Chronique d’album : Kalash – KAOS

Kaos doit être l’album « métropole friendly » qui forge la réputation en France et valide les nombreuses années d’expérience caraïbeéennes de Kalash. Un album qu’il souhaiterait, de ses propres dires, voir devenir le premier disque d’or antillais. Et cela démarre de la meilleure des façons avec un quartet de départ composé des morceaux dévoilés avant la sortie. On retrouve donc avec plaisir le revendicateur « Après L’automne », le sensuel « Danjé », le brutal « Bando » et l’insolent « Rouge et Bleu », qui constituent un début tonitruant, peut être annonciateur d’un classique.

Après cela, une part de l’album est tournée vers la nostalgie et l’envie de retrouver son ile natale de la Martinique, où l’on perd l’aspect cru des premiers morceaux. Son amour pour sa terre transparait alors dans « À Jamais », une ode à un ami disparu, et dans « Aller Simple » réinterprétation du « Petit Pays » de Cesària Évora, ou encore « E.T » qui dépeint un quotidien violent au Antilles.

La figure féminine s’approprie également une place de choix dans la tracklist de l’album avec pas moins de six morceaux lui étant consacrés ; entre relation amoureuse, tumultueuse, fusionnelle ou amicale. Un des points de déception vient du « N.W.A », l’autre morceau en collaboration avec Booba, qui n’arrive pas à recréer l’alchimie établie sur « Rouge et Bleu ». De la même façon, l’album s’essouffle au fur et à mesure des pistes et le dernier tiers fait figure de talon d’Achille.

Même si Kaos regorge de tubes et de morceaux puissants, il s’éteint un peu trop vite, malgré une diversité de style que l’on est en droit d’attendre d’un artiste multi-facettes tel que Kalash. Un album peut-être un peu léger pour l’or, mais qui établi déjà le martiniquais comme un artiste sur lequel il faudra désormais compter dans la scène rap français.

 

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