EN SOUM-SOUM #1 – #YardParty0

À la manière de Nanard de La Villardière, chaque mois j’infiltre un crew, un lieu ou un évenement. L’objectif : ne pas se faire cramer et tout expérimenter en soum-soum. Je suis ton indic bro…

L’idée c ‘était quand même de commencer la soirée par quelques boissons énergisantes, histoire de ne pas finir dans le ruisseau avant la fin des hostilités. Une vieille technique de gringo dressé à la taurine. On prend les pronostiques sur le début des festivités. Qui sera le premier à lâcher sa galette des kheys ? Qui va serrer l’une des effeuilleuses au gros tarpé ? Serge est-il plutôt slibard ou calbut ?

Il suffit de faire un tour sur Twitter, Instagram et pour les plus téméraires Facebook pour constater que les kids sont aussi bouillants que les entrailles de notre Johnny tah la nation. La légende urbaine raconte même que des écervelés sont lancés dans la bicrave de Digitick à Porte de Clicli et que d’autres désoeuvrés étaient prêts à troquer un billet de quart de Ligue des Champions contre un pass all access : « Paraît qu’il y a de la zouzette de bonne qualité en backstage… ». Personnellement, j’y ai vu que des gars de qualité et j’ai surtout inhalé (à mon insu) des vapeurs de Mary Jeanne.

Il faut avouer que depuis l’annonce de la Yard Party au YOYO (salle annexe du Palais de Tokyo) tout le monde cherche à en être. Et là bah il se pose comme un petit problème d’arithmétique. Sachant que le YOYO a une capacité d’accueil de 1 300 profanes, que l’on attend environ 2 000 démons, combien de hipsters se sont fait recaler ? Seul Dieu et Jaffar (boss du physio game) étaient en mesures de juger ce soir là.

Pour celles et ceux qui ont réussi à franchir le portique avec le précieux sésame l’excitation est au summum. Clems Blackrainbow enchaine les skeuds et électrise la foule déjà bien compacte. Les bootys se trémoussent et les premiers verres se vident. L’oiseau de nuit Piu Piu prend alors les commandes du navire Yard. On entend même un timal sentimental glisser à l’oreille de sa douce entre deux secousses « tu sautes, je saute ». Romantisme du ghetto quand tu nous tiens… Mais pas question de sombrer ce soir.

Les Djs se suivent mais ne se ressemblent pas. C’est au tour de Bambz, membre actif du collectif parisien F*A*L*D de galvaniser les troupes. En backstage, on s’applique à gonfler des gos en plastiques. Chez Yard, on pense même aux frérots qui rentreront seuls ce soir…

Pluie de champagne dans la fosse qui est devenue une véritable fournaise. L’humidité et le mousseux ont eu raison des brushings des sœurs. La jnounerie (rest in peace Bernard Pivot) bat son plein quand les Twinsmatic prennent les platines. Le duo embrase le YOYO en enchainant les tracks. Il a presque autant de monde sur scène que dans l’arène. Ca chuchote qu’un gros rappeur cainri est dans le bulding. Au balcon vip, entouré de son clan Rick Ross harangue le commun des mortels avec son magnum de champagne. Les Twins lui rendent hommage. Summum de l’amour cosmique sur B .M.F (Blowin’ Money Fast). Même Rozay à l’air de s’enjailler.

SUPA ! Dj connue pour son degré élevé de sheitanisation lance le pogo le plus meurtrier de ces dix dernières années avec un morceau classique bien connu des aficionados des soirées Moon Gang du Wanderlust.

Ross apprécie le joyeux bordel et le public survolté le lui rend bien. Tout le monde reprend les paroles en choeur, les kids et les moins kids se déchainent. Certains ont dû y perdre des dents, des cheveux ou même se briser les reins. Big up à toi jeune novice qui ne t’es pas échauffé avant l’entrée sur la piste. Surtout que le grand final promet d’être tropical. 97% africain. Yannick Do lance ses afrobeats. Soukouss et azonto, les sapeurs sont de sortie. Il est déjà très tard mais personne n’a envie de quitter le Palais de Tokyo. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas ressenti autant d’euphorie dans une soirée parisienne. Une pluie de confettis clôt le show. En se dirigeant béat vers la sortie certains demande déjà « c’est quand la prochaine ? ».
SOON. VERY SOON.

Karimasutra

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