Grandeur et négritude : interview exclusive avec Stormzy, roi d’Angleterre

Au terme d’une année 2019 monumentale, Stormzy a cimenté un peu plus sa place dans l’histoire du paysage rap britannique... et ne cesse d’ouvrir la voie pour les siens. Entretien exclusif, à l’occasion de son très attendu second album, Heavy Is The Head, sorti ce vendredi 13 décembre.

Photos : @alextrescool

L’existence artistique de Stormzy est courte. À peine six années se sont écoulées depuis la parution du premier « WickedSkengMan », la série de freestyles qui lui a permis de faire biper les radars des amateurs de grime. C’est peu. D’autant qu’avant ce vendredi 13 septembre, sa discographie ne comptait encore qu’un seul album studio. Beaucoup d’autres au même stade ne sont encore que des rookies, des artistes sur lesquels on mise, dont on se dit « lui, il va percer ». Mais pas Stormzy.

En échangeant avec l’homme, il faut bien peu de temps pour réaliser qu’en dépit de sa jeune carrière, le londonien est déjà de la trempe de ceux qui l’ont sans doute inspiré, tel JAY-Z – à qui il s’est même permis de refuser le feat. Il est de ses figures qui incarnent quelque chose, dont la parole compte et les accomplissements inspirent le respect. Et pour cause : depuis son entrée en jeu, Stormzy ne fait qu’écrire l’histoire encore fraîche d’un rap à l’anglaise dont l’avènement semble plus que jamais proche.

Premier artiste grime à classer son album en tête des charts UK. Premier rappeur noir anglais à performer en tête d’affiche du prestigieux festival Glastonbury. Premier, tout court. À 26 ans, Stormzy trône dans les dans hauteurs du paysage musical britannique. Et en bon roi, il guide son peuple vers les sommets qu’il côtoie désormais. Quand l’Université de Cambridge concédait en 2018 qu’un quart de ses 31 établissements n’avaient admis aucun étudiant noir entre 2012 et 2016, il lancait les bourses d’études Stormzy pour lutter contre cette sous-représentation. Et avec sa maison d’édition Merky Books, il offre aux écrivains noirs une plateforme on ne peut plus nécessaire pour publier leurs oeuvres. Sa manière à lui d’endosser ses responsabilités, aussi lourdes puissent-elles être, comme en témoigne l’intitulé de son nouvel album, Heavy Is The Head, sorti aujourd’hui. Telle est la vie qu’il a choisie.

Entre ton set à Glastonbury, ta Une du TIME Magazine et tes deux premiers morceaux classés numéro 1 des charts britanniques, 2019 a été une grande année pour toi. De quel accomplissement es-tu le plus fier ?

Glastonbury, clairement. Mon set en tant qu’headliner de Glastonbury, c’est le plus grand moment de ma vie – pas seulement de mon année 2019. C’est ce que j’ai accompli de plus glorieux de toute mon existence. Après, la couverture du TIME, c’était aussi quelque chose de grand. C’est vrai que j’ai été pas mal gâté en 2019.

Dans ton interview avec TIME, tu disais qu’avant le rap, tu voulais être Premier ministre. Tu as toujours voulu avoir un impact, changer les choses autour de toi ?

Tu sais quoi ? [rires] Aujourd’hui, je te dirais que oui, mais si je suis parfaitement honnête avec toi, à l’époque, le fait de vouloir devenir Premier ministre n’avait rien à voir avec un quelconque impact ou quoique ce soit. Il était seulement question d’ambition. C’était juste moi en tant que gosse de 8 ou 9 ans qui se demandait : « Quel est le meilleur job que je puisse avoir ? Genre le meilleur job du monde ? C’est ça : Premier ministre. » Il ne s’agissait que de ça. C’était le jeune moi ambitieux, sûr de son intelligence et de ses capacités qui parlait. Grâce à Dieu et grâce à ma mère, j’ai toujours su que je pouvais être tout ce que je voulais être. Qu’il s’agisse d’être Premier ministre, artiste, CEO ou quoique ce soit d’autre.

Malgré tout, t’es-tu déjà dit que la musique pouvait te permettre d’avoir de l’impact ?

