Nadine Morano, ta race

Nadine Morano, ta race. Mon pays ? Nadine dézingue, tournoie, virevolte et se taule. Nadine le self-branding, Nadine la politique.

Samedi 26 septembre, Ruquier exécutait un énième tour de chauffe sur France 2, lors de son émission On n’est pas couché, basse-cour inélégante où politiciens désuets côtoient rappeurs faconds et autres journalistes sponsorisés. Lieu-dit de coups d’éclats multiples dont les audiences se font surtout en replay.

Ce soir-là, Nadine est venue se vendre. Nadine campagne, promeut son Facebook et se débat, trouve offensant que les médias déforment son personnage, que l’opinion publique se plaise à singer une si belle carrière façonnée de tant de gloires personnelles. Nadine remet en cause un esprit de contradiction qui ne pourrait être plus français. Bien, ma chère dame, ce n’est pas très républicain ça, m’a-t-on dit. Et puis on s’en fout de ta life, sérieux.

Pour Nadine, personne ne sait. Fille de prol’, Morano c’est la rage, l’ambition. Complaisante dans un rôle de femme forte ayant gravi les échelons sociaux à la seule force de ses neurones – à défaut de ne disposer d’un physique – Nadine se plaît à voguer à tribord. La Chimène Badi du riche. Le cul serré sur son modeste trône, depuis le studio Gabriel, l’eurodéputée a faim et sera prête à débouter quiconque l’émoustille.

Ça parle présidence, ça dérive sur les migrants. Milliers de personnes enlisées dans leur merde depuis bien des années qui semblent comme tombées du ciel, ou du moins sur le coin de la gueule du monde, sans ne plus pouvoir les ignorer. Pain béni propice à l’irruption intempestive d’amalgames primaires. Le dada des occidentaux depuis ces six derniers mois, les bras ouverts à une Nadine tendancieuse.

Alors l’ex-secrétaire d’État de la famille et de la solidarité s’embourbe et dévoile une pensée très limite. Nadine oublie que la plupart des gens ne comprennent pas la nuance de l’éventail identitaire qu’elle développe. Nadine a chaud et c’est dérangeant. La peur, le repli, le respect des autres surtout s’ils sont loin. Marine Morano.

 

 

ecbdc165b6462931ff79617939460108731332f2

 

Mariage consommé. Morano, en réalité, nous fait simplement subir sa crise d’ado face à un Nico tremblant. Quand on bâtit une carrière en tant que casse-couilles professionnelle, autant s’enfoncer. Nadine n’est pas raciste, juste qué-blo dans l’archaïsme de sa bonne pensée. De Gaulle, ce grand De Gaulle. C’est à deux reprises qu’elle emploiera son expression « la France est un pays de race blanche » avant que quiconque ne daigne réagir, stupéfait de la fluidité indécente de ses dires.

Des racistes tolérants, j’en ai brassé des masses, ayant moi-même porté l’insigne d’une minorité ethnique supportée. La seule meuf typée de mon institut catholique privé, au secondaire, dans le 78. Le quota exotique de mes amis conciliants. L’exception justifiant la règle. Alors, les faux-semblants, sous les sourires pincés, je les vois venir à cent mille.

Beaucoup seraient prêts à s’acoquiner Le Pen simplement par dépit. Morano et sa race blanche, on est plus à ça près. Fatigant que ces gens, à qui l’on donne la parole plus que de mesure, se perdent à déblatérer des conneries, persistant et signant même face au mur. Nadine, la grâce poissonnière d’une parvenue frustrée.

Ma grande, t’as merdé. De Gaulle n’a pas envisagé le verlan, les « Viva l’Algérie » en fin de match, peu importe le match, la gentrification et Beyoncé. De Gaulle n’a pas écrit pensant que le monde serait une fusion constante où tous les peuples s’extasieraient devant des vidéos de chatons pixélisés. Sans remettre en cause ni ses actes ni sa mémoire, il y a de plus fortes chance qu’il soit mortifié de voir le bourbier militaire mondial, la constance des débats infertiles, ta gueule à la télé et l’obsession de chacun de s’approprier une identité communautaire dénuée de sens. Parce que notre société a évolué, une mise-à-jour aurait dû s’imposer. Fallait y penser, regretter et tout simplement la fermer.

Merci Nadine, ton propre parti a fini par trancher. Après avoir perdu ton investiture aux élections régionales, tu disposes désormais de tout ton temps pour répondre aux mails de ces gens de couleur qui t’écrivent et t’adorent. Allez ciao Morano.

 

Dans le même genre