Nadir Sayah
Comment as-tu commencé à supporter le PSG ?
J’ai commencé à supporter le PSG quand j’étais collégien. C’était avec mes potes dans le 15ème, on commençait à aller au Parc, parce que c’était cool. Il n’y avait pas véritablement d’amour pour le PSG, mais en allant au Parc et en voyant la ferveur qui y régnait et parce qu’on aime le foot aussi, on a commencé à aimer le club. On avait 14-15 ans.
Est-ce qu’il y a un objet, un symbole, que tu portes toujours sur toi, qui symbolise ton amour pour le PSG ?
Mon abonnement. J’ai toujours mon abonnement dans ma poche. Parce que je n’ai pas envie de le perdre tout simplement. Je suis assez tête en l’air et je peux facilement perdre les choses. Mais quand j’ai mon abonnement avec moi c’est que j’ai tout avec moi.
Que représente l’OM pour toi ?
Concrètement, pas grand chose. C’est insignifiant pour moi l’OM. Je ne suis pas les résultats de l’OM, je ne connais pas les joueurs de l’OM. Après, le match est important dans le sens où c’est le Sud contre le Nord et que je suis parisien. L’OM c’est un peu notre opposé.
Quelle est ta plus grande joie lors d’un PSG vs OM ?
Je pense que c’est le but de Heinze en Coupe de France, c’était en 2002. Il a marqué dans les dernières minutes, 87ème ou 88ème [86 éme ndlr.]. On égalise et ensuite on gagne aux tirs au but. Cette égalisation-là nous a bien foutu en l’air.
Quelle est la plus belle victoire d’un PSG vs OM ?
Le 3-0 avec Ronaldinho. En plus c’était une période où on a gagné je crois huit fois d’affilée. donc il y avait une sorte de suprématie alors qu’on avait broyé du noir pendant pas mal d’années. Et le spectacle de Ronaldinho, quand on aime le foot, c’était juste magnifique. Il avait la suprématie totale. Tactique, technique, sur le score : on les a humiliés.
Quelle est ta plus grande peine lors d’un PSG vs OM ?
Je n’ai pas eu de peine. J’ai eu la rage, les nerfs. Je ne suis pas sûr que ce soit lors d’une défaite. Je n’en connais plus le score. Mais c’était l’un des frères Ayew qui m’avait bien énervé. Je n’en pouvais plus. Je pense que j’aurais tout cassé autour de moi, mais j’étais dans le stade. Les défaites, je pense que je les ai un peu zappées.
Quel est le but le plus fort en émotion que tu aies vécu lors d’un PSG vs OM?
Il y avait ce fameux but de Heinze qui était vraiment fort. Sinon, il y a les grands classiques, je les mettrais tous au même niveau : Pauleta, Ronaldinho, j’aime bien le but de Zlatan contre l’OM, quand il marque en tendant la jambe. Ce sont les buts assez spectaculaires que je retiens.
Quel est le geste technique qui t’a le plus transporté lors d’un PSG vs OM ?
Jaime bien les gestes défensifs et j’étais très fan de Heinze. Sa rage et ses gestes défensifs plein d’abnégation m’ont marqué.
Si tu devais retenir un joueur charismatique dans ses performances en Classico, ce serait ?
Weah. Parce que c’est le premier qui m’a fait rêver à cette époque-là et c’est mon premier souvenir de but dans un PSG-OM. C’était dans les années 90, la grande époque du PSG pré-qatari. Il nous a fait rêver, c’était un grand joueur qui portait le club à lui seul. Ses buts contre l’OM ou contre le Bayern sont légendaires. Weah, définitivement.
Quel est le duel de joueurs qui t’a le plus marqué ?
Il y en a eu de nombreux ! Alors j’ai vraiment un truc contre Jordan Ayew. Un soir, il s’en est pris à un joueur du PSG, je ne sais plus qui, mais tout le stade s’est levé comme un seul homme et je pense qu’on lui aurait tous réglé son compte si on avait été face à lui. Mais je n’ai pas de duel précis entre deux joueurs. C’est plus une haine contre un seul.
Quel est le duel de dirigeants qui t’a le plus marqué ?
Tapie et Denisot. Parce que ce sont ceux qui ont véritablement créé le Classico, la rivalité entre les deux clubs. Elle n’existait pas avant. Je n’ai pas de souvenirs, je m’en foutais un petit peu aussi, mais l’OM n’a jamais été pour moi une équipe qu’il fallait absolument battre. Ce sont les médias qui ont un peu monté le truc en épingle. Donc ce sont eux qui ont véritablement fait la légende de ces deux clubs. Tapie est un vrai personnage et on a envie de l’aimer ou de le détester et Denisot, parce qu’il a amené Paris à un degré supérieur.
Comment vois-tu l’évolution du Classico aujourd’hui ?
C’est nettement plus sage. Ce ne sont plus les supporters qui font la force du Classico. Je ne suis pas sûr que les joueurs aient la même envie non plus. À mon avis, ils n’abordent pas le match de la même façon que dans les années 90. Donc c’est vraiment nous les supporters qui faisons le duel, avec les médias aussi. Je pense que ça s’est assagi au niveau des clubs. Même les dirigeants tiennent des discours beaucoup plus propres et policés.
C’est quoi ton pronostic pour le 5 avril ?
Une victoire de Paris évidemment, parce qu’on est meilleur à tous les niveaux depuis quelques temps maintenant. Donc on n’envisage pas la défaite. On se demande de combien on va gagner. Donc je dirais 2-0. J’aimerais bien un doublé de Cavani. Mais ce sera Zlatan et Pastore.
Quelles serait la vie d’un supporter parisien et du PSG, sans l’Olympique de Marseille ?
Pour moi l’OM n’existe pas. C’est comme une autre équipe. C’est le nord contre le sud, mais s’il n’y avait pas l’OM, on trouverait une autre équipe. Ce n’est pas un problème. Il y a plein d’équipes à battre dans le sud. On se démerderait pour trouver quelqu’un. Nice, Arles-Avignon, je ne sais pas…