C’est marrant parce qu’honnêtement, non. Quand j’ai commencé la musique, je me disais juste que j’aurais aimé devenir un artiste à succès. Je voulais être un de ces artistes dont les gens disent : « Mec, t’as écouté le dernier Stormzy ? C’est trop chaud ! » Je voulais faire une musique qui puisse toucher beaucoup de monde. Puis petit à petit, j’ai commencé à me rendre compte que j’avais une plateforme, une audience, un impact. Je ne pense pas avoir un jour cherché à changer le monde ou avoir de l’influence à travers la musique, c’est juste qu’avec le temps, ça a fini par être une sorte de devoir, une fin en soi. C’était une responsabilité que je devais prendre, entre Dieu et moi.

« Les Noirs doivent atteindre de tels sommets pour avoir une voix qui compte… C’est comme si on avait pas d’autre choix que de devenir JAY-Z ou LeBron James. »

Tu te sens comme en mission ?

Totalement. Mais je pense que ma mission change selon les saisons, selon ce qui se passe dans mon coeur, dans le monde, dans mon pays ou même au sein de ma communauté. Je n’ai pas « une » mission. Ceci dit, s’il y a bien une chose pour laquelle je suis reconnaissant envers Dieu, c’est d’avoir des objectifs. Les objectifs sont les plus grandes bénédictions qu’un homme puisse avoir. Quand je me lance dans quelque chose, je ne suis jamais hésitant ou dans la demi-mesure. À partir du moment où j’ai dit que je le faisais, je n’ai plus le choix. Il n’y a pas de « Est-ce que je devrais vraiment ? » – non, on y va.

En général, l’impact va de pair avec le pouvoir et l’argent. Et quand on pense aux figures noires qui ont de l’argent et essayent bouger les choses, la plupart provient de domaines liés à l’art ou au sport. Comme si les minorités n’avait pas d’autres voies pour s’élever socialement. Qu’en dis-tu ?

D’un côté, je trouve que c’est une très bonne chose, parce qu’on parvient à avoir une plateforme et à se faire entendre. Mais rien qu’à la manière dont tu poses les faits, on voit très bien où est le problème. Quand tu penses à toutes ces figures qui inspirent et ont de l’influence : JAY-Z dans la musique, LeBron James ou Raheem Sterling dans le sport… C’est génial, mais on a aussi besoin de comptables, de politiciens, de grands patrons, etc. Il faudrait qu’il y ait des Noirs dans tous ces domaines. Et le fait qu’on doive atteindre de tels sommets pour avoir une voix qui compte, c’est assez fou quand on y pense. On ne peut pas juste aller au collège et avoir un parcours normal. C’est comme si on avait pas d’autres choix que de devenir JAY-Z ou Lebron James – de devenir milliardaires, en gros. C’est cool parce que parfois, on y arrive, mais je pense que ça en dit long sur notre société.

Dans le morceau « Crown », tu rappes d’ailleurs : « Try to put a hole in our ships, we’ll build boats » – et je trouve que ça résume bien la manière dont les minorités doivent se construire. Dans une société où rien n’est fait pour qu’elles puissent s’élever, elles trouvent toujours un moyen de s’en sortir – et parfois même mieux qu’on aurait pu penser.

Tout à fait. Pendant longtemps, on a entendu beaucoup de choses qui n’étaient pas tolérables, et il ne s’agissait pour nous que de pondérer nos réactions et faire profil bas. Mais aujourd’hui, le débat est différent. Par exemple, dernièrement, il y a eu ce tollé autour de Rapman et son film Blue Story qui a été interdit en salles après un incident survenu à sa sortie. Et d’un côté, tu avais beaucoup de gens qui disaient c’était n’importe quoi, que c’était injuste, que c’était du racisme, etc. Mais de l’autre, tu avais aussi beaucoup de gens qui étaient plus dans la logique de se dire : « On devrait avoir nos propres salles de ciné. » Il faut toujours qu’on nous ferme des portes pour qu’on fasse les choses de nous-mêmes. Le truc, c’est que quand on entreprend des choses destinées à notre communauté – comme j’ai pu le faire avec les bourses d’études Stormzy -, on a droit à des « Comment ça se fait que ce soit uniquement pour les Noirs ? ». Mais on a bien besoin de ça, vu que personne ne le fait pour nous. Par rapport aux bourses, je pourrais très bien continuer d’espérer que les Noirs puissent intégrer les meilleures Université du pays, mais ça n’arrive pas. À partir de là, qu’est-ce qu’on est censé faire ? Je vais te le dire : on va s’octroyer nous-mêmes des moyens.

