TYRSA revisite le bombers de Schott
Hier, les bombers de Schott ont envahi tous les sites mode, une pièce classique qui nous renvoie à nos belle années 90. Pour revisiter ce morceau de nostalgie, la marque new-yorkaise s’est appuyé du typographe français Tyrsa. C’est avec que nous avons discuté de l’importance de cette veste en France et il nous a conduit dans la conception ce cette belle collaboration.
Comment s’est faite la connexion entre toi et Schott ?
J’ai eu un coup de fil de la directrice artistique de Schott qui voulait qu’on se rencontre. Elle avait évoqué brièvement l’envie de faire des t-shirts ensemble. Moi, je n’étais pas très intéressé par le fait de faire des tees, parce que j’en avais fait beaucoup pour plein de marques et je voulais évoluer un peu. Mais surtout, Schott est, pour moi, une marque que j’apprécie pour le travail qu’ils ont fait sur le bombers et ce genre de pièces. Donc je suis allé au rendez-vous avec ma petite idée en tête, et pendant l’entretien je lui ai fait comprendre que je n’étais pas forcément partant, donc je lui ai proposé l’idée de bosser sur un bombers. J’ai sorti cette idée spontanément, ainsi que celle de faire 5 patchs très différents.
Ensuite, ce fut un processus un peu long, car je les ai un peu pris à contre-pied. On en a parlé avec le directeur de Schott Europe, et j’ai reçu un mail de sa part quelques jours plus tard me disant qu’il trouvait l’idée très cool et qu’il voulait qu’on se revoie. On s’est revu pour confirmer le projet et c’est parti.
Pourquoi le choix du bombers ?
Je suis un gamin des années 80 et j’ai grandi dans les années 90 où on avait tous envie d’en avoir un. C’est un objet culturellement très fort pour notre génération comme la Nike Cortez, la Air Max ou le jean 501. Je n’ai jamais eu de jacket alors que je voulais en avoir une. Et beaucoup de mes potes en avaient, ils se faisaient coudre les patchs parce qu’ils avaient peur de se les faire voler ; les autres ne le faisaient pas et se les faisait voler.
Il y a vraiment toute une histoire autour de cet objet que je trouve assez forte pour notre génération. Pour moi, elle garde une identité tellement forte que c’était sur cette pièce et rien d’autre que je voulais travailler. Ils m’ont donné la chance de pouvoir le faire, et c’est cool de leur part.
Quelle est ton histoire avec cette pièce ?
J’ai toujours rêvé d’avoir le bomber car pour moi c’était un truc de caïd, et ça me faisait vraiment rêver. Je le trouvais « chan-mé » au niveau de la forme, avec le coté court et les grosses manches. Il a été un peu « re-fitté » depuis car l’ancienne version est difficilement portable, notamment à cause de ses manches très épaisses. Mais c’est vrai qu’à l’époque, j’avais envie de faire partie de ce mouvement. C’est pour cette raison que quand vient le rendez-vous avec Schott, le premier truc qui me vient à l’esprit c’est de faire une collaboration sur cette veste en particulier. Donc pouvoir mettre ma pierre à l’édifice dans l’histoire de Schott est un vrai honneur.
Qu’est ce que Schott cherche en appelant Tyrsa ?
À la base, ils m’appelaient pour faire des tee-shirts et voulaient de la typographie à consonance très américaine, car c ‘est une marque new-yorkaise. Ils sont venus à moi pour mon travail sur la typographie faite main, agencée de manière très américaine, donc une identité qui s’approche de celle de leur marque. Cela s’explique beaucoup par mes références, très proches de la culture US.
Il s’agit d’une veste, accompagnée d’une pochette qui contient 5 patchs. Ce qui te permet de pouvoir en changer un peu tous les jours, et de faire du matching avec tes chaussures, ou les choisir par affinité esthétique ou visuelle. C’est ce qui est intéressant de changer de patch au gré de ses envies au quotidien.
Comment s’est fait le choix de la direction artistique de ses cinq patchs ?
Après avoir discuté avec la marque, je me suis rendu compte que Schott avait une identité très forte et très ancrée dans le passé. Et en fouillant dans leur passé, on trouve plein de choses très différentes : comme des perfectos, des varsity jackets, plein de choses qui correspondent à une époque.
On en a sorti 5 identités propres à la marque, une sorte d’ADN sur laquelle sera basée les 5 patchs. Ces 5 identités sont : Army, Navy, Biker, Ranger et College. Chacun des patchs correspondant à un de ces thèmes, dans un souci de cohérence avec l’histoire de la marque. C’est aussi la raison pour laquelle on a appelée ce bombers « The Legacy of Schott ».
Pourquoi limiter cette collaboration à seulement 100 exemplaires ?
Pour nous c’est avant tout un plaisir, on s’est fait un « kiff » autant la marque que moi. Le but n’était pas forcément d’en vendre des milliers, mais de rester sur une petite cible. Au delà de ça, on s’est dit qu’on voulait y donner un aspect assez exclusif.
La collaboration est cool et assez intéressante, il y a une idée derrière donc on s’est dit autant la garder pour les aficionados de la marque. On préférait faire ça plutôt que de regarder les chiffres et avoir les yeux rivés dessus. Là au moins, on est sereins et on s’est tous fait plaisir du début à la fin. L’équipe de Schott a été à mon écoute, c’est le genre de projet qui m’arrive assez rarement.
Quelle est ta pièce préférée parmi les 5 patchs?
C’est assez compliqué pour moi de choisir car quand je fais ce genre de projet j’ai difficilement du recul sur celui que je préfère. Mais il y en a un en tout cas avec lequel j’ai le plus d’affinité, c’est le College.
Pourquoi ? Parce qu’on a fait un patch en jersey, que j’ai proposé. Mais elle trouvait bizarre l’idée d’utiliser cette matière car cela ne s’était jamais fait auparavant. On l’a tenté et ça a fonctionné.
Le patch College correspond à une identité très seventies et à l’imaginaire universitaire US qui me parle beaucoup. Je le trouve pas mal, j’ai essayé de ne pas trop en faire, je suis resté sur la lettre S avec ce parchemin très léger au dessus avec le gris et le bleu « navy » qui sont deux couleurs que l’on voit beaucoup dans mon travail et mon identité visuelle. Je me sens plus proche de celui-ci.
Tyrsa: – www.tyrsa.fr
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Schott: http://www.schott-nyc.fr