Des racines, une péloche et des ailes
« Vous êtes sûrs que vous voulez pas boire un verre de jus ? Allez, il est super bon et hyper frais ! »
Celle qui insiste pour nous mettre à l’aise c’est Houda Benyamina, réalisatrice du film Divines. Ce dernier est nominé depuis le 12 décembre dans la catégorie du Meilleur film étranger aux célèbres Golden Globes, édition 2017 qui auront lieu dans la nuit de dimanche à lundi aux États-Unis.
La femme est directe, regarde son interlocuteur droit dans les yeux et tient à retenir les prénoms des membres de l’équipe (elle nous les fera répéter à plusieurs reprises). Il y a ce « je ne sais quoi » de charmant dans le ton de sa voix, l’émotion qu’elle transmet et qui, par intermittence dévoile une sensibilité que seuls les pédagogues ont.
À noter que la promotion du film se fait dans un grand hôtel parisien des Champs-Élysées à Paris, mais ni Houda, ni ses actrices ne font tâche.
Au contraire, les entendre parler, rire et se mouvoir avec aise dans cet espace trop souvent aseptisé et convenu, modifie le décors dans lequel nous nous trouvons. À leur contact, c’est comme si les couleurs semblaient plus vives, les sons moins feutrés et le jus d’orange tant vanté par Houda tient toutes ses promesses.
C’est d’égal à égal que nous parlons et échangeons, car celle qui s’est d’abord révélé en tant qu’actrice vient de loin et met un point d’honneur à rendre à ceux qui l’ont très vite nourri (son implication dans le milieu associatif, son œuvre avec la jeunesse des quartiers dits défavorisés, etc.). On ne peut donc s’empêcher d’y voir une signe du karma lorsque pour « Divines » la demande d’utiliser le titre « Diamonds » de Rihanna est faite et que tout naturellement l’autorisation est accordée.
Souhaitons donc bonne chance à cette belle équipe, que la ville des Anges vous soit favorable ! À défaut d’avoir succombé à l’enfer des autres, avec les siens la réalisatrice a créé son petit paradis, n’en déplaise à Jean-Paul.