« Le fait que mes amis ne veulent pas voter ne signifie rien de négatif concernant mes amis, ça en dit plus sur le gouvernement, sur ces gens en qui on a pu croire par le passé. »

Et puisqu’on parle d’impact : peux-tu comprendre que certains n’arrivent pas à imaginer qu’ils puissent en avoir simplement en votant ? D’autant plus quand il ne font pas confiance aux politiques.

C’est un gros travail. J’ai beau être de ceux qui s’expriment beaucoup sur le sujet et incitent les gens à voter, j’ai toujours des amis qui me regardent dans les yeux et me disent : « Frère, ne crois pas que je vais voter. » Et je les comprends. Ça fait 26 ans que je suis sur cette terre et rien n’a vraiment changé pour notre communauté, peu importe le gouvernement en place. Jamais personne n’est apparu comme par magie pour venir tendre la main aux Noirs. Donc c’est difficile de faire entendre aux gens qu’un changement peut survenir à travers un vote. Beaucoup prennent ça pour de l’indifférence, alors qu’en réalité, les gens ont simplement perdu espoir. Le fait que mes amis ne veulent pas voter ne signifie rien de négatif concernant mes amis, ça en dit plus sur le gouvernement, sur ces gens en qui on a pu croire par le passé. S’ils considèrent que leur vote n’a pas d’incidence, c’est parce qu’il n’en a jamais jamais eu. Et ce quelque soit la personne pour qui ils ont voté.

Malgré le fait que « rien n’ait jamais vraiment changé », tu as tout de même tout fait en sorte pour que le plus de personnes possible aillent voter et tu aussi apporté ton soutien à un candidat en particulier.

Parce que c’est quelque chose qui pesait dans mon esprit et mon coeur depuis un petit moment. Je vais presque parler en tant que porte-parole, mais je comprends mieux que personne pourquoi mes gens ne vont pas voter. Je sais qu’on ne fait pas confiance à aucun de ces politiques. Je sais qu’aucun d’entre eux n’a jamais aidé la classe populaire, les Noirs, les non-privilégiés. Mais il y a ce gars, qui s’appelle Jeremy Corbyn, en qui j’ai foi. C’est ce que j’ai dit à mes frères. Et ce n’est pas une confiance aveugle, basée sur des promesses ou de la poudre aux yeux. Non, je l’ai écouté, regardé, étudié, je suis allé voir ce qu’il a pu dire par le passé, et j’ai fini par lui dire : « Tu te bats pour des choses qui sont en adéquation avec ce que les gens de ma communauté peuvent ressentir, et ce qu’ils aimeraient voir mis en oeuvre, donc tu as mon soutien. » Et c’est beaucoup.

En 2015, Kanye West avait donné aux BRIT Awards une performance monumentale avec de nombreux artistes grime – dont tu faisais parti. Ça avait été quelque chose d’énorme, commenté à travers le monde, qui avait mis l’Angleterre et ses artistes sous le feu des projecteurs. Mais cette performance avait aussi donné lieu à cette séquence sur le morceau « Shutdown » de Skepta, où une femme se plaignait d’avoir vu des Noirs danser « agressivement » sur scène à la TV anglaise. Deux perceptions totalement différente. Comment expliques-tu qu’un pays puisse passer à ce point à côté de sa propre grandeur ?

Ce qui est marrant avec la performance de Kanye aux BRITs, c’est que pour le public britannique, c’était quelque chose d’invraisemblable. Il n’y avait pas qu’un Noir sur scène, il y en avait 30, 40, 50, tous habillés en noir… Tu vois ce que je veux dire ? Ils ne voyaient même pas ça comme une forme d’art, une démonstration en terme de mise en scène, ni même une performance incroyable. Pour eux, ça se limitait à une équipe de renois sur scène. Et c’est d’autant plus drôle que dernièrement, je suis tombé sur une brillante performance de Dua Lipa. C’était aux MTV EMAs, elle avait tout déchiré. Elle était sur scène, accompagnée d’une soixantaine de filles, la plupart d’entre elles blanche. Et je me disais que cette image n’avait rien de choquant. Personne ne trouve ça effrayant ou quoique ce soit. Mais quand c’est des Noirs en sweats à capuche, c’est tout de suite différent. Là encore, c’est seulement le reflet de la société, et la manière dont on perçoit les choses. C’est profond. Ça montre ce que les gens ressentent instinctivement lorsqu’ils voient des Noirs.

