OSKAAR

Berlin, Oskaar est sorti de l’ombre après une première reprise du titre « Monument » de Robyn et Röyskopp, qui dévoilait sa voix de baryton et sa conception minimaliste de la musique. Avec son premier titre « I Never Met You », il confirme aussi une véritable vision artistique qui s’exprime aussi bien dans la musique que dans ses visuels. Avant la sortie de son premier EP, prévu dans le courant de l’année, il répond à nos questions.

FACEBOOK | TWITTER | SOUNDCLOUD | YOUTUBE | INSTAGRAM | TUMBLR

 

Est-ce que tu peux te présenter ?

J’ai pris le nom d’OSKAAR bien que mon prénom soit Guillermo.

C’est devenu mon nom d’artiste car j’étais en quelque sorte obsédé par l’un de mes films d’enfance, « L’histoire Sans Fin ». Il y a cette scène où Bastian doit donner un nouveau nom à l’Impératrice (Moonchild) pour tous les sauver, ça m’avait tellement inspiré que j’ai dit à mes parents qu’au lieu de m’acheter un cadeau inutile pour Noël, je voulais un nouveau nom. J’ai donc ouvert une enveloppe et il y avait le nom Oscar noté sur un papier et du cash. J’ai eu une connexion immédiate et innée avec ce nom. Un peu comme si Oscar était mon âme jumelle et que nous nous étions rencontré pour la première fois.

Je suis un musicien, un chanteur, un producteur et la musique est essentiellement ma vie, je fais donc de la musique pour vivre. Sans ça, elle n’aurait pas de sens.

 

Tu restes un artiste assez mystérieux. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur le genre d’enfant que tu étais ? Avec quel genre de musique as-tu grandi ?

Ma grand-mère a toujours dit à mes parents que bien qu’elle soit supposée aimer tous ses petits-enfants de la même manière, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que j’avais quelque chose de spécial et qu’il devait garder un oeil sur moi. Tout ce dont je me souviens de l’école, c’est que je dessinais des bandes-dessinées toute la journée et que mes professeurs disait à mes parents que j’étais toujours dans les nuages. Depuis que je suis enfant, je savais que je voulais dessiner et faire de la musique, il n’y avait pas de questions à se poser là-dessus. J’avais une très forte intuition et une voix intérieure qui me guide et bien que mes parents n’apprécient pas vraiment l’idée que je devienne un artiste, je savais que je ne pouvais pas faire autrement. J’ai grandi dans un mix éclectique de différents styles musicaux, du Flamenco (mes parents sont des espagnols originaire d’Andalousie) à la soul, rnb et gospel (Erykah Badu, D’Angelo, Kim Burrell, Sade) et beaucoup de Björk. Je pense que si on y prête attention, on retrouve ces influences dans ma musique.

 

oskaar-instagram

 

Quand est-ce que tu as décidé de prendre ton envie de faire de la musique au sérieux ?

La musique n’était pas une décision mais une affectation, si je pouvais décider, je choisirais un travail sérieux, stable, sur. (rire)

Pour moi ça a toujours été comme une autre Dimension, une Réalité parallèle secrète où je me suis toujours senti complètement compris, libre et vivant. Puisque ça me faisait sentir comme ça, j’ai toujours sû que je devais suivre les rails sans permettre aux autres de me distraire. C’est complètement fou et pas rationnel du tout, mais c’est la magie et la beauté de la musique, c’est ce qui me nourrit et me guérit.

 

Avec les quelques titres qu’on a eu la chance de découvrir, on peut considérer que tu as un style minimal et nonchalamment profond. Qu’est-ce qui t’as inspiré cette direction ?

Je suis confiant et en même temps très humble parce que je n’ai pas d’influence sur mon inspiration. Quand il s’agit de soi c’est un don sacré qui peut t’être retiré à tout moment. Donc je ne sais pas ce qui inspire mon choix, c’est que je ne veux pas faire quelque chose que quelqu’un aurait déjà fait, sinon il n’y aurait pas de raison de sortir de la musique, non ? A l’étape où je me trouve aujourd’hui en tant que musicien, j’aime m’imposer le challenge de réduire la production mais de la garder efficace. Comme la composition d’une salade qui a peu d’ingrédients mais qui sont parfaitement équilibré. Donc la musique que je fais est un hybride de la soul organique et du son et des beats électroniques futuristes et mon but est de créer un son futuriste mais émotionnel et émouvant, capable de construire un pont sonique entre les deux esthétiques sonores.

