ADIDAS AMERICANA (1971)

Dans de nombreux domaines culturels propices à la création, comme l’art, la musique ou la télévision, il est coutume de convenir de ce que l’on appelle « l’âge d’or ». Une expression usée pour décrire une période riche en innovations aussi bien techniques qu’esthétiques, qui posera de nouvelles fondations dans le domaine en question et inspirera les futures réalisations. On peut considérer qu’en 1971, la chaussure de sport, ou plus précisément la marque Adidas, se trouve dans cette fameuse période. Une période ou chaque réalisation est une preuve d’imagination, ou chaque création est singulière et distincte des autres de la marque, en dépit de leur succès commercial immédiat ou à retardement. Preuves en sont les multiples essais transformés par la marque au trefoil auparavant : la Stan Smith en 1964, la Gazelle en 1968, la Superstar en 69, la Campus ou encore la Rod Laver en 70. Que de succès pour des paires faites à l’origine pour la pratique du sport mais qui deviendront des icones culturelles et s’identifieront à des disciplines comme la danse, la mode ou le skate. Si on ne lui reconnaît aujourd’hui peut-être pas autant d’histoire urbaine que certaines des chaussures précédemment citées, l’histoire de la Adidas Americana diffère pourtant peu de celles de ses grandes sœurs.

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La Americana c’est avant tout un nom. Un nom inspiré par la ligue de basket American Basketball Association, pour laquelle la chaussure a été crée. L’ABA est en 1971 une des ligues professionnelles de basketball aux États-Unis qui se compose de 11 franchises originales (Houston Mavericks, Dallas Chapparals, Anaheim Amigos, Indiana Pacers, Kansas City, Minnesota Muskies, New Orleans Buccaneers, New York Americans, Oakland Americans, Pittsburgh Pipers) jusqu’en 1976, année de son absorption par la National Basketball Association, plus connue sous l’appellation NBA. Adidas conçoit donc la Americana pour équiper les joueurs de cette ligue et reprennent les couleurs de l’ABA –bleu et rouge, aussi couleurs du drapeau américain- pour recouvrir les bandes de la chaussure. Des couleurs vives qui ajoutent de la fantaisie et de la vie à cette chaussure montante qui arbore du cuir sur sa languette et au niveau de la cheville, du nylon sur sa tige et du suede sur sa toebox. Des matériaux qui accentuent la souplesse et la légèreté de la chaussure, caractéristiques qui sied parfaitement les besoins des joueurs de basket de l’époque, en  plus de la capacité de ventilation que procure le mesh ainsi que son prix de production moindre. Plutôt apprécié par les joueurs, l’Americana vivra un de ses moments de gloire sportif dans le pieds de l’intérieur des Detroit Pistons Bob Lanier, MVP du All-Star Game en 1974, avec une ligne de 24 points et 10 rebonds en 26 minutes, sur un terrain rempli de futurs « Hall-of-Famers ».

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Si la carrière de l’Americana en ABA est fatalement relativement brève, elle quitte les parquets pour mieux s’installer dans la rue et se voir adopter par de nombreux jeunes. Appréciée pour son confort autant que pour son esthétique et ses couleurs flashy, elle peut aussi bien aller avec un pantalon qu’une jupe, un legging ou un short. Un caractère caméléon qui fera de l ‘Americana une paire portée autant par des « fashions victims » fans de hard-rock, comme de hip-hop dans les années 80. Parmi les autres « early adopters » de ce modèle, les B-boys et les skateurs ; ces derniers qui pousseront Adidas à créer plus tard une version « skateboarding » de l’Americana. Qu’elle plaise ou pas, l’Americana peut se targuer d’être une chaussure pionnière et inspiratrice d’une longue lignée de sneakers légendaires du catalogue Adidas. En effet on retrouve dans la Centennial (1985), la Top Ten (1979), la Forum (1984), la Rebound (1980), la Metro Attitude (1986), la Decade (1985) ou encore la Superskate (1989) les vestiges visuels de l’Americana. Après avoir vu sa production arrêtée en 1979, l’Americana s’est vu rééditée plusieurs fois, créant à chaque fois une sensation et un événement spécial, comme en  2008 lorsqu’une version »France » de la chaussure est réalisée en 100 exemplaires, ou encore l’an dernier quand Adidas Originals met au point une expérience mobile avec l’Americana Foot Truck, un camion dans inspiré des « food trucks » et habillé par l’artiste Tyrsa, qui relia plusieurs coins branchés de la capitale pour faire (re)découvrir l’Americana aux sneakers addicts. Une Americana qui est et restera, l’un des plus grands classiques jamais créés par la marque aux trois bandes.

5 dates en 1971
5 Janvier : Création du réseau radiophonique France Inter Paris
7 Janvier : Création du premier ministère de l’environnement
6 juillet : Décès du trompettiste Louis Armstrong
15 Septembre : Première action de l’association Greenpeace, en Alaska.
14 Novembre : Mariner 9, le premier satellite autour de Mars

by : @rickrence

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