Jusqu’à pas si longtemps, il y avait en Angleterre le formulaire 696 qui obligeait les promoteurs à préciser aux autorités « l’origine ethnique du public » de leur évènements. Aujourd’hui, on accuse la drill UK d’être à l’origine de la vague de violence qui frappe Londres. Pourquoi la musique et la culture noire semble être sujette à plus de défiance en Angleterre qu’en France ou aux États-Unis ?

Je ne suis pas trop sûr de comment ça se passe en France, mais ce que j’aime avec vous, c’est qu’à chaque fois que j’entends un de vos rappeurs, c’est brut. On sent que ce n’est pas policé ou quoique ce soit.

… et pourtant les morceaux passent en radio, et sont très populaires au sens large. Ce qui n’est pas forcément le cas en Angleterre.

Mais justement, je pense que côté UK, on commence à arriver à ce stade-là. Le truc, c’est que pendant longtemps en Angleterre, on a tiré le rideau sur les Noirs. Il ne fallait pas qu’on soit trop mis en avant. Et c’est seulement maintenant que l’Angleterre commence à embracer cette part de sa culture et sa population, et que ça se ressent auprès du grand public, avec les radios qui jouent nos titres, etc. Mais pour ce qui est de la drill qui serait « responsable de la violence à Londres », non. La musique est toujours le reflet de son époque, de ce que les gens traversent. De la même manière que tu peux avoir des groupes de rock indie qui parlent de drogues, de sexe, de cocaïne, sans que personne ne dise que ça a poussé toute une génération à déglinguer des chambres d’hôtels ou à boire et se droguer jusqu’à l’overdose. Personne ne reproche ça au rock indie. C’est toujours une question de perception, et plus précisément de la manière dont on voit les Noirs.

« Je veux que mon nom reste dans l’Histoire juste à côté des Kanye West, JAY-Z, Beyoncé, Chris Martin, Adele, Frank Ocean. »

Que ce soit pour sa musique ou grâce à des séries comme Top Boy, la culture UK est en train de faire de plus en plus de bruit en dehors de ses frontières. Paradoxalement, le pays donne l’impression d’être de plus en plus conservateur, de se refermer sur lui-même. Comment expliques-tu ça ?

J’imagine que la jeunesse a beaucoup à voir là-dedans. Parce que le pays qui devient de plus en plus conservateur, ça correspond à un certain âge de la population, une démographie précise. Mais les jeunes n’ont pas envie d’entendre ces choses-là. C’est pour ça que le grime, la drill ou le rap prennent de plus en plus de place. Parce que c’est la voix des jeunes. La plus pure, la plus honnête. la plus vraie – bien plus que celle de tous ces politiciens. Nous les jeunes, on ne croit pas pas en leurs conneries. On ne veut rien avoir à faire avec ça. On veut nos propres voix, nos propres plateformes. Et tout ça, ça va avec les cultures dites « underground ».

Quand on parle de la scène musicale anglaise, tes chiffres indiquent que tu es le roi. Et le titre de ton nouvel album, Heavy Is The Head, a l’air de faire référence à ce statut que tu as. Que peux-tu me dire là-dessus ?

Ce titre, c’est un titre que je partage parce qu’il ne peut y avoir qu’un seul roi en Angleterre. En tant que rappeurs, on a beau aimer la compétition, clamer qu’on est les meilleurs, on sait qu’on est nombreux à faire notre truc, et à le faire bien. Tout le monde essaye d’être le meilleur. Pour ce qui est de l’album, l’intitulé a plus à voir avec moi qui, tout au long de mon parcours, a toujours prié pour avoir des responsabilités, des devoirs, de l’influence – toutes ces choses qui ont fini par me tomber dessus. D’une certaine manière, je me sens comme un roi et je pense que ça devrait être le cas de tout le monde. En tant que Noirs, tout a été fait pour qu’on se sente tellement inférieurs toute notre vie… On est des rois. Je suis un roi, Dave est un roi, J Hus est un roi, MoStack est un roi, Krept & Konan sont des rois. On est chacun les rois dans ce que nous faisons. Pour endosser toutes ces responsabilités, en sachant d’où l’on vient, il faut être un roi. Mais Heavy Is The Head, ça fait aussi référence à ça : parfois, je suis totalement prêt pour être cette personne qui accepte d’être celui qui parle fort, celui qui est en première ligne. Mais de temps en temps, un roi n’est rien de plus qu’un homme. Et tout ce poids qui pèse sur nos épaules peut s’avérer être très lourd. Parfois tu te réveilles et tu dis : « Je n’en voulais pas tant. »

Tu te dis que c’est trop pour un seul homme ?

