guette mais la came est toujours bonne.
Une contre-plongée serrée sur une « flying lady » argent, déployant ses ailes à la proue d’une Rolls-Royce, au-dessus du logo au double « R », et un hasthtag, #sorryforthewraith, clin d’œil à l’ex-compère de YMCMB mais surtout au coupé de luxe à 400k de l’automobiliste britannique ; la jaquette annonce la couleur. « The Owners Manual » est calibré pour une ride en grosse cylindrée. Moelleuse comme un fauteuil de berline, souple comme la conduite d’une sportive, la nouvelle mixtape de Curren$y se veut raffinée et impeccable. Les productions aux vapeurs soul, toutes signées Cool & Dre, sont chill et planantes, le flow flegmatique et coulant. Les deux derniers des six titres, « Forecast » et « Mallory Knox », plus expérimentaux et un poil plus énergiques, se distinguent, eux, de la masse onctueuse. Ça cause voitures et weed, ça glisse comme du velours et ça passe à une vitesse folle.
Spitta a prévu de saturer l’année 2016 ; son second opus à deux têtes avec The Alchemist, « The Carollton Heist », est d’ores et déjà bouclé.