NWCMRS : Misa

Il se définit lui-même comme un « nouveau rebeu », Misa a mis sa main dans la porte du « rap game » et compte bien l’ouvrir au forceps. Son EP Nouveau Rebeu, sorti en fin d’année dernière, a tout pour séduire entre egotrip et morceaux à thème. Il nous raconte son histoire entre l’Algérie, la France et le Canada, nous décrit sa musique et nous parle de son futur artistique.

Pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter ?

Mon nom est MISA, je suis un jeune rappeur de 19 ans. J’ai commencé, il y a 6 ans. Mon écriture est versatile et s’inspire beaucoup de la vie de tous les jours. Je rappe, je chante, j’aborde l’amour, la haine, l’amitié et la réussite. Artistiquement, j’affectionne le contraste dans les thèmes: je peux rapper d’une meuf que je kiffe sur une chanson et ensuite entrer dans un gros texte egotrip ou personnel sans aucun problème.

Tu es né à Alger, puis tu as fait un passage à Paris aujourd’hui tu vis au Canada. Comment cela s’est-il passé ?

Je suis né à Alger à Kouba. Ma famille et moi sommes entre Kouba et Bab el Ouad, des quartiers populaires d’Alger. Je suis né en plein dans le terrorisme des années 90, c’est pour ça qu’on est partis. À Paris, j’ai de la famille dans le 94 à Alfortville et dans le XIXème, c’est à cause d’eux que j’ai commencé à écouter du rap français. Ensuite je suis arrivé au Canada, au mois de mars en pleine tempête de neige. Ça a toujours été agité dans ma vie, c’est ce qui m’a poussé à commencer à écrire.

Qu’est-ce que chacune de ces escales t’ont apportée ?

L’Algérie est le plus beau pays du monde, il y a tellement de bon et de mauvais qui sont en moi à cause de ce pays. C’est comme une cicatrice à laquelle on s’est attaché. J’ai une mélancolie que je n’arrive pas à expliquer et je suis convaincu que c’est dans mon enfance que ça s’est fait. La France en fait, c’est tout mon rap. J’ai forgé mes oreilles sur la génération de rappeurs des années 2000. L’Amérique c’est ce qui m’a donné le goût pour la musique plus légère, la musicalité, les intonations, le flow. L’Amérique c’est aussi cette capacité d’apprécier les choses : je peux décompresser même quand j’ai des problèmes, et j’aime ma vie, peu importe ce qui s’y produit.

Pourquoi t’être finalement lancé dans la musique ?

C’est tout ce qui m’a intéressé. J’ai fait du sport, mais quand je revenais d’un match la seule chose à laquelle je pensais c’était écouter le dernier son de Sefyu ou Nessbeal par exemple. Pour moi c’était évident, quand on aime autant quelque chose, on ne le laisse pas partir. Je n’ai pas calculé et j’ai demandé à ma mère si je pouvais avoir un micro. J’ai reçu un micro casque, je mettais ma radio avec une instru et je m’enregistrais rapper sur l’ordinateur !

Quel a été ton parcours ?

À 13 ans j’ai commencé à sortir mes sons sur les blogs Skyrock, ensuite j’ai sorti environ 4 ou 5 mixtapes sur le net. À 15 ans, en 2009, j’ai rencontré un ingénieur de son qui s’appelle Quest. On a commencé à enregistrer des sons de qualité studio, j’étais assez productif, donc on a tout de suite sorti une mixtape qui s’appelait Le Départ. À 17 ans, j’ai fait la rencontre d’un promoteur qui s’appelle Stéphane, il a été mon manager pendant 2 ans. J’ai aussi, conséquemment, fait la rencontre de Koudjo, qui est mon producteur à ce jour. Durant 2 ans environ après ces rencontres j’ai eu la chance de faire la première partie de La Fouine, Youssoupha, Mister You et Médine. Tous ces artistes que j’écoutais quand j’étais jeune m’ont donné la force et beaucoup de conseils pour ma jeune carrière et mon rap. En 2014, j’ai sorti mon EP Nouveau Rebeu, signant dans la foulée avec Warner Chappell.

Quelles sont les personnes qui t’ont soutenu ?

J’ai le soutien de mes parents, ce qui me rassure et surtout m’enlève une certaine pression. J’ai toujours eu le soutien de mon frère et aussi de mes potes. Le soutien qui selon moi pousse le plus un artiste vient directement des gens qu’on ne connaît pas personnellement. C’est quand quelqu’un que je ne connaissais pas a commencé a m’écouter que je me suis dis qu’il y avait peut-être quelque chose a faire.

Comment tu décrirais ta musique aujourd’hui ?

Je pense que c’est de la musique tout court, ce n’est ni du rap, du chant, du conscient, du turn up, c’est de la musique. Ma musique s’inspire de faits réels, de faits de tous les jours, de ma vie et de la vie des gens. Plus techniquement, j’ai une approche de  »songwriting’‘ quand je compose un titre. Au lieu de suivre le format classique, je laisse l’émotion que je veux transmettre guider la structure de la chanson.

Un « nouveau rebeu », qu’est-ce que c’est ?

« Nouveau rebeu », c’est un mec brand new, rebeu ou pas rebeu. Une nouveauté, un truc différent et osé, une approche alternative de la musique. Le titre est arrogant, c’est pour cela que je l’ai choisi comme single. En même temps, ce n’est pas prétentieux puisque tout le monde veut être frais. J’aime l’idée de fraîcheur d’un nouvel artiste ou d’un artiste qui se renouvelle. Dans la musique c’est important de faire une bonne première impression. Le titre parle de lui même, je suis un nouveau rebeu, et ce que j’amène est frais et jamais entendu !

Quel sont tes projets ?

On continue à défendre le EP Nouveau Rebeu. J’imagine qui buzz en radio, on est contents. On a pressé 100 copies physiques du EP avec 8 titres en plus. C’est en édition limitée mais ils ne sont pas à 100$ comme Nipsey Hussle… Il y a encore 1 clip de cet EP qui va sortir bientôt. Actuellement je suis en studio en train de préparer un très gros concept qui, je pense, fera beaucoup parler ! Au printemps le projet va sortir si Dieu veut. D’ici là je vais continuer à sortir des sons ici et là sans arrêt. C’est la constance qui fait en sorte qu’un artiste peut garder sa pertinence je pense. Je vais donc continuer de sortir des sons, clips…

Si tu ne faisais pas de musique, qu’est-ce que tu ferais là, tout de suite ?

J’essaierais de lancer une affaire, sûrement dans le domaine des arts. J’ai toujours aimé le graphisme donc là si je ne faisais pas de musique je voudrais sûrement être un genre de businessman dans le design graphique.

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