Très souvent. C’est réellement trop. Mais c’est ce pourquoi j’ai signé. Ce n’est pas comme si je m’étais levé un matin et toutes ses responsabilités m’étaient tombées dessus. Quand je regarde mon parcours, je me rends compte que c’est ce pourquoi j’ai travaillé. Je voulais être une personne dans cette position. Mais en tant qu’homme, je ne suis pas invincible. Du tout. Et je suis parfois fatigué d’avoir constamment à être celui qui prend position. Je ne regrette jamais d’avoir pris position pour quoique ce soit, parce que j’ai le sentiment d’être dans le vrai, mais ça m’arrive de me dire : « Merde, il y a quand même pas de critiques et de gens énervés que j’aie pu dire telle ou telle chose. » Après, il faut accepter les bons comme les mauvais côtés. Et l’album est à propos de ça. Dans un bon jour, je suis votre homme et je sais que je bâti pour ça. Mais dans un mauvais jour, ça me terrifie.

Cet album, au même titre que le précédent, est très soulful : tu t’essayes de plus en plus au chant, il y a beaucoup de choeurs, d’instruments, de samples, etc. Ce sont des sonorités qu’on entend pas sur énormément de disques anglais. Qu’est-ce que ça dit de toi ?

Je suis tellement content que tu me dises ça. Ce que ça dit de moi ? Ça dit que j’aime la musique. Je suis dévoué à l’art, à l’idée de devenir un vrai artiste, un brillant musicien. C’est tout ce que j’ai toujours voulu être. Toutes ces responsabilités et ces à-côtés qui vont avec la musique, c’est une chose. Mais au-delà de ça, je suis entré dans la musique avec le but de devenir un putain d’artiste. Je veux que mon nom reste dans l’Histoire juste à côté des Kanye West, JAY-Z, Beyoncé, Chris Martin, Adele, Frank Ocean. Toutes ces sonorités, ces saveurs que tu perçois de ma musique, c’est juste moi qui utilise différents pinceaux pour atteindre ce but. Si je rentre dans le studio et je veux te faire savoir que Stormzy est le meilleur rappeur de ce pays, je prends une prod qui tue et je découpe. Mais si je veux te faire ressentir ma tristesse, mon histoire, comment tout ça pèse sur moi, je dois utiliser un autre pinceau pour amener d’autres couleurs à mon tableau. C’est juste une preuve de mon exigence artistique. Dieu merci, j’ai l’impression d’être devenu l’artiste que je voulais être. Quand j’écoute mon album, je me dis que c’est vraiment la musique que je voulais faire, la manière dont je voulais amener mes histoires à la vie.

Pour conclure, comment 2020 pourrait être une encore plus belle année pour toi ?

[Il réfléchit] Une tournée mondiale. Parce que Dieu merci j’ai eu la chance de pouvoir faire des concerts partout dans le monde, mais je n’ai jamais encore fait de véritable tournée mondiale. J’ai toujours voulu que le monde entende ce que j’ai à dire. Je veux que les gens qui checkent cette interview aient l’impression de mieux me comprendre, et qu’ils aient envie d’écouter ma musique après ça. J’ai travaillé tellement dur au studio, j’ai consacré tellement de temps à peaufiner mon art et être fier de ce que je produis que je veux que le monde l’entende. Une tournée mondiale, c’est moi qui prend cet album et le fait voyager à travers le globe. « Hello Paris, Dubaï, Tokyo, Amsterdam, voici mon art, laissez-moi vous le présenter. » Et au-delà de cette tournée mondiale, j’aimerais juste continuer à poursuivre mes objectifs, quel qu’ils soient. Je suis très instinctif, j’arrive à sentir quand je fais ce que je dois faire. Donc 2020, toujours plus de progrès. Il faut que ma carrière continue d’aller vers les sommets.

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