Chronique d’album : Meek Mill – 4-4

Seulement six petits mois après avoir sorti son deuxième album, Dreams Worth More Than Money, Meek Mill revient avec un tout  nouveau projet : la série d’EP 4-4. Le rappeur fragilisé, par la presse people et les leggings saturés de madame, reprend le chemin des bacs. Dans son dernier opus, l’artiste avait cherché à ouvrir son champ d’exploration artistique à des accents r’n’b et cloud rap. 4-4 réconcilie avec la base. La pochette minimaliste sur fond noir avec l’inscription de lettre romaine trempée dans du sang (ou peut-être seulement dans de la peinture) installe l’ambiance. Huit morceaux de rap pur jus marqué par son flow explosif, parfois un poil criard, sur des productions tantôt dignes d’un film de Tim Burton (« Pray For Em »), d’une trap façon Maybach Music (« FBH ») et d’une orthodoxie hip-hop des années 90 nous ramenant pas trop loin du pont de Queensboro (« War Pain »).

Sans fioriture mais aussi sans prises de risques, le rappeur Philadelphie continue à s’ancrer dans ce qu’il nomme lui-même la rue, dont il s’érige comme l’étendard en introduisant « Give Em Hope » : « Let them niggas have the Grammys, we got the Streets / We rich already and my chick the baddest / This Rollie like my trophy, young nigga » (Laisse ces négros avoir les Grammys, nous on a la Rue / Nous sommes déjà riches et ma meuf est la plus terrible / Cette Rolex c’est mon trophée, jeune négro). Une espèce d’anti-Drake contre qui il ne cesse de régler ses comptes… Mais est-ce vraiment important ?

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