Héctor Vinent : « Tout ce que je faisais c’était m’entraîner et étudier à longueur de journées »
La havane, 17:36. Le soleil commence à se cacher et la ville à respirer, la chaleur se faisant moins oppressante. Les jeunes cubains arrivent au Rafael Trejo Boxing Club et commencent à répéter leurs gammes pendant que le coach finit sa clope. De passage à Cuba, Jeune Athlete se devait de cotoyer les légendes du noble art et de passer quelques heures dans ce sanctuaire de boxe.
« Je suis ici pour coacher les gamins et leur enseigner tout ce que j’ai appris et ce que j’apprends encore »
Jeune Athlete : Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ? Ton nom, ton palmarès ?
Héctor Vinent : Je m’appelle Hector Vinent, double champion olympique, triple champion du monde, d’Amérique centrale et de plusieurs tournois internationaux en Europe et en Amérique.
JA : En quelle année as-tu remporté le titre olympique ?
HV: Barcelone en 92 puis Atlanta en 96.
JA: Qu’est ce que tu fais à la Havane ?
HV : Je suis originaire de Santiago de Cuba, dans le sud. Je suis arrivé très jeune ici pour m’entraîner, car les équipes nationales junior et senior sont ici, à la Havane. Puis je suis tombé amoureux, je me suis marié ici et maintenant j’ai quatre enfants.
JA : Tu es devenu un havanais ?
HV : Non je ne suis pas havanais, je suis encore de Santiago ! Mais je travaille ici avec les gamins et je m’y plais.
JA : Et donc tu vis pour la boxe ?
HV : Je suis ici pour coacher les gamins et leur enseigner tout ce que j’ai appris et ce que j’apprends encore. Je les forme depuis qu’ils sont tout petits, non seulement à être de bons boxeurs mais aussi à devenir des hommes.
JA : Ca s’arrête pas à la boxe, c’est l’école de la vie aussi.
HV : L’école de la vie et l’école tout court ! Ils doivent bien se comporter, faire leurs devoirs, se tenir à carreau dans la rue et être respectueux.
« À Cuba on forme des champions depuis des années. On enseigne la même chose aux petits dès leur plus jeune âge. »
JA : Quelle est selon toi la différence entre l’école de boxe à la cubaine et les autres ?
HV : L’école américaine est complètement différente de l’européenne, au niveau du rythme, du déplacement et de la technique. Nous avons une boxe multi-directionnelle : vers l’avant, en arrière et sur les côtés. La boxe européenne est plus rigide, elle est orientée vers l’avant uniquement. Ici à Cuba et dans toute l’Amérique, la boxe c’est une danse, il faut frapper sans être touché.
JA : C’est plus technique ?
HV : Oui, c’est ça la différence ! À Cuba on forme des champions depuis des années. On enseigne la même chose aux petits dès leur plus jeune âge. On prend notre temps et on inculque à chaque môme la même méthodologie qui perdure depuis des années.
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