Les meilleures productions de Lex Luger
Dérivée du dirty south, la trap music est un genre hip-hop qui s’est définitivement imposé cette décennie. Reconnaissable entre milles par sa rythmique percutante, et ses boucles envoûtantes, elle est passée, en l’espace de quelques années, du stade de musique marginalisée au genre incontournable et apprécié de tous. Lex Luger, né Lexus Lewis et originaire de Suffolk dans l’état de Virginie aux États-Unis, est la référence lorsqu’il est question de trap music. Il est celui qui a permis à l’auditeur moyen d’apprécier cette musique aux basses grondantes et dont les percussions rappellent les sonorités de l’artillerie lourde. Alors âgé de 19 ans, il débute chez 1017 Brick Squad Records avec le titre « Hard In Da Paint » de Wacka Flocka Flame puis enchaîne les hits avec les plus grands. De R. Kelly, Snoop Dogg à Kanye West, tous les artistes le reconnaissent, veulent collaborer avec lui, même Queen B se plaît à écouter sa musique.
À l’occasion de son passage sur la capitale, et notamment de sa participation à la prochaine F.A.L.D en compagnie du crew Kyu Steed, Supa !, Lil Mike, voici un récapitulatif de ses œuvres les plus saisissantes.
10. Dj Khaled – Money ft. Ludacris & Young Jeezy [Prod. Lex Luger]
Année : 2011
Album : We The Best Forever
Ce track présente les sonorités du dirty south, il témoigne d’ailleurs de son évolution. En effet, Ludacris comme Young Jeezy, tous deux originaires de Georgie, ont été les premiers à défendre ce style nouveau tandis que l’auditorat comme les artistes avaient les oreilles rivées vers la scène new yorkaise ou californienne. Ce style de musique, par la violence de ses sonorités accompagne le quotidien difficile d’une population laissée pour compte, dans des villes presque fantômes gangrenées par le crack. Ainsi ce son est l’archétype de l’instrumental de trap, qui marque par sa rudesse. Ces enchaînements drums/snares mimant un tir au AK 47 viennent se poser avec justesse sur les lyrics de Ludacris et Young Jeezy pour 3 min 55. 3 min 55 durant lesquels ils crachent leurs punchlines comme des balles de longs rifles pour une ode à l’argent facile. Le style est tranchant. Simple, et efficace.
9. Mac Miller – Lucky Ass Bitch ft. Juicy J [Prod. Lex Luger]
Année : 2012
Album : Macadelic
Lex Luger démontre par ce track, son aptitude à utiliser la voix candide d’Inara George pour produire ce qui semble être une célébration du sexe et des filles faciles. Une boucle empruntée à « Again and Again » de The Bird and the Bee utilisée à merveille, à laquelle s’ajoute les couplets de Mac Miller et de Juicy J. Le vétéran à qui le « rookie » a fait appel, s’associent sur ce qui semble être le son le plus emblématique du projet Macadelic. De quoi faire danser les hôtesses de Magic City et les billets verts avec.
8. Meek Mill – Work ft. Rick Ross [Prod. Lex Luger]
Année : 2011
Album : Dreamchasers
Cette fois il ne s’agit plus seulement d’un tir d’artillerie lourde, mais bien de l’armée entière en mouvement que Lex Luger est parvenu à reproduire. Le son annonce un temps de guerre, par ses synthés claironnants, sa rythmique sèche et régulière comme le pas d’un corps d’assaut avec lesquelles s’accordent les voix de Meek Mill alors au meilleur de sa forme & Ricky Rozay égal à lui même. Le message est encore une fois simple et efficace « travaille ! » ou encore « Va charbonner ». Une phrase que les parents ne cessent de répéter à leurs progénitures, pas sûr qu’elle ait le même sens dans ce contexte.
7. Snoop Doggy Dogg – Platinum ft. R Kelly [Prod. Lex Luger]
Année : 2011
Album : Doggumentary
Les doyens du rap et du r’n’b se retrouvent sur une bande audio qui annonce la modernité du hip-hop. Snoop Dogg et son flow s’allient aux à la voix mélodieuse de R Kelly. Tous deux sont loin de leur fraîcheur d’antan, mais désireux de perdurer. Pour cela, ils font appel à la vigueur du jeune Lex Luger, alors âgé de 20 ans. La production s’accorde parfaitement au signifiant, c’est-à-dire à la poésie de Snoop Dogg et au chant de R Kelly, comme au signifié. En effet, « Platinum » évoque l’opulence que célèbrent les deux artistes, dès lors les notes de synthé audibles dans le fond s’apparentent tout à fait aux sonorités d’une pluie d’or. En bref, l’ensemble des éléments fusionne dans une alchimie parfaite.
6. Big Sean – FFOE (Finally Famous Over Everything) [Prod. Lex Luger]
Année : 2012.
Album : Detroit
Dans la continuité de cette célébration de l’opulence vient s’enraciner le titre « FFOE » pour « Finally Famous Over Everything » de Big Sean disponible pour sa quatrième mixtape : Detroit. Big Sean reprend le titre de sa fameuse devise de Finally Famous sur ce track et fait appel au phénomène Lex Luger. Ce dernier rompt avec la zone de confort dans laquelle il demeure habituellement. Il opte pour un style moins « brut », plus « ouvert », notamment grâce à cette mélodie spatiale qui rappelle les bandes-son de jeux vidéo. Il s’agit d’une instrumentale qui illustre l’ascension dont Big Sean est si fier. « Finally Famous Over Everything » s’inscrit comme un cri de soulagement dans la discographie du rappeur de Détroit. Après des heures de travail pour arriver au top, il peut enfin contempler le monde du haut de son Dark Sky Paradise.
