Kiff No Beat

Il y a quelques mois une surprise nous est arrivée, venue de là où ne l’attendait pas encore. Un groupe de cinq garçons, basé à Abidjan dévoile le titre « Tu es dans Pain » au gimmick tenace. Un titre hip-hop efficace, au visuel tout aussi léché, que vous avez pu redécouvrir lors des dernières soirées du YARD SUMMER CLUB. Après la sortie de leur album « Pétards d’Ados » il était temps d’en savoir plus sur Kiff No Beat, qui a répondu aux questions de YARD.

Pour commencer, quelle est la signification derrière votre nom : Kiff No Beat ?
KIFF NO BEAT est un nom assez transparent. Il signifie “Aime notre musique” ou encore “Prête attention à ce qu’on produit”. Nous souhaitions avoir un nom de groupe qui suscite l’intérêt et en même temps, qui couvre les différents styles musicaux que nous avons.

Vous avez sortie, fin mars, votre deuxième album studio : Pétard d’ado. Sur les 13 titres se croisent des genres assez éclectiques. Quelles sont vos influences à chacun ?
Puisque nous sommes cinq dans le groupe, chacun a sa propre identité et ses propres influences, c’est effectivement cela qui rend notre album éclectique. Eljay est branché pop et r’n’b, Black K est plutôt porté sur la world music et les percussions de manière générale, Didi B. est plus focalisé sur le rap et l’afrobeats, Joochar est moins éloigné du hip-hop et touche au dancehall et ragga. Et enfin, Elown est influencé par tout ça à la fois !

Vous êtes tous un peu polyvalent. Qui fait quoi ?
Dans le groupe, il y a ceux qui rappent (Didi B., Black K et Elown) et ceux qui sont plus sur les mélodies et le chant (Eljay et Joochar). Mais nous n’avons pas vraiment défini qui fait quoi de manière systématique, tout dépend des chansons et de l’inspiration de chacun. Niveau danse et chorégraphie c’est à peu près pareil, même si Eljay et Didi B. sont souvent ceux qui y travaillent le plus.

Dans éclectisme, dans vos différentes personnalités on retrouve un peu de ce qui a fait la recette de la Sexion d’Assaut. Est-ce que vous vous trouvez des points communs avec eux ?
Nous avons été inspirés à nos debuts (2010) par la Sexion d’Assaut et nous respectons leur travail, bien sûr. Mais au fil du temps, nous avons réalisé qu’il n’y avait aucun intérêt à essayer de reproduire ce qu’ils font. Nous avons trouvé notre propre voie et chacun d’entre nous a ses influences personnelles. Nous pensons également qu’à l’heure actuelle, nos productions ont des sonorités très différentes de ce que fait la Sexion.

En plus de la musique, vous maîtrisez aussi la danse. A quoi ressemblent vos shows ?
La chorégraphie est un point essentiel de notre travail. Au niveau de nos performances scéniques, c’est cette particularité qui nous a permis notamment de remporter “FAYA FLOW”, le plus grand concours de rap ivoirien. Selon qu’on se produise dans un club ou lors d’un concert ; on s’applique à être synchronisés, d’avoir des chorégraphies qui mélangent un peu de tout (hip-hop, break, coupé décalé etc.) et à proposer de nouvelles choses qui plairont au public.

On parlait de l’album, mais le titre qui nous est arrivé « Tu es dans Pain » n’y figure pas. Comment vous expliquez son succès ?
Le single « Tu es dans pain » a été conçu dans le but de brancher le public sur la sortie de l’album Pétards d’ados.
Cela faisait partie de notre campagne de promo, au même titre que les petits web-épisodes que nous avons posté sur notre chaîne YouTube. Sans se lancer des fleurs, on était tout à fait conscients du potentiel de ce titre. On doit d’ailleurs une partie de son succès au producteur Shado Cris, qui a conçu le beat. Bien évidémment, on espère que nos prochains singles (qui seront tirés de l’album) auront tout autant voire plus de succès !

Au delà du morceau, on retrouve pas mal de clin d’oeil au hip-hop US dans le clip. Comment a-t-il été réalisé ?
On a travaillé avec l’équipe Blue Magic pour la réalisation. On souhaitait effectivement faire quelque chose qui tranche avec ce à quoi le public ivoirien est déjà habitué. Sur le plan visuel, on a fait quelques recherches et on en a discuté entre nous, pour voir ce qu’on souhaitait mettre en avant. On est satisfait du résultat parce qu’il a plu à notre public, mais il nous a aussi permis de toucher beaucoup plus de personnes qu’on ne l’espérait à l’international.

La Côte d’Ivoire a toujours eu une place importante dans la musique en Afrique et ailleurs. Qu’en est-il du hip-hop ivoirien en Afrique ?
Le hip-hop ivoirien a été dignement représenté par beaucoup de pionniers qui, en quelque sorte, nous ont ouvert les portes. Malheureusement, faute de moyens et d’une médiatisation suffisante, la flamme s’est peu à peu éteinte… C’est justement un des défis que nous nous sommes lancés : reprendre le flambeau du rap en Côte d’Ivoire et faire en sorte que cette musique ait le succès qu’elle mérite dans notre pays.

Quelle comparaison feriez-vous avec le hip-hop des pays africains francophones et anglophones ?
Le hip-hop anglophone est en avance par rapport à son équivalent francophone, et cela se constate partout dans le monde, pas seulement en Afrique. Mais pour répondre plus précisément à la question, nous pensons que c’est encore une affaire de moyens et de médiatisation. Les artistes hip-hop d’Afrique du Sud, du Kenya ou du Nigéria ont aujourd’hui une qualité de production et plusieurs outils ou plateformes qui leur permettent de promouvoir ce qu’ils font. Cela n’est pas forcément le cas du côté de l’Afrique francophone… C’est en ce sens justement que notre groupe KIFF NO BEAT travaille, pour surpasser toutes ces difficultés et réaliser des projets qui ont la dimension de nos collègues anglophones.

Quels sont vos prochains projets ? A l’heure actuelle, nous préparons la sortie du clip « Anita » dans les prochain jours, nos fans nous l’ont beaucoup réclamé. On a également quelques featurings en cours, une mixtape en vue ainsi que une tournée nationale et sous-régionale pour la promotion de l’album.

Enfin, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, quels sont les  cinq titres qu’ils doivent absolument découvrir ?
Il nous est difficile de sélectionner cinq titres parce que les treize qui composent l’album sont nos coups de coeur sur près d’une trentaine de titres que nous avions enregistré pour Pétards d’ados. Tout ce qu’on peut recommander, c’est d’écouter l’album dans son intégralité, ce sera le meilleur moyen pour nous découvrir !

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« Pétards d’ados »

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