#TBT : Jennifer Lopez, la première à Broke the Internet (2000)

Incontournable, utile et simple d’accès, le moteur de recherche “Google” a révolutionné le quotidien de millions d’utilisateurs depuis sa création en 1998. Lorsque Larry Page et Sergueï Brin donnaient presque machiavelliquement naissance à ce monstre dans la pénombre de leur garage poussiéreux, se doutaient-ils de la portée de leur geste? En dix-huit ans, Google est devenu omnipotent et indispensable. Une divinité virtuelle dont les avatars se développent progressivement, parfois sous l’impulsion de la contingence. Google Image par exemple, est étrangement né de la rencontre fortuite entre le talent couturier de Donatella Versace et le physique hors du commun de Jennifer Lopez.

 

Google-JLO-Image

 

Los Angeles, 23 février 2000. Ce soir-là, Rosie O’Donell présente la 42ième cérémonie des Grammy Awards où la jeune Christine Aguilera, le groupe rock latino-américain Santana ou encore Eminem seront récompensés. Pourtant, aucune de ces étoiles ne brille plus que l’astre qui illumine le Staple Centers. À peine arrivée sur le tapis rouge aux côtés de Puff Daddy, son petit-ami de l’époque, la rayonnante Jennifer Lopez fait de l’ombre à la concurrence. Concurrence qu’elle finit d’assombrir au moment de l’annonce du : “Meilleur Album R&B”. À cet instant précis, le temps se fige l’espace d’une minute. La diva au “10 million booty” se dirige vers la scène. L’assemblée, silencieuse, est captivée par cette étoile qui s’avance aux côtés de David Duchovny pour délivrer le message. L’heureux gagnant? Le groupe TLC. Mais qui s’en soucie réellement? Tous les regards sont braqués vers la robe Versace, en soie verte émeraude, aux imprimés exotiques, légère, échancrée et provocatrice, dont s’est ornée la chanteuse. C’est un véritable hold up. “This is the first time in five or six years that I’m sure that nobody is looking at me” ironise même Duchovny. Entre l’euphorie de la victoire et les pleurs camouflés de la défaite, les strass et les paillettes, J-Lo pétille et enivre plus que le Chardonnay versé abondamment dans les flûtes de verres.

 

J.Lo-Duchovny

 

L’histoire aurait très bien pu s’arrêter ce soir-là. Les précieuses récompenses déposées sur une étagère et la robe rangée au placard. C’était sans compter sur les milliers de personnes qui voulaient voir ou revoir la diva dans sa tenue de jade… Comment faire ? Un seul espoir, internet ! En à peine 24 heures, les photos de Jennifer Lopez sont téléchargées 642,917 fois sur le site des Grammy affirme Michelle Lee dans son livre Fashion Victim. Mais ce n’est pas assez, il en faut plus encore. Car les internautes ne s’arrêtent pas. Jusqu’au stade où la belle Jennifer dans sa robe étincellante devient le sujet le plus recherché de Google. Seulement, comme le déclarait en Janvier 2015 Eric Schmidt, ancien PDG de google, dans un rapport publié sur le site Project Syndicate : “[Google n’avait] pas les moyens sur [le] moteur web de fournir aux internautes précisément ce qu’ils recherchaient : JLo portant cette robe. Les internautes voulaient plus que du texte. Google Images était né !”.

Depuis, la robe a fait couler beaucoup d’encre, de celle de Trey Parker, co-créateur de South Park, à Lisa Armstrong pour le TIMES la même année, en passant par le Daily Telegraph qui en 2008 la classait à la cinquième place parmi les robes les plus iconiques de tous les temps. Jennifer Lopez, à son apogée au début des années 2000, a quant à elle joui d’un succès lié à sa musique d’abord, à son physique ensuite. Vénus des temps modernes, on lui doit Google Image donc, mais également l’amour de la stéatopygie qui caractérise notre ère. “J’aime les gros tarpés, c’est la faute à J-Lo” scandait Booba, non? Qu’importe qu’elle soit sur le déclin, qu’on la catégorise “MILF”, qu’on la compare à la concurrence, plus jeune et plus provocatrice : Nicki Minaj, Amber Rose, Kim Kardashian… la sulfureuse quarantenaire pourra toujours se vanter d’avoir “break the internet” la première. Habillée.

 

J-Lo-Diddy-Grammy-Versace

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