Donald Trump, premier président hip-hop ?

Omniprésent dans les médias notamment pour ses déclarations chocs, Donald Trump est le favori du camp Républicain à la Maison-Blanche. Ce qu’on sait moins, c’est que le richissime magnat est aussi une véritable icône du hip-hop outre-Atlantique. Plus proche de 50 Cent que d’Obama, The Donald est en passe de devenir la première mascotte rap à la tête des Etats-Unis.

C’est grâce à sa fortune, son sens de la punchline et son avant-gardisme que le milliardaire s’est d’abord imposé comme l’objet de toutes les parodies et d’une réelle fascination, devenant ainsi une inspiration pour plusieurs générations de rappeurs américains. Pour cause Trump est hip-hop depuis les années 90, un trait de caractère qu’on retrouve dans sa manière de faire de la politique et qui bientôt lui ouvriront les portes de Maison Blanche ?

Article réalisé en partenariat avec Noise La Ville

« Started from the bottom » ?

 

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À l’instar de Drake, Trump serait, lui aussi : « Started from the bottom ». Selon ses dires, il ne devrait sa fortune qu’à son sens des affaires, même s’il concède un «petit» prêt d’un million de son papa qui de toute façon n’est «pas beaucoup » par rapport à ce qu’il a construit. Une légende, comme l’est quelque fois le « thug life » des rappeurs et l’authenticité des kalashs dans les clips de rap. Punchline ! La vérité c’est que Fred Trump, le papounet, avait déjà fait ses deniers dans l’immobilier. À 28 ans, il intronisera son fils comme président du groupe avant de lui léguer un héritage de près de 150 millions de dollars. Depuis le magnat de l’immobilier new-yorkais possède des joujoux un peu partout dans le monde : hôtels, terrains de golf et autres “Trump Towers”.

Par contre ce qui est vrai, c’est que Trump ne paye pas des jolies filles pour qu’elles tournent dans ses clips de rap… Lui préfère racheter les droits du concours de Miss Univers, dont la valeur est estimée à environ 25 millions de dollars. Vous suivez ? Lorsqu’on connaît la dévotion historique des rappeurs pour l’argent et les filles en bikini, le lien entre Donald Trump et Rick Ross, Lil Wayne, Ghostface Killah et tous les autres s’établit plus clairement.

 

Business et punchline

 

Mais le multi-milliardaire a su gagner ses galons dans le « Maison-Blanche game » comme n’importe quel rappeur dans le hip-hop, grâce à son maniement du verbe. Il est aussi doué pour le business qu’il est expert pour la punchline : « Zdedededex ». Il les balance ça et là, tantôt façon Roi Heenok, « Ça gèle à New York. On a besoin du réchauffement climatique », où même à la manière de Kanye West, « Je serai le plus grand président que Dieu n’ait jamais créé ».

 

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Un savoir-faire qu’il sait mettre à profit lors de ses beefs. Trump utilise la punchline comme une arme dans ses clashs, politiques notamment. À propos de sa principale concurrente Hillary Clinton et en référence à l’affaire Monica (Gate) Lewinsky, il déclare : « Si Hillary Clinton ne peut pas satisfaire son mari, comment peut-elle penser qu’elle va satisfaire l’Amérique ? » Une affaire qui avait profondément marqué l’ex-première dame et failli coûter son poste de président à Bill Clinton.

En septembre dernier, le magazine Forbes minorait sa fortune à 4,5 milliards contre les 10 revendiqués par l’intéressé. Peut-être vexé, il rétorque que : «Forbes est un magazine en faillite, qui ne sait pas de quoi il parle» avant d’ajouter  «Je suis candidat à la présidentielle. Je pèse beaucoup plus que ça». Le New-Yorkais n’a donc rien à envier à « Drizzy » et Kendrick, il reste toujours à l’avant-garde des us et coutumes de la culture rap.

 

Déclinaison de la marque

 

Bien avant les Kardashian et le revenant Joseph « Run » Simmons avec Ghetto Pasteur, Donald Trump avait son propre réality-show, The Apprentice. Une émission au cours de laquelle s’affrontaient des candidats issus du monde des affaires, évidemment, et le plus mauvais était viré par Donald Trump en personne. Une recette similaire à celle de Making The Band, un show où Diddy décidait si tu étais assez bon pour « rester dans l’aventure ».

