Maxime Labière

A quel moment et pourquoi as-tu commencé à supporter le PSG ?

Ça commence dans la cour de l’école, tu sens vite qu’il faut choisir ton équipe pour en parler avec les potes le lendemain matin. Pour moi c’était une évidence, je suis Parisien, j’ai grandi à Paris.

Quel est ton premier souvenir du PSG ?

Les premiers trucs dont je me souviens ce sont de très mauvais souvenirs mais c’est le plus marquant pour moi. Ce sont les matchs de Ligue des Champions contre les équipes italiennes. La Juve et le Milan AC dans les années 80 où tu as l’impression que les mecs sont 15, ils maîtrisent toute la partie, tu peux gagner quand même mais ça finit toujours de la même façon. Horrible ! Ce sont de mauvais souvenirs mais il y en a eu des meilleurs depuis.

Quelle est ta relation avec le PSG ?

C’est pas compliqué, c’est en même temps un hobby, une passion, et un espèce de feuilleton, un truc qui ne s’arrête jamais même quand les championnats se stoppent pendant deux mois, il y a toujours quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent. Quand tu as fini avec les news qui ne concernent pas le sport et que tu veux t’évader un peu du quotidien, Paris c’est le refuge.

Aujourd’hui dans ta vie de supporter quelle place occupe le PSG ?

C’est pas mal de tours sur les réseaux sociaux pour voir ce qu’il se passe. La routine du web le matin, un petit tour sur MagicPaname, Pariskop,les 300 voir qui dit quoi, quelles sont les dernières infos. Ça dépend de l’actualité. Quand c’est bien chargé vers février/mars avec la Ligue des Champions je peux me le faire un peu toute la journée, et l’été ça va être une fois le matin, une fois le soir.

Comment réagis-tu après une défaite du PSG en championnat ?

Ça dépend vraiment si tu es seul à la maison, avec des potes ou au stade. Quand je suis à la maison, je suis cool j’ai un peu de recul et les défaites au stade ça fait longtemps qu’il n’y en a pas eu mais ça peut vraiment être des moments difficiles. Par exemple les matchs très fermés où jusqu’au bout tu a de l’incertitude ou même pendant les années Vahid [Halilhodzic, ndlr] où on perdait pas mal de matchs 2-0, tu te dis : « Merde, qu’est-ce que je fous là ? » Tu passes 1h30 à crier et tu repars la queue entre les jambes, c’est un peu dur.

 

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Quel est l’objet ou le symbole qui définit le plus ta passion pour ce club ?

Il y a quelque chose que j’ai toujours sur moi mais ce n’est pas forcément du PSG, c’est l’Equipe. C’est la Bible. Évidemment, il y a forcément presque tous les jours un article sur Paname. Ce n’est pas vraiment un outil de partisan mais c’est le truc Paris Saint-Germain que j’ai tous les jours sur moi.

Quelle est la meilleure ambiance que tu as vécu au stade ?

Les ambiances les plus fortes c’était il y a 10 ans pour le Classico. Les tous premiers que j’ai dû faire c’était à 14 ans, j’étais encore minot. Tu sens qu’il y a de la tension même aux abords du stade, tu ne faisais pas le malin même si tu savais que les mecs autour de toi supportaient la même équipe.

Quel est le chant qui te fait le plus frissonner ?

Le plus cool, le plus construit je trouve que c’est « Ô ville lumière ». C’est le premier que j’ai appris et c’est celui que j’aime le plus.

As-tu une anecdote sur ce qui a pu t’arriver dans les stades ?

Le dernier truc marrant qui m’est arrivé au stade était cette année. On est dans une tribune où il y a le supporter numéro 1 de Verratti. Il y en a plusieurs qui le revendiquent mais je pense que lui c’est vraiment le premier. Ce jour là je me suis tapé une barre, Verratti est sorti, il est sorti aussi à son tour. Il était super tôt ça devait être la 60ème et il a dit « Ok, ciao les mecs j’me casse ! » Ça ne lui a pas plu.

Quelle est la marche à suivre pour devenir 300?

Il faut être patient. Il y a le cérémonial d’entrée où tu dois : raconter ton premier souvenir, donner ton joueur préféré, parler de ton rapport avec le Parc aussi. C’est important car le Parc c’est le truc qui revient toujours quand tu parles du Paris Saint-Germain avec les gens : « Qu’est ce qui t’es arrivé au Parc ? Qu’est ce que tu ressens avec ce stade ? » C’est une enceinte de malade ! Donc tu racontes tout ça, tu postes ça sur le groupe. Sur les 300 mecs il y en a 150 qui te disent « welcome », t’en as 80 autres qui te posent des questions, qui veulent en savoir plus, qui s’intéressent à toi… Mais c’est un truc assez chaleureux, très cool. D’ailleurs c’est une des règles : tout le monde est cool, tout le monde écrit, personne ne se gueule dessus, personne ne s’insulte. Il y a quand même un ou deux autres sites publics sur le web où ça existe aussi, mais 99% des trucs de sport, tu ne peux pas parler ça ne sert à rien. Les échanges sur l’Equipe ou les mecs se disent « footix » 50 fois d’affilées, ça n’a aucun sens. Chez nous les choses sont construites, on te demande de te justifier du coup, tu justifies tout. Ton opinion peut changer, tu écoutes les autres et ça c’est vraiment intéressant. C’est positif.

