LISWAYA : « La création en elle même est l’acte le plus fascinant, libérateur et valorisant qu’il puisse exister. Mais c’est aussi tellement personnel et intime que ça peut vite devenir un questionnement sans fin. Cela donne cette impression de poursuivre un fantôme de soi-même; d’être face à un soleil qui brûle d’envie de mettre en forme ce que l’on a de plus profond. Mais ce soleil peut vitre se retourner contre nous, chauffer de manière beaucoup trop intense et nous brûler les ailes.
J’ai voulu mettre en image cette dualité dans le processus de création dans un art qui représente le mouvement, l’instantané. Filmer avec des mouvements de caméra très rapides, débullés, avec des rotations violentes et des images parfois en superposition pour exprimer cette notion de chaos.
Il y a d’autres effets comme le Step Printing pour exprimer la notion de vertige. On ne sait plus pourquoi on a commencé dans un premier temps. Ce que l’on poursuit réellement. Cela devient un combat contre soi-même. Notre héroïne détruit alors toutes ses oeuvres dans un dernier élan. Et elle se rend compte qu’en faisant ça elle ne poursuit plus le fantôme d’elle-même mais en prend le contrôle et réalise sa plus belle oeuvre.
Dans mon propre processus de création et surtout dans les clips, la musique et les paroles sont tellement personnelles que j’aime en parler longuement avec l’artiste.
Nous avions déjà travaillé sur le clip de « Room 593 » avec Mehdi, Romain et Jonathan. Cela nous a permis d’avoir un échange franc et honnête sur leur vision du titre. M’imprégner de chaque mots et de les interpréter ensuite de manière plus personnelle à mon tout.
Ce qui est primordial pour moi, c’est de travailler avec des artistes qui sont engagés dans ce qu’ils racontent. Pour Ghøst, il y a une dualité super forte et intéressante entre le côté très pop qui cache en réalité un message plus sombre et intime.
J’ai adoré travailler sur ce clip parce que d’une certaine manière c’est le processus de création que je rencontre énormément en tant qu’artiste. Je suis obligé de passer par une phase de chaos total avant de pouvoir trouver l’étincelle qui me fait vibrer dans l’écriture.
J’aime créer des univers qui sont fantasmagoriques, à la frontière du réel. Il y a une dimension parallèle que nous créons tous dans notre esprit depuis que nous sommes enfants et que nous explorons en nous racontant des histoires. Et c’est dans cette essence que j’essaie de puiser dans chaque projet. Le côté instinctif et spontané mélangé à quelque chose de beaucoup plus rationnel et raisonné. »
We Are Major : « La chanson parle du fait de poursuivre une chimère/un rêve d’enfant (avoir du succès dans la musique…) et de passer tellement de temps à courir après ce rêve qu’on en perd l’impulsion d’origine. « Pourquoi je fais ça ? Est-ce que je ne passe pas à côté de ma vie ? » On en vient à se poser ce genre de questions. »