 

Comment est-ce que tu transposes tous ça à la scène ?

Avant de monter sur scène, je prie toujours pour pouvoir être ému par la musique d’abord et que ça puisse passer de moi à mon public et peut-être même les guérir à un niveau subconscient. C’est ce que la musique que j’écoute fait pour moi, donc si je peux traduire cela quand je joue sur scène alors je ne peux rien demander de plus, c’est plus grand que moi, c’est plus grand que mon égo.

 

 

Tu es aussi un artiste visuel ? Qu’est-ce que tu veux véhiculer dans tes vidéos ?

Absolument. Dès que j’ai commencé à travailler sur les premières chansons j’ai simultanément eu une Vision du Monde/Dimension, cette chanson respire et prend vie. C’est un endroit éthéré et liquide avec des couleurs violettes et turquoises où on peut partir en chute libre, tout oublier et simplement se perdre dans la musique. En tant qu’artiste, je voulais traduire ce que je ressens dans la musique et traduire ma musique dans un visuel, donc pour cette vidéo j’ai collaboré avec mon ami le photographe et le directeur créatif, Daniel Bolliger et on s’est tout les deux mis d’accord que ce n’était pas sensé être une belle vidéo. Elle devait être un chef d’oeuvre réel, cru et dur. Nous voulons que les gens ressentent la peine et le désespoir et se sente légèrement mal à l’aise pendant qu’ils regardent la vidéo, comme s’ils étaient eux-même attaché et coincé dans cette situation. Toute l’équipe a été émotionnellement touchée plusieurs fois pendant le tournage de cette vidéo et pendant que j’éditais moi-même la vidéo, j’ai encore été touché plusieurs fois parce que Favela Punk (qui apparait dans la vidéo, ndlr) a fait un travail si authentique en transmettant l’émotion que j’ai ressenti ce que j’ai ressenti quand j’ai écris la chanson.

 

oskaar2

 

Quand est-il d’une collection de vêtement ?

Je n’ai pas de ligne de vêtement, mais j’aime m’exprimer dans la mode et en fait si vous vérifiez mon Instagram (@oskaardistan) vous allez trouver une photo de moi avec une paire de Nike Huarache que j’ai customisé avec mes ciseaux. Je suis généralement une personne créative et j’ai plusieurs idées et c’est sûrement une question de temps avant que je me lance dans une collection de vêtements ou de sneakers. Pour l’instant j’aimerais collaborer avec un label sur quelque chose.

 

Au long terme, qu’est-ce que tu veux accomplir avec ton art ?

Je veux toucher des gens à plus haut niveau, avoir un véritable échange d’énergie quand je joue sur scène et être apprécié pour les bonnes raisons qui tiennent simplement à la musique et comment elle me fait me sentir, tu sais, chacun perçoit la musique de façon unique et c’est ce qui la rend intéressante. Elle veut surement dire des choses qui sont complètement différentes de ce que j’ai ressenti quand je l’ai écrite. Donc au moment où la musique touche vos oreilles et votre âme, ce n’est plus ma musique, elle devient aussi la votre.

 

 

Tu va sortir un EP cette année. Qu’est-ce que tu peux nous en dire ?

Le concept pour l’EP est de sortir 3 morceaux, 3 remix et 3 vidéos avec 3 performances artistiques qui traduisent ma musique de façon unique et lui donne vie. Je peux aussi vous dire que j’ai découvert deux de ces artistes sur Instagram, que  je suis en ce moment à L.A et que je suis sur le point de tourner 3 vidéos.

Dans quelques jours, je vais sortir le remix de Never Met You et je suis vraiment excité de finalement sortir ces chansons et de voir où elles me mèneront.

 

Si tu ne faisais pas de musique, qu’est ce que tu ferais là tout de suite ?

Il y a deux options : sois je deviendrais illustrateur pour Disney ou je serais un hôte dans un Riad et je vendrais des objets fait-main dans la Medina à Marrakech.

 

IMG_5778

Dans le même genre