Kendrick Lamar parle de son prochain album
Cela fait bientôt deux ans maintenant que l’album « To Pimp A Butterfly » est sorti. Et en deux ans, la situation sociale et politique des Etats-Unis a grandement évolué. L’occasion peut-être pour Kendrick de s’exprimer à nouveau en musique.
Pour le T Magazine, le journaliste Wyatt Mason le rencontre pour reparler de ses précédents projets et du suivant…
good kid, m.A.A.d. city
«Honnêtement», m’a dit Kendrick peu après le nouvel an, «je pensais que seuls les membres de ma communauté le comprendraient.»
To Pimp A Butterfly
«J’ai pensé à mes petites frères. L’un deux, est plus grand que moi, il a 22 ans. L’autre, vient d’en avoir 11. La famille. » Lamar prend une pause et poursuit. « Je pense aujourd’hui, vu comme les choses se sont dégradées au cours des derniers mois, mon attention se porte sur un retour vers ma communauté et vers les autres communautés autour du monde où on prépare le terrain. « To Pimp a Butterly » adressait ce problème. Je suis aujourd’hui dans un endroit où je ne parle plus du problème » poursuit-il, « On est dans une époque où on omet un élément majeur de ce tout ce truc qu’on appelle la vie : Dieu. Personne n’en parle parce que c’est presque en contradiction avec ce qu’il se passe dans le monde quand on parle des politiques et du gouvernement et du système.
Son prochain album
Je me demande si le nouvel album abordera directement ce conflit.
« C’est très urgent » répond Lamar
Je lui demande comment sonnerait l’urgence. Une session Pro Tools est ouverte sur la console du studio quand j’entre, un travail en courts que je n’écouterais pas. Les blocs colorés façon Jenga sur l’écran représentent les éléments de la chanson, une gamme qu’on souhaiterais pourvoir lire, comme un livre. Lamar s’assoit un temps en silence. Des sons étouffés venant du studio adjacent s’élèvent et tombent en arrière plan.
« Tu as des enfants » demande-t-il
Je lui dis que j’ai une fille, de sept mois.
« C’est ce que j’ai à l’esprit en tant qu’auteur. Un jour, peut-être que j’aurais une petite filles. Et c’est spécifiquement une fille – c’est drôle que tu dises ça. Elle grandira. Elle sera une enfant que j’adore, je l’aimerais toujours, mais elle atteindra un point où elle commencera à exprimenter des choses. Et elle dira des choses, et elle fera des choses que vous pourriez ne pas pouvoir pardonner, mais c’est la réalité et vous savez qu’elle finira par atteindre ce stade. Et c’est perturbant. Mais vous devez l’accepter. Vous devez l’accepter et vous devez trouver vos propres solutions pour savoir comment gérer ces action et comment réagir. »
« Quand je dis « petite fille », c’est l’analogie du fait d’accepter le moment où elle grandit. On aime les femmes, on apprécie leur compagnie. A un moment, j’aurais peut-être une fille qui grandira et qui me parlera de sa relation avec une figure masculine – des choses que la plupart des homme ne veulent pas entendre. Apprendre à l’accepter, et ne pas s’en cacher, c’est la sensation que je veux qu’ai cet album. »
Découvrez l’interview dans son intégralité sur le site du T Magazine du New York Times