Lettre ouverte à Hatem Ben Arfa

De temps en temps, il faut sortir de l’analyse, sortir de la compréhension pour parler à cœur ouvert. Nous avons tous une relation avec des célébrités qui nous ont marquées, touchées, portées, peinées, elles nous parlent mais nous ne répondons pas. Aujourd’hui, YARD répond.

 

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Hatem Ben Arfa ce n’est pas Richard Gere dans Officier et gentleman comme son Instagram veut nous faire croire. Non non. Hatem c’est plutôt Rachel McAdams l’héroïne dans N’oublie jamais, qui nous a fait pleurer avec Ryan Gosling quand ce dernier lui demandait ce qu’elle voulait pour leur couple. Comme elle, Hatem ne sait pas ce qu’il veut. Il hésite encore et toujours entre une étoile filante ou une étoile, tout court.

Il est capricieux, gâteux, gâté, facile, horriblement fort, trop fort, énorme, fragile, dément, étrange, hyper fort, ultra fort, humain, surdoué, génie, génial, incohérent, inconstant, gâché, gâchis. Il est cette personne qui vous fait toujours craquer lorsqu’elle revient vers vous ; avec qui vous passez de bons moments mais qui finira toujours par vous quitter, car ça ne pourra jamais marcher entre vous. Il est ce footballeur incroyable, dégoulinant de talent et détenteur du fameux « mais » qui vient après un compliment. Par exemple : « Hatem est pétri de talent mais… ». Cependant, son talent n’est pas supérieur à son caractère. Son talent et son caractère vont de pair. On n’a pas l’un sans l’autre. C’est comme ça qu’il est. Il est entier !

 


« Tu m’entendras plus glousser « Hatem, je t’aime » à chacune de tes touches de balle, de tes feintes de corps, de tes crochets, de tes passements de jambes… »


 

Depuis son retour en Ligue 1, il nous séduit. Il flirtait avec nous la saison dernière, il nous a dragués dans ses interviews et là je vois qu’il essaie de conclure en faisant sa victime au PSG. Mais on le connaît, résistons. Pour ma part, je résisterai. Il ne m’aura pas comme à Hull, comme à Newcastle, comme à l’OM. Non, cette fois-ci c’est mort Hatem. Non lâche moi. Je ne veux pas voir ton petit pont contre Troyes lorsque t’étais en prise face à quatre joueurs. Non, mais non. Je ne veux pas voir ton vieux pénalty contre l’Angers. Dégage. Non et non. Je ne veux pas regarder cinq fois ton but face à Caen, où tu transperçais cinq joueurs et que tu brûlais les gants de Rémy Vercoutre. Non, Hatem ! Non je n’ai pas envie de voir le condensé de ta saison à l’OGC Nice un dimanche d’automne sur YouTube en pyjama.

Continue à jouer le gendre parfait, fanfaronner sur les pelouses de Ligue 1, humilier des pères de famille et « enjailler » le public azuréen. Continue à séduire les plus jeunes, ceux qui ne te connaissent pas comme nous autres. Continue à jouer juste, répondre aux journalistes et analyser les matchs comme si t’étais Julien Feret. Moi, je vois en toi. Pire. J’ai cru en toi quand tu étais la plus grosse désillusion du football français mec. Tu m’as fait craquer, dans les deux sens contraires du terme. Du coup, je ne tomberai plus dans le panneau.

 

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Tu ne sais pas ce que c’est de te défendre face à une foule de mecs scandant qu’ils préféraient Jimmy Briand à toi (sans vouloir t’offenser Jimmy !). Tu ne sais pas ce que c’est de te défendre en dehors du terrain quand tu faisais n’importe quoi. Sûrement plus dur d’être toi dans ces moments-là. En somme Hatem, c’est mort. Tu m’entendras plus glousser « Hatem, je t’aime » à chacune de tes touches de balle, de tes feintes de corps, de tes crochets, de tes passements de jambes…


« Tu étais en train de te faire carrer comme Yoan Mollo sauf que toi, tu recueilles l’empathie de la France. »


 

Cette saison, t’es enfin à la maison, chez toi, à Paname. Après une année, pour faire taire tes détracteurs, tu as fait la victime pour les émouvoir. Tu étais en train de te faire carrer comme Yoan Mollo sauf que toi, tu recueilles l’empathie de la France. Tes plus grands « haters » arrivent même à te trouver mature dans ta gestion du schmilblick. Tu étais en tribune avec Jamel depuis un mois et tu n’as pas pété de câble, tu n’as pas fait pas ton caca nerveux, ton boucan, ton bordel, ton banlieusard.

T’as changé c’est ça ? Mais arrête. Tu ne changes pas mec. L’homme ne change pas, on ne change pas et oui l’Homme est un imbécile, nous le sommes tous. Il n’y a qu’à regarder à droite de la défense.

Après un mois, tu reviens dans le groupe, tu refoules la pelouse du Parc sous une ovation. Euh une ovation ? Sérieux les gens, une ovation ? Le gars n’a encore rien fait. On t’applaudit pour ne pas avoir insulté Emery je crois ça ne peut qu’être ça.

Bref…Hatem. Tu aurais pu te rapprocher le plus possible de Zizou. Tu aurais pu, mec ! Si seulement tu t’aimais autant que je t’aime… Euh que je t’aimais.

 

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