 

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Qu’est ce que l’OM représente pour toi ?

C’est la ville rivale de Paris. Moi je ne suis pas un vrai titi parisien mais j’ai passé toute ma vie dans cette ville, et j’en suis super fier. L’OM c’est Marseille et c’est deux France différentes qui s’affrontent. Positivement, c’est un jeu, mais un jeu sérieux.

Comment définis-tu l’opposition PSG vs OM ?

Cette opposition pour moi c’est vraiment un jeu. J’ai plein de potes qui sont supporters marseillais, on en parle ensemble, on se tape des barres, il y a aucun problèmes.  Je ne vais pas renier un ami parce qu’il est supporter de l’OM. On est des grands garçons et ça reste du sport. Mais c’est quand même un jeu qui est sérieux et surtout qui ne s’arrête jamais, l’histoire est de plus en plus longue, de plus en plus drôle et de plus en plus fournie. Tu as toujours le pote qui se souvient de tout, et qui te raconte toutes les anecdotes.

Quelle est ta plus grande joie lors d’un PSG vs OM ?

Je pense que c’est la finale de la coupe de France 2006. Je pense au but de Dhorasoo pour le 2-1. C’était vraiment une joie parce que juste avant il y avait des Parisiens qui étaient partis à Marseille : Lorik Cana et puis Déhu c’était l’enfer. Donc le fait que Cana perde au Stade de France avec le maillot de Marseille sur un but de Dhorasoo qui n’est pas un joueur emblématique, je trouvais ça très cool. C’était le joueur un peu So Foot, décalé, ça envoyait vraiment du rêve.

Quelle victoire est sortie du lot selon toi ?

Le 3-0 à Marseille avec le show de Ronaldinho, c’est le souvenir qui reste…

Quelle est la plus grande peine que tu aies vécue lors d’un PSG vs OM ?

La première idée qui me vient ce n’est même pas une défaite. C’est le 0-0 dégueulasse face aux minots qui se ramènent et c’est la seule fois où il y a eu un vrai battage médiatique nauséabond des deux côtés. T’as les remplaçants des remplaçants qui se pointent, qui n’ont même pas 18 ans et ils font 0-0. C’était vraiment dégueulasse !

Le geste technique qui t’as le plus transporté ?

Je crois que pour le geste technique, on pense tout de suite à Ronaldinho c’est une évidence. Le plus récent et qui était loin d’être ridicule c’est celui de Lucas l’année dernière sur Alessandrini. Il lui fait une feinte et Alessandrini se retrouve à 5 mètres derrière alors qu’il n’a même pas touché le ballon. C’était juste parfait.

 

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Est ce que tu aurais une anecdote pendant un PSG/OM à raconter ?

Je les regarde un peu tous de la même façon. Les matchs un peu sensibles, les grands matchs à partir des huitièmes de finale de Coupe du Monde, de Ligue des Champions, le Classico, c’est toujours dans ces cercles proches. Je ne me mets pas en danger dans ces moments-là avec des vieux supporters marseillais autour de moi, ce serait insupportable ! Je suis en lieu sûr.

Est ce qu’il y a un duel de joueurs qui t’as marqué ?

Parmi les mecs qui ont des grosses personnalités et qui sont en même temps des joueurs très forts, le premier duo qui me vient c’est Heinze et Drogba. Au début des années 2000, même si on sait ce que Heinze a fait ensuite [il est transféré à l’OM en 2009], ils portaient quand même leur maillot jusqu’au bout. Tu sentais qu’ils avaient un lien fusionnel avec leurs couleurs et ça se voyait sur le terrain, ça se tabassait avec de vrais contacts, il y avait vraiment de l’engagement.

Et dans le même sens un duel de dirigeants ?

J’ai toujours l’impression, en bon Parisien, que les Marseillais en font beaucoup et que les Parisiens sont les mecs du nord qui ne veulent pas rentrer dans la polémique. J’ai pas trop connu les années Tapie, c’était peut-être plus chaud à cette époque mais personnellement les Leproux, les Cayzac, cela aurait été plus drôle si de temps en temps ils faisaient du Aulas. J’ai toujours l’impression qu’eux l’ouvrent et que nous nous faisons les timides. Parfois c’est bien, parfois c’est nul mais je n’ai pas de souvenirs de clashs, de joutes verbales où les mecs se répondent les uns après les autres.

 

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Tes pronostics pour le 5 avril ?

J’ai toujours envie de dire un 2-0 avant un Classico. Lucas revient de blessure, il peut mettre un pion et si Zlatan peut mettre un doublé pour un OM-PSG ce serait pas mal. Ça devrait bien se passer, là on est en position de force même si eux cette année ils font plutôt du bon boulot par rapport à ce qu’ils ont, ce qu’ils font c’est vraiment bien. Je pense que là le futur est plutôt pour nous.

Quelle serait la vie d’un supporter parisien  sans Marseille ?

La même mais en moins drôle. La rivalité c’est un truc auquel j’aime jouer mais il ne faut pas rentrer dans le ridicule non plus. S’ils n’étaient pas là, il manquerait clairement quelque chose. Il y a peu de clubs que l’on aime détester… à part les Corses mais bon tout le monde déteste les Corses [rires]. Je rigole ! S’ils n’étaient pas lÀ, Aulas et les Lyonnais prendraient peut-être la place mais bon. Bastia s’ils étaient plus forts…? Non, il faut que les Marseillais soient là.

 

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