Florence + The Machine – How Big, How Blue, How Beautiful

 

« Je veux que ma musique donne l’impression d’une longue chute ». C’est en somme ce que confiait Florence Welch, chanteuse et figure de proue du groupe Florence + The Machine à la sortie de leur premier album Lungs. Un projet qui répond exactement à cette sensation. Le souffle coupé et le cœur battant sur « Drumming Song », le rythme haletant de « Dogs Days are Over », l’empreinte quasi-mystique des percussions de « Howl » et son chant lancinant telle une incantation, ajoutée à la violence amusée de « Kiss With a Fist » ; le groupe tenait là la formule d’un album orchestrale dont l’ampleur animera sans difficultés les plus grandes scènes.

 

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Mais le vertige à la fois enivrant et terrifiant de ce premier album, s’évanouit totalement dans Ceremonial, leur second essai. Tout se joue aujourd’hui, à la sortie d’un troisième opus How Big, How Blue, How Beautiful. L’album s’écoute comme le conte d’une relation tourmentée comme dans « What Kind Of Man », de sa séparation (« Long & Lost ») et d’un cœur brisé. Des émotions amplifiées à l’extrême, une folie (« Queen Of Peace ») et une anxiété difficilement contenue par Florence, dont la voix véhicule un tourment communicatif et nous entraîne dans une toute nouvelle chute, moins physique, plus psychique.

 

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Dès le premier titre, la chanteuse avale quelques somnifères et divague, perdue entre des requins et des souris blanches se retrouvant finalement enterrée vivante. Et tout au long de l’album son délire se poursuit. Dans cette nouvelle tourmente psychologique, la torpeur pousse l’anglaise dans un voyage mystique. Entre sainteté et mythologie, elle invoque tour à tour Marie et Judas, consacre un titre à Dalila et au Troisième Œil. (« Third Eye ») avant de clore avec le gospel « Mother », un appel à la libération. Ici, la chute est plus sérieuse et loin de l’aspect joueur de « Kiss With A Fist », sa conclusion semble bel et bien létale. Moins grandiloquent, les tambours du premier album laissent à regret leur place à des guitares sèches indolentes. La musique ne bat plus au rythme saccadé d’un cœur sous adrénaline. Elle nous berce dans un doux délire, impérialement sombre et mystique.

 

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Encore moins fort que Lungs, l’essai transformé de How Big Bow Blue How Beautiful réussi quand même à raviver l’intérêt pour Florence + the Machine qui tient là un album qui prendra, finalement peut-être, toute son ampleur sur scène.

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