Rappeurs (Sunny) Delight
Summer Is coming. Présenté de façon joviale par DJ Jazzy Jeff et The Fresh Prince avec leur éternel classique « Summertime », façon mélancolique par Jay-Z dans « Dear Summer » ou un peu chaotique « Today was a good day » par Ice Cube ; l’éte a toujours eu une saveur particulière dans le milieu du hip-hop. Période de block party en tous genres et autre pool-party en pagaille, la saison estivale est aussi un moment propice pour vendre des disques. Et quoi de mieux qu’un tube de l’été qui tournerait partout, quitte à nous saouler dès les premières minutes de la rentrée ? Certains s’en sont plus ou moins fait une spécialité depuis quelques années, avec plus ou moins de succès.
SOPRANO
Faits d’armes : « Chérie coco », « Halla halla », « À La bien »
Le rappeur issu des Psy4 de la rime compte dans son répertoire un nombre de morceaux « estivo-compatibles ». Quoi de plus normal pour un artiste issu de Marseille ? Avant les chemises improbables et les mélodies flamenco de Jul’, c’est Soprano qui a bercé les étés en le faisant « à la bien ». Aujourd’hui plus dans un registre variet’ que hip-hop, Soprano continue de parsemer ses titres estivaux, que l’on aime ou pas.
BABY BASH
Fait d’armes : « Suga Suga »
La carotte du siècle. Il en fallait bien une. Anciennement appelé Baby Beesh (!), c’est sous l’appellation Baby Bash que le rappeur américano-mexicain conaîtra le succès avec son titre « Suga Suga ». Ce morceau mid-tempo… Il tentera plus tard de nous refaire le coup avec des morceaux comme « Baby, I’m Back » en featuring avec Akon, ou avec Sean Kingston sur le morceau « What Is It ». Heureusement pour les mélomanes, en vain.
JA RULE
Faits d’armes : « I’m real », « Ain’t It funny », « Always on time »
Bien avant 50 Cent ou Drake, c’est celui qui a (re)mis au goût du jour le chant dans le rap. De ses débuts en 1993 à aujourd’hui, Jeffrey Atkins (JA) Rule sera passé de gangsta rappeur hargneux à un paria boycotté par le rap game entier et boudé par son public. Entre temps néanmoins, Ja aura connu une période faste où son personnage de « thug lover » signe un bon nombre de tubes de l’été. La formule est souvent la même : lui au rap et chan puis une chanteuse qui l’accompagne pendant les refrains. On se rappelle notamment de ses duos avec Christina Milian, Charli Baltimore, Ashanti, ou encore Jennifer Lopez. C’est avec cette dernière qu’il signera son plus gros hit estival, l’inoubliable « I’m real ».
DRAKE
Faits d’armes : « Best I ever had », « Every girl », « Starting from the bottom »
Presque de la triche de placer le phénomène de Toronto dans cette liste tant il semble être facile dans ce qui est de la conception du tube. Le petit de Degrassi est l’homme des tubes de l’été, du printemps, de l’automne et de l’hiver. Mixtape, albums, collaborations, tous ses projets sont parsemés de bangers qui – peu importe leur date de sortie – tournent encore pendant la période estivale. Nombreux sont ceux qui aimeraient connaître sa recette secrète.
NELLY
Faits d’armes : « Country Grammar », « Hot in herre », « Dilemna »
En arrivant avec son premier album Country Grammar, Nelly a réussi l’exploit de placer sa campagne natale du Midwest, St-Louis, sur la carte des grandes villes hip-hop aux Etats-Unis. Une position maintenue un moment… Jusqu’à ce que Nelly et son pansement ne rencontrent plus le succès d’antan. Quand bien même, il restera attaché a cette image de « faiseur » de tubes estivaux et accessoirement, comme l’ambassadeur de St-Louis.
PITBULL
Faits d’armes : « Culo », « I know you want me », « Timber »
Dans le monde du rap, on s’en ait fait une raison depuis longtemps. Comme son compatriote et concitoyen de la ville de Miami Flo Rida, le « chien de combat » les a vite arrêté ceux de la rue pour aller parader dans les joutes moins rugueuses mais plus juteuses. Celui qui avait montré un talent certain sur des morceaux comme « Culo » ou « Born N Raised » a vite assumé sa décision de laisser le hip-hop derrière lui pour embrasser la cause de la dance music et de la soupe grand public.
MOKOBE
Faits d’armes : « Bouger bouger », « On est ensemble », « C’est dans la joie»
Déjà co-auteur de certains des plus grands hits des vacances du rap français lors de son époque 113 (« Au summum », « Tonton du bled », « Jackpot 2000 »), Mokobé s’est sûrement inspiré de cette période pour choisir la meilleure reconversion solo possible ; pour celui souvent qualifié comme l’élément du trio aux capacités rapologiques les plus limitées. Grâce à des duos avec des stars en vogue du continent africain comme Magic System ou Dj Arafat, le rappeur connaît une carrière solo plutôt satisfaisante comparée à celle de ses anciens acolytes. Une belle revanche pour le Vitriot d’origine malienne, qui a fait du tube aux sonorités africaines sa marque de fabrique.
SNOOP DOGG
Faits d’armes : « Gin & Juice », « Gangsta Lluv », « Beautiful»
Sa carrière parle pour lui. À l’inverse de Pitbull ou de Flo Rida partis trop vite vers la pop avant d’avoir véritablement fait leurs preuves dans le hip-hop, Snoop peut se permettre aujourd’hui absolument tous les délires. Même celui de se renommer Snoop Lion pour faire un album reggae-dancehall sans que personne n’y trouve à redire.
FLO-RIDA
Faits d’armes : « Right around », « Levels »
On se rappelle du morceau qui l’a fait découvrir, « Birthday ». Du pur hip-hop sudiste comme on en raffolait il y a une dizaine d’années et un nouveau « prospec »t à observer dans un Miami en ébullition grâce à des artistes comme Rick Ross, Pitbull, Trina ou encore Trick Daddy. Le « Rapper Turned Pop Star » est devenu le rappeur de l’été par excellence. C’est simple, il ne fait que ça mais il le fait bien. Plus préoccupé par son coffre à hits qu’a sa street-crédibilité, l’amateur aura classé en moins d’une dizaine d’années 52 morceaux dans les charts américains, une moitié en featuring et l’autre en artiste principal… Mais quasiment tous étiquetés pop.
PHARRELL WILLIAMS
Faits d’armes : « Happy », « Lucky », « Frontin’»
En production, en featuring, en groupe ou en solo, Pharrell est partout. Impossible de passer à côté du super producteur devenu superstar de la pop en même temps qu’égérie de la mode. Ces dernières années il a totalement dominé les charts grâce à son omniprésence en quantité comme en qualité et d’excellents choix. Le tube mondial incontournable de l’an dernier « Happy », c’était lui ; celui de l’année d’avant, « Lucky » en compagnie des Daft Punk, c’était lui aussi. Et on est sans doute pas à l’abri d’un nouveau coup d’éclat de Pharrell « Benjamin Button » Williams cet été. Skateboard P, définitivement la valeur sûre de l’été.
PATRICK SEBASTIEN (Bonus)
Faits d’armes : « Le petit bonhomme en mousse », « Tourner les serviettes »
Parce qu’on le sait tous, le boss du summer game, le vrai, c’est lui.
Mentions spéciales aux Black Eyed Peas, Rick Ross, Wiz Khalifa, Cam’Ron, Puff Daddy, Dj Khaled, Lil’ Jon…