Quand Off-White et Nike habillent les footballeurs de la précarité

Sa médiatisation outrancière, la starification de ses talents, la puissante industrie qu’il génère… La popularité du football peut bien s’expliquer par toutes sortes de développement capillotractés, la réalité est autrement plus simple, puisqu’elle réside dans l’accessibilité de sa pratique. Il suffit d’un ballon et… rien d’autre en fait, on se chargera de bricoler le reste.

Photos : @leonprost

Pour des millions de jeunes à travers le monde, le football est un jeu, un exutoire, un rêve. « Beaucoup d’appelés, très peu d’élus » : certes, mais tout le monde doit pouvoir s’imaginer un destin à la CR7 quand l’envie lui prend. D’où l’existence d’associations comme Melting Passes. Basée à Paris, elle aide les « mineurs étrangers isolés », dont l’inextricable situation administrative bloque l’inscription aux clubs « traditionnels », à s’adonner à leur passion. Une cause à laquelle Virgil Abloh est visiblement sensible.

Le fondateur du label Off-White est lui aussi un enfant de la balle, au-delà d’être un descendant d’immigrants ghanéens. Au début de l’année, il fait la rencontre fortuite de Maud Angliviel, cofondatrice de l’association, au détour d’un rendez-vous avec Anna Wintour. Le cousin de Kanye West se décide alors à apposer sa griffe sur les maillots ces jeunes footballeurs en situation précaire. Une collaboration qu’il perçoit comme un geste significatif dans le contexte actuel :

« Pour moi, il ne s’agissait pas d’Off-White ou d’imaginer de ce que devrait être le futur de l’ensemble de foot ; ce n’est pas comme si j’essayais de révolutionner le genre. Il était plus question de répondre à un besoin », confie t-il à Vogue.

À l’arrivée, ce sont des tenues très épurées qu’endosseront les joueurs de Melting Passes. Ces-derniers ont pu s’impliquer dans le processus créatif du designer, qui leur a notamment laissé le choix des couleurs : rose-orangé pour le maillot, bleu électrique pour le short. Les ensembles Nike ont ensuite été envoyés dans l’une de ses manufactures italiennes, où ils ont été tachetés à la bombe de peinture. Juste de quoi en faire autant de pièces uniques. Rien de plus normal pour une équipe pas tout à fait comme les autres.

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