Du côté du 13e arrondissement de Paris, à quelques mètres du métro Porte d’Ivry, un club est en train de prendre une place laissée bien trop longtemps vacante dans la capitale. Le basket professionnel parisien renait doucement — mais surement — de ses cendres et n’a besoin que d’une nouvelle étincelle pour briller plus fort. Spoiler : elle pourrait venir de deux gamins qui se donnent un an pour finir de séduire la NBA.
Un mercredi matin de septembre. D’ordinaire si agitée, la Halle Carpentier est comme endormie. Les tribunes sont repliées le long des murs, les vestiaires sont vides. Seul le terrain est toujours là, dans l’attente de la reprise de la saison. L’éclairage de la salle est concentré sur un parquet ciré dont la brillance est à peine marquée par quelques traces de semelle, témoins de chaussures qui glissent sur des changements de direction à faire plier les chevilles fragiles. Dans le rond central, on retrouve le logo bleu, noir et rouge du Paris Basketball, club qui, depuis un peu plus de deux ans, s’efforce de donner à Paname le projet basket qu’il mérite.
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Rapide retour en arrière : le 12 juillet 2018, David Kahn, ancien président des Minnesota Timberwolves et ancien directeur des Indiana Pacers en NBA, s’associe à Anne Hidalgo pour annoncer la création du Paris Basketball. Après la fin de l’ère Paris-Levallois (2007/2016), la capitale retrouve donc un club de basket professionnel qu’elle ne partage cette fois avec personne – et « Levallois c’est pas Paris » pour reprendre les mots de Jok’Air –, avec une volonté : en faire un grand de France et d’Europe. Depuis, le club du 13e arrondissement s’efforce de grandir et de se donner les moyens de ses ambitions. Côté terrain, l’équipe mise sur un mélange de joueurs d’expérience et de ballers de renom du Grand Paris, qui jouaient au très haut niveau et qui ont été attirés par le projet ; celui qu’on appelle « L’Amiral », Amara Sy (39 ans), légende du Quai 54 et vrai ambassadeur du basket parisien a rejoint le projet l’année dernière, fort de deux décennies d’expérience en championnat de France, suivi rapidement par l’International français Nobel Boungou-colo qui a joué aux quatre coins de l’Europe. Outre quelques Américains qui s’insèrent dans la rotation depuis deux saisons, l’effectif du club se démarque surtout par sa jeunesse : quatre des onze joueurs qui porteront le maillot du Paris Basketball la saison prochaine ont entre 18 et 20 ans.
La jeunesse, un élément clef de l’ADN du club de basket de Paris qui veut s’inscrire dans l’élan de la Ville lumière, qui veut se nourrir de son bouillonnement culturel et en devenir l’une des flammes. « Depuis sa création, le Paris Basketball s’est construit sur une énergie unique, un savant mix entre la culture NBA et l’âme du basket parisien dans la plus belle ville au monde, explique David Kahn. L’énergie de celles et ceux qui courent de playground en gymnase, des équipes jeunes aux associations, celles et ceux qui partagent la passion du basketball, sur les terrains et en dehors, celles et ceux qui nous accompagnent, à Carpentier et sur les réseaux. Cette énergie, c’est la raison d’être de ce club. » Au bord du parquet, quand la Halle Carpentier se remplit les soirs de match, l’énergie dont parle l’homme d’affaires américain se respire presque. Rien de surprenant quand on connait l’histoire de ce théâtre presque mythique du basket à Paris : « L’été, c’est tous les jeunes basketteurs de la région qui se réunissaient à Carpentier, se rappelle Arthur Oriol, président du Basket Paris 14, l’un des principaux clubs amateurs de France avec 700 licenciés. Quand ça ne jouait pas sur les terrains extérieurs, bondés en été et réputés pour leur niveau, c’est dans la halle même que ça jouait : pendant presque dix ans il y avait quatre ou cinq terrains qui étaient ouverts à tous pendant les vacances, tu pouvais venir avec ta team et un système de montée/descente était mis en place. Si tu finissais sur le premier terrain en fin d’après-midi, t’avais gagné ta journée. »