 

Donald Trump tHe Apprentice

 

À la pointe de sa représentation médiatique, il devance 50 Cent et son film Get Rich or Die Tryin’ en 2005. Quelques décennie plus tôt, Trump est déjà sur les grands écrans, interprétant son propre rôle dans Maman, j’ai encore raté l’avion  en 1992, ou encore dans l’incontournable série incarnée par Sarah Jessica Parker, Sex and The City (lors de l’épisode 8 de la saison 2 “The Man, The Myth, The Viagra”).

Donald Trump décline cette démarche hip-hop à l’écran sur le papier. Quand Azealia Banks s’affiche fièrement en mars dernier à la couverture de Playboy, Donald Trump peut se targuer de l’avoir faite 25 ans plus tôt. À l’époque où l’on pouvait encore y voir des femmes nues et que le magazine s’écoulait à des millions d’exemplaires.

 

Donald Trump Home Alone

 

Enfin le milliardaire a aussi été parmi les premières personnalités à commercialiser sa propre marque d’alcool, la T&T (Trump and Tonic). Depuis d’autres stars du milieu ont emboîté le pas, Justin Timberlake et sa 901 Silver Tequila, Xzibit et sa Bonita Tequila, Dr Dre avec Aftermath Cognac et Vodka ou encore l’activité commerciale de Diddy avec Cîroc.
Mais la similitude avec cette image hip-hop atteint son sommet quand il pose pour la couverture du magazine Esquire où il s’est autoproclamé : « King of bling ». Un shooting photo où il porte plus de bijoux que 2Chainz.

 

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L’image de l’âge d’or du hip-hop

 

Pour Mike Yard, célèbre humoriste américain, la popularité de Donald Trump auprès des rappeurs s’explique par l’incarnation dégagée l’âge d’or du hip-hop. Jouant de cette image, il n’est pas anodin de le retrouver à parodier le « Hotline Bling » de Drake au NBC Saturday Last Night ou à confronter Mac Miller sur Twitter par ce qu’il a utilisé son nom dans une de ses chansons.

 


« Little @MacMiller, you illegally used my name for your song « Donald Trump » which now has over 75 million hits. » / «  Mon petit @MacMiller, tu as illégalement utilisé mon nom sur ton titre « Donald Trump » qui a dépassé maintenant 75 millions de vues »


 

En fait, depuis les années 1990 Donald Trump n’a jamais cessé d’être une inspiration pour les rappeurs américains : des vétérans comme Ice-T, Nas ou des plus jeunes comme Kendrick Lamar et Mac Miller. Récemment c’est Rae Sremmurd qui faisait un véritable carton avec son tube « Up like Trump ».

 

 

Pas moins de 67 artistes l’ont cité dans leurs textes. Sans être exhaustif, on peut notamment citer : Nas sur le titre « It’s a Tower Heist », « This a tower heist, even Donald Trump could get it » (« Si haut que même Donald Trump ne pourrait l’atteindre ») ; UGK sur le titre « Pocket full of Stones » : « Fuck Black Caesar Niggas call me Black Trump » (« J’emmerde le César Noir, mes négros m’appellent le Trump Noir » ; mais également Young Jeezy sur le bien nommé « Trump », « Trump richest nigger in my hood » ( « Trump est le négro le plus riche du quartier ») ; ou même Lil Wayne sur le titre « Racks on racks », avec « Get money like Donald Trump » (« Faire du biff comme Donald Trump »). Donald Trump est incontestablement « 90s hip-hop all day ».

 

25 years of « Donald Trump » in hip-hop lyrics.Mandatory viewing: 25 years of « Donald Trump » in hip-hop lyrics.

Posted by The Huffington Post on Friday, August 21, 2015

 

Comme le rock et le rap en leurs temps, Trump est subversif pour de nombreux Américains.Il leur permet d’exorciser leurs peurs et d’exprimer leur ras le bol d’une politique à leur goût trop policée et peu être un peu trop bourgeoise. Toujours est-il que « le 50 Cent du parti républicain » pourrait bien remporter le bureau ovale… Enfin sauf si Kanye West se présente vraiment.

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