Chronique d’album : Gwen Stefani – This is what the truth feels like
Icône pop depuis le début des années 90, Gwen Stefani a toujours su se réinventer en empruntant des virages artistiques sur des circuits originellement rock avec No Doubt puis plus hip-hop et plein d’originalité en solo avec une touche se rapprochant de Neptune(s). Sa carrière solo muette depuis dix ans fait de This is what the truth feels like, un très long titre pour un petit événement.
Reine du grand écart, donc, on était en droit d’espérer que ces années d’attente puissent laisser entrevoir un renouveau d’une pop souvent encrassée dans des recettes formatées. Malheureusement à ce niveau Gwen Stefani déçoit un peu. Ou plutôt elle est en demi-teinte. Dans la première partie de l’album, l’artiste occupe la position d’une bénévole au Resto du cœur, elle sert la soupe. Centrée étonnamment sur l’amour, sa galette et gorgée d’un nombre important de track sans relief du genre et tout à fait convenu (« Misery », « Truth », « Used to love you ») qu’on peut retrouver tantôt chez Rihanna, tantôt chez Taylor Swift, tantôt chez Lady Gaga…
Peu importe, la chevelure dorée nous révèle l’ampleur de sa proposition artistique au fil des tracks. On la retrouve à un moment rappeuse pétillante sur un « Red flag » au beat vrombissant, plein de groove sur l’amusant « Naughty » même ses balades se font plus sombres, plus âpres notamment sur « Me without you » et « Loveable ». Une facette avec laquelle la quasi cinquantenaire semble véritablement s’éclater et qui remonte sensiblement l’intérêt de son retour.