5. Wiz Khalifa – Taylor Gang ft. Chevy Woods [Prod. Lex Luger]
Année : 2011
Album : Cabin’ Fever
Lex Luger sans le savoir produisait courant 2008 l’instru parfaite pour inaugurer le crew/label de Wiz Khalifa : Taylor Gang. Virulent, ce son a été explicitement demandé par Wiz Khalifa pour figurer sur sa neuvième mixtape alors qu’il était tombé dans les limbes des fichiers de Luger. Il avait toutefois fuité une première fois, nous apprend le producteur, avant d’être remasterisé et fourni en tant que bonus de la version deluxe sur l’album Rolling Papers. Son succès, sans appel, est venu confirmer le talent de Wiz Khalifa, et la maîtrise exceptionnelle de Lex Luger.
4. Travis $cott – M.I.A. [Prod. Lex Luger & Travis $cott]
Année : 2013
Album : Owl Pharaoh
Lorsque deux enfants de la trap music se rencontrent, ce sont deux orientations de ce genre qui fusionnent. Travis Scott et sa facette alternatative, en marge du rap, et Lex Luger méconnaissable se retrouvent, le résultat est grandiose. Le sample de « The Art of Peer Pressur » de Kendrick Lamar dès les premiers moment contribue à la grandeur du morceau. À la première écoute le contrôle est perdu car au moment où les kicks et les snares martèlent les tympans, la voix de Travis $cott martèle, elle, l’esprit de l’auditeur. Les basses sont profondes et entrent en résonance avec l’auditeur. Ce dernier n’a alors plus d’autres choix que de céder à son désir d’appuyer sur le bouton repeat.
3. Wacka Flocka Flame – Hard In Da Paint [Prod. Lex Luger]
Année : 2011
Album : Flockavelli
L’instrumentale d’ « Hard In Da Paint » est celle qui a permis au monde de découvrir Lex Luger. Si le son vous est familier, c’est probablement parce qu’il est le premier grand hit du producteur comme du rappeur et qu’il a instigué une vague de remixes d’artistes en tout genre (Rick Ross, Curren$y, Tyga, Travis Barker, BADBADNOTGOOD et bien d’autres). Les basses sont du même calibre que la voix puissante de Flocka Flame. Ce dernier délivre un couplet anthologique en matière de rap « inconscient », ponctué par des interjections en tous genres. Considéré comme du « hard rap », Lexus s’est d’ailleurs étonné du plébiscite suscité la première fois qu’il a entendu sa musique à la radio.
2. Kanye West – H.A.M ft. Jay Z [Prod. Lex Luger & Kanye West]
Année : 2011
Album : Watch The Throne
Alors qu’il travaille sur leur première collaboration « See Me Now », Kanye annonce à Lex que Jay Z et lui préparent un album sur lequel il aimerait l’inviter. Après trois semaines à chercher la bon beat et les multiples refus de Kanye, il tombe finalement d’accord sur la piste, prénommée #6, sur laquelle Kanye travaillera. Pour celle-ci, la trap de Luger prend une forme tout à fait nouvelle. En effet, bien que l’on retrouve les sempiternels kicks propres au producteur, la puissance de l’instrumental se manifeste par les « hard choirs » est amplifiée par les chants lyrique que Kanye a rajouté. Ce dernier a d’ailleurs bâti le beat sur les fondements posés par Lex Luger. Il était question de la fusion de Travis $cott & Lex Luger, « H.A.M » est encore un cran au dessus. Le Gogeta SSJ4 de la production.
1. Rick Ross – Blowin’ Money Fast ft. Styles P. [Prod. Lex Luger]
Année : 2010
Album : Teflon Don
Il s’agit probablement de la forme la plus aboutie de la musique de Lex Luger que Rick Ross a su dompter tant pour une ode à un mode de vie qu’un hommage à la Black Mafia Family d’Atlanta. Cette dernière menée par Demetrion « Big Meech » Flenory est à l’origine de l’essor des ghettos d’Atlanta de la fin des années 80 aux années 2000 et du développement de la trap music. Un hommage aux instigateurs d’un courant musical aujourd’hui respecté par tous. Derrière ce titre se cache une histoire. Rick Ross, après avoir entendu « Hard in The Paint » dans la rue, décide de faire ses recherches sur Lex Luger. Il s’essaye à un remix du morceau, puis insatisfait, prend contact avec le producteur. Lexus lui aurait envoyer environ 50 sons, parmi lesquels il choisit les futurs « Mc Hammer » & « B.M.F » pour son quatrième album. Il est étonnant de savoir que Lex Luger la manière dont le producteur prend connaissance du succès de ce morceau :
« I heard « B.M.F. » way after it came out. For real, I was working and I ain’t want to be bothered with no Internet, no TV, nothing. People was telling me about the song, but I didn’t hear it. But I heard it a week later. It blew my mind. Then, everybody started hitting me up on Twitter, that’s when I realized. »
« J’ai entendu « B.M.F » bien après qu’il soit sorti. Je travaillais et je ne veux pas être dérangé par Internet, la télévision, ou quoi que ce soit. Des gens me parlaient du son, mais je ne l’ai pas écouté. Je l’ai entendu une semaine après… Puis, tout le monde a commencé à me contacter sur Twitter, c’est à ce moment là que je me suis rendu compte. »