Qui est vraiment Ariana Grande ?

« Il était une fois en Amérique… » L’histoire d’Ariana Grande-Butera pourrait s’écrire à la plume et en lettres dorées, comme chaque conte féérique relatant les aventures des princesses pop américaines. Née une nuit de juin 1993 à Boca Raton – ville paisible dans le sud de la Floride – Ariana (ou ses parents) s’aperçoit très tôt qu’elle possède un don pour le chant et la comédie.

De « la croisière s’amuse » à Nickelodeon

Loin de l’image lisse de la petite fille modèle, Ariana a révélé lors d’une interview accordée à Billboard Magazine en août dernier, qu’elle avait des penchants étranges étant enfant : « Je voulais toujours avoir mon visage peint en squelette ou porter le masque de Freddy Krueger ». Après avoir fêté ses cinq ans sous le thème du film Les Dents de la Mer, il faut croire que la période « sombre » d’Ariana s’est dissipée. À l’âge de 8 ans, elle chante pour la première fois en public sur un navire de croisière, puis dans plusieurs orchestres locaux, avant de décrocher des petits rôles dans des comédies musicales. Après une brève apparition dans la comédie musicale 13 à Broadway en 2008 – où elle joue une pom-pom girl – elle décroche, un an plus tard, le rôle décisif pour lancer sa carrière : celui de la potache Cat Valentine dans la série américaine à succès de Nickelodeon : Victorious. La machine est lancée.

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La nouvelle petite fiancée de l’Amérique

Devenue rapidement la nouvelle idole des adolescentes américaines, Ariana se fait repérer et signe chez Republic Records en 2011. Deux ans plus tard, elle sort son premier album intitulé Yours Truly qui entrera à sa sortie en première position du classement sacré : le Billboard Hot 200. Porté par le single « The Way » avec Mac Miller en featuring, l’album est un véritable succès outre-Atlantique et séduit tout de suite un large public avec ses douze pistes efficaces, inspirées par la soul, le r’n’b des 90’s et la pop US des années 2000. Il faut dire qu’après les frasques d’une certaine Miley Cyrus, les Américains ne sont pas mécontents d’avoir une nouvelle protégée, plus sage. La nouvelle génération de popstars (Taylor Swift, Selena Gomez, Miley Cyrus…) doit faire face à cette nouvelle recrue inattendue. Chez les anciennes, Ariana est bien accueillie… sauf peut-être par celle à qui on la compare le plus : Mariah Carey.

Duel de divas : Ariana VS Mariah

À l’écoute des titres qui figurent sur son premier album, tels que « The Way » ou « Baby I », la comparaison avec la diva Mariah Carey est évidente. Voix approchante à un octave près, même attitude, parcours analogique, les similitudes se frayent un chemin facile entre les deux artistes. Ariana a d’ailleurs repris deux classiques de son aînée : « Emotions » et « All I Want For Christmas Is You ». La liste des ressemblances est assez longues : avoir de nombreux rappeurs sur leurs disques, avoir le même geste de diva avec leur doigt en chantant, avoir le même son r’n’b des 90’s, avoir les exigences absurdes et le comportement de divas, avoir sorti son premier tube à l’âge de 20 ans (« Vision of Love » pour Mariah, « The Way » pour Ariana)… Récemment, plusieurs témoignages de fans et de l’entourage de la chanteuse de 21 ans créent la polémique aux Etats-Unis car ils se sont plaints de son comportement soi-disant exécrable. Typiquement diva.

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Vers le règne d’Ariana Grande ?

La pop music américaine actuelle va mal. Depuis que Lady Gaga a ramené l’electro-pop dance à la mode en 2008, le genre s’est essoufflé à force de digérer les restes de producteurs en mal d’inspirations. Sauf quelques exceptions qui innovent ou savent se renouveler musicalement (Rihanna, Beyoncé, Lana Del Rey…), une majorité de popstars n’apporte plus de changements majeurs dans le paysage musical américain contrairement à la pop britannique, scandinave ou encore coréenne qui ne cesse d’évoluer. Avec son deuxième album sorti en août 2014, My Everything, Ariana Grande revient avec des morceaux plus matures et une image plus sexualisée. L’un des rares tubes de l’été « Problem » featuring la rappeuse du moment Iggy Azalea et le club banger « Break Free » ont cartonné et font encore vendre aux quatre coins du monde.

Véritable phénomène de ces derniers mois, Ariana Grande a définitivement séduit le grand public mais aussi des publics avertis tel que les journalistes du site Pitchfork qui se sont intéressés à l’artiste et au produit marketing qu’elle représente. Encore plus surprenant : ils donnent la note de 7,7/10 à son deuxième album. Produit par une armada d’artistes reconnus, nommés dans le milieu « les prêtres de la pop »  tels que Max Martin, Rodney  »Darkchild » Jerkins, Key Wane et Ryan Tedder, My Everything comporte également de nombreuses collaborations assez surprenantes et qualitatives avec des artistes plus pointus : The Weeknd (sur « Love Me Harder » meilleur titre de l’album et troisième single), Cashmere Cat, A$AP Ferg ou encore Childish Gambino. Poupée insipide, artiste en devenir, pur produit de consommation jetable, future princesse de la pop, que réserve l’avenir à Ariana Grande ? Rien que pour avoir osé sortir un titre (« Break Free ») dans la pure tradition de l’EDM plutôt boudée ces derniers mois, au milieu d’une flopée de titres pop/r’n’b insignifiants, on l’a remercie mille fois (nos fesses aussi).

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